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Le mythe du ruissellement : analyse critique

La théorie du ruissellement, ou trickle-down economics, est une notion défendue depuis près d’un siècle par certains décideurs politiques. Selon cette idée, favoriser l’enrichissement des plus aisés, notamment via des allégements fiscaux, serait bénéfique à l’ensemble de la société. L’argument est que les richesses accumulées au sommet finiraient par “ruisseler” vers le bas grâce à la consommation et aux investissements réalisés par les plus riches. Pourtant, aucun économiste sérieux ne se réclame de cette théorie, et les études empiriques peinent à démontrer la validité de cette hypothèse.



L'autre, il continue à dire que c'est du ruissellement. Nous on pense de plus en plus que c'est de la merde...
L'autre, il continue à dire que c'est du ruissellement. Nous on pense de plus en plus que c'est de la merde...
 

 

Origines et usages politiques

La métaphore du ruissellement a été popularisée dans les années 1930 par l’humoriste Will Rogers, puis reprise dans les années 1980 lors des politiques économiques de Ronald Reagan (États-Unis) et Margaret Thatcher (Royaume-Uni). En France, la notion revient régulièrement au cœur du débat, notamment sous la présidence d’Emmanuel Macron, avec des réformes comme la suppression de l’impôt sur la fortune et l’instauration de la flat tax sur les revenus du capital. 

Les arguments critiques et l’échec empirique

Aujourd’hui, la théorie du ruissellement est largement considérée comme un mythe. De nombreux économistes, dont le prix Nobel Joseph Stiglitz, soulignent qu’elle n’a jamais tenu ses promesses d’amélioration du niveau de vie pour l’ensemble de la population. Au contraire, les données montrent que les profits réalisés par les plus riches ne “ruissellent” pas vers les plus pauvres, mais nourrissent généralement leur épargne (souvent placée dans des paradis fiscaux) ou la spéculation financière, sans bénéfices réels pour le reste de l’économie.

Par ailleurs, la propension marginale à consommer diminue avec la hausse des revenus : un individu fortuné ne dépensera pas la majeure partie de son argent dans l’économie réelle, contrairement à une personne modeste dont le moindre euro supplémentaire sera consommé.

Les conséquences sur les inégalités

Les réformes inspirées par le ruissellement ont eu pour effet d’aggraver les inégalités, comme l’illustrent plusieurs rapports récents en France. Entre 1998 et 2021, l’indice de Gini (qui mesure les inégalités de richesse) est passé de 0,639 à 0,662 pour le patrimoine. Les 10% des Français les plus fortunés détiennent désormais près de la moitié du patrimoine du pays. Côté niveau de vie, l’indice reste plus bas mais la tendance est aussi à la hausse.

Concernant l'impact des baisses d’impôt, les analyses de l’Institut des politiques publiques (IPP) montrent que les 1% de Français les plus riches ont vu leurs revenus après impôt augmenter de près de 3% durant le quinquennat Macron, tandis que les 5% les plus pauvres n’en ont tiré aucun bénéfice, voire ont vu leur niveau de vie baisser. De plus, les gains du capital ont essentiellement servi à augmenter les dividendes des actionnaires, sans effet manifeste sur l’investissement productif ou la création d’emplois.

Synthèse et alternatives

Si le ruissellement reste séduisant pour certains décideurs, il fonctionne principalement comme un récit pour légitimer des politiques néolibérales et des cadeaux fiscaux aux plus riches, plutôt que comme une théorie économique fondée. Les résultats observés contredisent les promesses de cette approche en matière de prospérité partagée et de réduction des inégalités.

Des alternatives existent : elles passent par une redistribution plus directe (transferts sociaux, politiques publiques ambitieuses dans l’éducation et la santé), des investissements publics ciblés et une fiscalité plus progressive.

 
 

En résumé : Le mythe du ruissellement perdure dans les discours politiques, mais il ne repose sur aucune base empirique sérieuse et n’apporte pas de solution réelle au problème des inégalités dans nos sociétés contemporaines. Les faits démontrent que seules des mesures de redistribution fortes et une politique fiscale équitable permettent une croissance plus inclusive et durable.

Sources :

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_ruissellement
  2. https://www.scienceshumaines.com/le-mythe-de-la-theorie-du-ruissellement_fr_40518.html
  3. https://www.investopedia.com/terms/t/trickledowntheory.asp
  4. https://www.exploring-economics.org/es/descubrir/joseph-stiglitz-trickle-down-economics-is-absolute/
  5. https://docs.google.com/document/d/1ZYCpZGIJ9qMp2B_qoYFkXMTj9QncmsSx3aWh3GCDYUs/edit?tab=t.0
  6. https://fr.statista.com/themes/8502/les-inegalites-en-france/
  7. https://www.editionsladecouverte.fr/le_mythe_de_la__theorie_du_ruissellement_-9782348036347
  8. https://www.alternatives-economiques.fr/mythe-de-theorie-ruissellement/00086447
  9. https://theothereconomy.com/fr/fiches/comprendre-la-theorie-du-ruissellement/
  10. https://www.atd-quartmonde.fr/bibliographie-sur-la-pauvrete/le-mythe-de-la-theorie-du-ruissellement/

Jeudi 2 Octobre 2025

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