
Image : GPT 5
Un cliché politique plus qu’une réalité
L’argument est commode : si les chômeurs sont trop couverts, ils auraient moins d’intérêt à retourner rapidement au travail. Mais les études comparatives disent autre chose. Comme le rappellent les chercheurs Jean-Marie Pillon et Baptiste Françon, dans aucun pays européen les indemnités ne remplacent totalement le salaire perdu. En clair : personne ne gagne plus en restant au chômage qu’en travaillant. Pas même en France.
La France au milieu du peloton européen
Si l’on compare le montant moyen des allocations chômage au salaire médian national, la France se situe pile au milieu du tableau. Les chômeurs français touchent environ 46,4 % du salaire médian : c’est plus qu’au Royaume-Uni, en Pologne ou en Suède, mais moins qu’en Espagne, au Danemark ou aux Pays-Bas. Autrement dit, l’idée d’un “eldorado de l’indemnisation” à la française ne tient pas.
Quant au fameux “taux de remplacement” (l’écart entre salaire précédent et allocation), il atteint environ 57 % en France. Là encore, c’est honorable, mais loin des Danois, seuls en Europe à approcher vraiment le maintien du niveau de vie en cas de chômage.
La générosité d’un système ne se juge pas seulement au montant des allocations, mais aussi à la possibilité d’y accéder. Et c’est là que le bât blesse. Moins de la moitié des chômeurs français touchent une indemnité, faute de remplir les conditions nécessaires. Les jeunes sans expérience professionnelle, les femmes après une longue pause de carrière, ou les travailleurs précaires enchaînant les contrats courts passent souvent à côté.
La règle actuelle : avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois. Cela peut sembler plus “souple” que l’Allemagne ou l’Italie, mais en pratique, avec la multiplication des micro-contrats en France, beaucoup n’atteignent pas ce seuil.
La France propose une indemnisation maximale de 18 mois. C’est plus que le Royaume-Uni ou la Pologne (six mois seulement), mais moins que l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas ou le Danemark, où elle s’étire bien au-delà. Là encore, la France est dans une position médiane, et certainement pas dans l’excès.
Alors, la France trop généreuse ? Non, simplement ordinaire
En mettant bout à bout ces critères – montant, durée, conditions d’accès –, il apparaît clairement que la France se situe dans la moyenne européenne. Le discours qui consiste à faire passer l’Unédic pour une machine à fabriquer des “assistés” relève plus de la posture politique que de l’analyse sérieuse.
La vraie question, souvent occultée, est ailleurs : comment repenser l’assurance chômage pour mieux couvrir les plus vulnérables (les précaires, les jeunes, les femmes aux carrières heurtées), tout en tenant compte des transformations profondes du marché du travail ?
En résumé, la France n’est pas le “paradis des chômeurs” que certains aiment décrire. Elle est juste dans la moyenne, parfois plus stricte qu’on le croit. Et si l’on veut parler d’équité, mieux vaut regarder en face les angles morts de son système, plutôt que d’agiter des fantasmes.
N.D.L.R
Le lien vers l'article d'Alternatives économiques
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Des conditions d’accès plus restrictives qu’il n’y paraît
La générosité d’un système ne se juge pas seulement au montant des allocations, mais aussi à la possibilité d’y accéder. Et c’est là que le bât blesse. Moins de la moitié des chômeurs français touchent une indemnité, faute de remplir les conditions nécessaires. Les jeunes sans expérience professionnelle, les femmes après une longue pause de carrière, ou les travailleurs précaires enchaînant les contrats courts passent souvent à côté.
La règle actuelle : avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois. Cela peut sembler plus “souple” que l’Allemagne ou l’Italie, mais en pratique, avec la multiplication des micro-contrats en France, beaucoup n’atteignent pas ce seuil.
Une durée d’indemnisation ni exceptionnelle, ni ridicule
La France propose une indemnisation maximale de 18 mois. C’est plus que le Royaume-Uni ou la Pologne (six mois seulement), mais moins que l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas ou le Danemark, où elle s’étire bien au-delà. Là encore, la France est dans une position médiane, et certainement pas dans l’excès.
Alors, la France trop généreuse ? Non, simplement ordinaire
En mettant bout à bout ces critères – montant, durée, conditions d’accès –, il apparaît clairement que la France se situe dans la moyenne européenne. Le discours qui consiste à faire passer l’Unédic pour une machine à fabriquer des “assistés” relève plus de la posture politique que de l’analyse sérieuse. La vraie question, souvent occultée, est ailleurs : comment repenser l’assurance chômage pour mieux couvrir les plus vulnérables (les précaires, les jeunes, les femmes aux carrières heurtées), tout en tenant compte des transformations profondes du marché du travail ?
En résumé, la France n’est pas le “paradis des chômeurs” que certains aiment décrire. Elle est juste dans la moyenne, parfois plus stricte qu’on le croit. Et si l’on veut parler d’équité, mieux vaut regarder en face les angles morts de son système, plutôt que d’agiter des fantasmes.
N.D.L.R
Le lien vers l'article d'Alternatives économiques
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Montant des allocations chômage en proportion du salaire médian national, en %

Condition d'affiliation minimale, période de référence et durée d'indemnisation maximale, en mois