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Mais où passe vraiment notre argent ? Décryptage d’un immense enfumage

La France est régulièrement pointée du doigt pour ses niveaux record de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques. Pourtant, nos services publics semblent s'effondrer sous nos yeux : hôpitaux en panne, écoles en crise, déserts médicaux, policiers épuisés… Où va notre argent ? Pourquoi un tel décalage entre ce que nous payons et la qualité des services reçus ? Une vidéo éclairante de l'excellente chaîne YouTube : Elucid.



Mais où passe vraiment notre argent ? Décryptage d’un immense enfumage

La France est l’un des pays les plus taxés au monde, et pourtant, nos services publics essentiels sont à bout de souffle.

Comment expliquer ce paradoxe ? Que fait réellement l’État avec notre argent ? Dans cette chronique, nous avons enquêté sur la dépense publique. Loin des poncifs habituels « gaspillage », « État obèse », « fonctionnaires inutiles », nous avons analysé les chiffres en détail, pour confronter les discours à la réalité.

Derrière les slogans néolibéraux martelés depuis des décennies, une toute autre image se dessine ! Une image qui dérange, car elle remet en cause les dogmes martelés dans le débat public, et qui remplissent une fonction bien précise : empêcher toute alternative politique, interdire de réfléchir à d’autres options pourtant bien plus favorables pour la grande majorité des citoyens, et, in fine, reporter la faute politique de nos dirigeants sur ceux qui n'ont pas voix au chapitre…

 À la fin de cet article, vous trouverez un podcast. vidéo élaboré par NotebookLM


 



 

 



Le mythe du gaspillage : une idée tenace, mais trompeuse

La thèse dominante, martelée par de nombreux responsables politiques et relais médiatiques, peut se résumer ainsi : la France gaspille l’argent public, elle vit « au-dessus de ses moyens », l'État serait donc obèse et mal géré. Derrière ce discours, une vision néolibérale qui voudrait réduire la dépense publique à tout prix, notamment par une diminution du nombre de fonctionnaires et une externalisation des activités vers le secteur privé.

Pourtant, l’analyse détaillée du budget de l’État et des administrations montre une réalité beaucoup plus nuancée. On découvre que près de 60 % des dépenses publiques sont engagées pour deux postes : la protection sociale (retraites, assurance maladie, chômage…) et la santé (essentiellement hôpitaux et salaires du personnel soignant). Les allocations sociales, fréquemment mises en cause, ne représentent qu’une part marginale.

Pourquoi la dépense publique augmente-t-elle depuis un siècle ?

Contrairement aux idées reçues, la hausse continue de la dépense publique depuis 1945 résulte avant tout :

  • D’un progrès social historique : meilleure couverture santé, allongement de l’espérance de vie, réduction massive de la pauvreté chez les retraités.
     
  • Du vieillissement de la population, qui pèse de plus en plus lourd sur l’assurance vieillesse et santé, alors que le nombre d’actifs par retraité s’effondre (de 3 en 1970 à 1,5 aujourd’hui).
     
  • Ce modèle mutualisé explique pourquoi la France a l’un des plus faibles taux de retraités pauvres et une espérance de vie élevée.

Cotisations sociales : vol ou salaire différé ?

Un autre point majeur du débat : les fameuses « charges sociales » décriées par certains comme un fardeau. Mais il s’agit en fait d’un système d’épargne collectif : on cotise massivement pendant la vie active, avant d’en bénéficier une fois à la retraite ou en cas de maladie. Au passage, l’effet de solidarité en faveur des plus pauvres existe, mais pèse relativement peu par rapport au montant global du système.

Où sont les vrais gaspillages ?

Contrairement à l’imaginaire collectif, c’est dans le secteur des transferts financiers (retraites, santé, aides diverses) que la dépense a explosé, pas dans celui de l’administration. Depuis 50 ans, la part du PIB consacrée à l’administration d’État reste stable : l’augmentation globale vient des dépenses sociales mutualisées et des transferts aux ménages et entreprises.

De plus, depuis les années 80, les aides publiques au secteur privé (subventions, exemptions fiscales) ne cessent de croître, sans que leur efficacité économique soit démontrée. Le phénomène a été aggravé par le choix politique de soutenir en priorité les entreprises et les populations les plus aisées, au détriment du financement des services publics essentiels—hôpitaux, écoles, sécurité…—dont les budgets stagnent ou reculent.

Comparaisons internationales : des chiffres souvent trompeurs

Sur le plan international, la France n’est pas isolée. La moyenne des dépenses publiques dans la zone Euro est proche de 50 %, et les différences s’expliquent en grande partie par la structure des systèmes sociaux : plus la santé et la retraite sont couvertes publiquement, plus la part du public dans les dépenses est élevée. Détail crucial : les pays où les impôts paraissent plus faibles compensent quasiment toujours par un recours massif à l’assurance privée, qui augmente d’autant leur « reste à charge » en cas de coup dur.

Un modèle menacé

Enfin, le point sévère souligné dans la vidéo est le risque de dégradation de ce modèle. Face au vieillissement accéléré, les gouvernements successifs privilégient la baisse des pensions (dont le pouvoir d’achat est déjà en baisse) ou le relèvement de l’âge de départ, plutôt qu’une hausse des cotisations sur les plus hauts patrimoines. La pression pour réduire la dépense publique risque de raboter toujours plus le niveau des retraites, la qualité du système de santé et la solidarité nationale.


Conclusion :
La réalité de la dépense publique française est bien différente du récit dominant. Notre argent sert majoritairement à offrir à tous une retraite digne et un accès aux soins, un choix de société assumé, qui nécessite en contrepartie des arbitrages budgétaires explicites. C’est ce modèle qui est aujourd’hui en danger, sous l’effet de politiques néolibérales guidées par d’autres intérêts que l’intérêt général.

 


 

Pour aller plus loin, la vidéo renvoie vers des analyses graphiques détaillées sur le site Élucid :

  • Trop d’impôts, vraiment ? Propagande néolibérale et réalité fiscale
     
  • La « grande arnaque » du jour de libération fiscale 

Et pose en filigrane la seule vraie question : dans quelle société voulons-nous vivre demain ?

 


Source :https://www.youtube.com/watch?v=wqVULLqDauQ


Lundi 15 Septembre 2025

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