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Pourquoi les migrants sont-ils nécessaires aux économies américaine et européenne ?

Les discours anti-immigration s'opposent souvent aux faits. Pourtant, la migration apparaît aujourd’hui comme un atout stratégique à la fois pour la croissance économique, la résilience démographique et le dynamisme culturel des États-Unis et de l’Europe.



Pourquoi les migrants sont-ils nécessaires aux économies américaine et européenne ?

 

Le lien vers l’article de The Conversation
https://theconversation.com/pourquoi-les-migrants-sont-ils-necessaires-aux-economies-americaine-et-europeenne-263701.html
Les discours anti-immigration s'opposent souvent aux faits. Pourtant, la migration apparaît aujourd’hui comme un atout stratégique à la fois pour la croissance économique, la résilience démographique et le dynamisme culturel des États-Unis et de l’Europe.

1. Un phénomène historique et vital

La mobilité humaine – c’est-à-dire le fait de migrer pour travailler, fonder une famille ou fuir l’instabilité – a toujours façonné l’histoire, la circulation des idées et des marchandises. L’isolement sociétal reste l’exception, pas la règle. 

Exemple : Les États-Unis, souvent qualifiés de « terre d’immigration », doivent une large part de leur essor économique à l’arrivée successive de migrants venus du monde entier. En 2023, ils comptaient près de 50 millions d’immigrés, soit 14,3 % de leur population totale.lepoint ​

2. Données économiques : des migrants créateurs de richesse

En 2015, 3,3 % de la population mondiale (les migrants internationaux) générait 9,4 % du PIB mondial.

Pour l’Europe, les flux migratoires récents (2020-2023) pourraient accroître le PIB potentiel de 0,5 % d’ici 2030, selon la Banque centrale européenne.

Aux États-Unis, les migrants expliquent 84 % de l’accroissement démographique de 2024 et représentent près d’un travailleur sur cinq. Ils ont largement contribué à la reprise économique post-crise du Covid-19 et à modérer l’inflation salariale.allnews+1  

À retenir : Les migrants occupent souvent des postes vacants essentiels et comblent les pénuries de main-d’œuvre, notamment dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, de la santé ou encore de la technologie. En Espagne, les migrants représentent 40 % des nouveaux emplois créés en 2024.euronews ​

3. Innovation, entreprenariat, dynamisme

Les migrants sont davantage créateurs d’entreprises et de brevets que la moyenne. Les universités et pôles technologiques bénéficient de leur diversité culturelle, source d’innovation.

Exemple célèbre : Dans l'histoire économique américaine, Henry Ford (fils d’immigré irlandais), Elon Musk (né en Afrique du Sud), ou encore Sergey Brin (cofondateur de Google, né en URSS), illustrent la dynamique entrepreneuriale portée par l’immigration.major-prepa ​

4. Transferts internationaux : un effet levier mondial

En 2022, les migrants ont transféré 831 milliards de dollars vers leur pays d’origine. Ces sommes sont principalement investies dans la santé, l’éducation ou le logement et constituent une forme de redistribution globale de la richesse.

5. Effets sur le marché du travail et sur les salaires

L’immigration augmente la population active et stimule la croissance. Selon l’OCDE et de nombreuses études :

Impact neutre à positif sur l’économie globale : Les coûts d’intégration (logement, langue, éducation) sont généralement compensés à moyen terme par les recettes fiscales, l’augmentation de l’emploi et la diversité des compétences.europeannewsroom+1

Pas d’effet globalement négatif sur les salaires ou l’emploi des natifs : L’arrivée de migrants accroît la production, même si, dans certains secteurs ou à court terme, des ajustements peuvent apparaître sur les salaires bas. Globalement, le « surplus d’immigration » bénéficie à l’ensemble de la société.ses.ens-lyon+2

6. Réponses aux défis démographiques

L’Europe et l’Amérique font face au vieillissement de la population et à une diminution de la population en âge de travailler (par exemple : -1 million par an dans l’UE). La migration constitue une réponse directe à ce défi puisqu’elle soutient le financement des retraites et la vitalité des systèmes de santé.

Exemple : L’Espagne mène une politique active de régularisation pour un million de migrants d’ici 2027, précisément pour répondre à son déclin démographique et soutenir son système de retraites.euronews ​

7. Enjeux et solutions pour une intégration réussie

Refuser l’inclusion des migrants, c’est renoncer à une partie de la croissance économique, de la cohésion sociale et de l’adaptation au XXIe siècle. Les solutions recommandées incluent une reconnaissance plus rapide des diplômes, des politiques d’intégration innovantes et une coopération régionale.

Quelques termes explicités

Transferts de fonds (remittances) : sommes d’argent envoyées par les migrants à leur famille restée dans leur pays d’origine.

Création nette d’emplois : différence entre les emplois créés et les emplois détruits sur une période donnée.

Productivité : mesure de l’efficacité de la production dans une économie, souvent liée à l’innovation et aux compétences.

8. Conclusion

La migration n’est pas un problème à résoudre, mais un atout stratégique à gérer intelligemment et humainement. Sous-estimer l’apport des migrants revient à saper les bases du développement au XXIe siècle, tant en Europe qu’en Amérique.

En France, les derniers chiffres de l’INSEE (2024) indiquent que 7,7 millions d’immigrés vivent dans le pays, soit 11,3 % de la population totale. La population étrangère résidente atteint 6 millions de personnes (8,8 %). 

Contrairement à l’idée d’une « explosion migratoire » souvent colportée, l’évolution est progressive : la part des immigrés était de 8,5 % en 2010, 10,2 % en 2021, pour atteindre 11,3 % aujourd’hui. Sur un siècle, elle est passée de 4 % à 11 %.​

Les affirmations relayées par certains responsables politiques, principalement issus de la droite et de l’extrême droite, exagèrent volontairement ces chiffres ou les présentent hors contexte pour susciter la peur. Il n’y a pas d’« immigration massive » ou de « grand remplacement » documenté par les institutions statistiques indépendantes. 

Les chiffres réels, issus de l’INSEE et d’organisations publiques, montrent des évolutions contrôlées, loin des fantasmes et des approximations utilisés comme argument électoraliste.​

Lutter contre les intox et rappeler les faits est essentiel pour un débat serein, constructif et respectueux de la réalité statistique.

 

Sources :

 


Dimanche 26 Octobre 2025

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