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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Ecrits et chuchotements !

Il m’arrive parfois d’écrire dans le Courrier des lecteurs des journaux locaux de l’île de la Réunion, où je réside.

En me promenant sur le site de l’un d’entre eux « Le journal de l’Ile de la Réunion » (www.clicanoo.com) j’ai retrouvé, en tapant DERIDET, l’ensemble des articles écrits depuis mon arrivée dans l’île.

J’en ai fait une sorte de florilège que je livre à votre sagacité.



Ecrits et chuchotements !
Si le téléphone m’était compté…

Ecrits et chuchotements !

Il m’arrive parfois d’écrire dans le Courrier des lecteurs des journaux locaux de l’île de la Réunion, où je réside.

En me promenant sur le site de l’un d’entre eux « Le journal de l’Ile de la Réunion » (www.clicanoo.com) j’ai retrouvé, en tapant DERIDET, l’ensemble des articles écrits depuis mon arrivée dans l’île.

J’en ai fait une sorte de florilège que je livre à votre sagacité.

Si le téléphone m’était compté…

Je réside outre-mer depuis 1978 et, comme la plupart de mes attaches familiales sont en métropole j’ai affecté trop longtemps une bonne partie de mes revenus à l’opérateur antédiluvien, naguère omnipotent dans le fructueux domaine des communications ultra périphériques. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’aie vu émerger dans ce domaine la concurrence d’abord, la VOIP ensuite. La concurrence dans notre île, c’est nouveau, ça vient de sortir. La VOIP, c’est la voix par protocole Internet, autrement dit la téléphonie par Internet. Puisque personne ne le fait je porte donc à votre connaissance que la concurrence existe en matière de communications internationales et que la VOIP, contrairement à ce que les opérateurs en place vous diront, ça marche très bien.

En matière de concurrence savez vous qu’en tapant le numéro 0811653131 on peut appeler la Réunion depuis la métropole pour le prix d’un appel local ; soit à peu près 1 euro l’heure creuse ou 2 euros l’heure pleine ? Je précise qu’il s’agit là de téléphonie tout à fait classique, d’une qualité quasiment parfaite. Les opérateurs «low cost» achètent sur le marché des minutes qu’ils revendent à bas prix, mais en grande quantité. Tant il est vrai que la main invisible du marché ne balance pas que des claques. Les numéros commençant par 0811 étant des numéros de France Telecom, facturés au prix d’un appel local, cela signifie tout simplement qu’au tarif ridiculement bas pour nous, îliens étranglés, de 1 euro l’heure de communication Paris-Réunion, ils sont encore deux à se partager nos sous :

France Télécom et le négociant en communication. C’est vous dire ce que les autres se mettent dans la poche !

Vous me direz : en quoi sommes nous concernés à la Réunion ? Je vous répondrai que si vous parvenez à économiser de quoi vous offrir une minute de communication vers la métropole au tarif local, vous pourrez toujours demander que l’on vous rappelle. C’est fou ce que la baisse considérable du prix des communications téléphoniques peut favoriser le renouveau des liens familiaux.

Une autre société, Budgetelecom, propose en métropole un (vrai) forfait communication de 9,90 euros pour téléphoner pendant un mois de façon illimitée, en local et en national. Ça fait rêver non ? Je ne parlerai pas des tarifs locaux de l’ADSL : on ne tire pas sur une ambulance. Je n’insisterai pas non plus sur les diverses anomalies, et je suis poli, dont sont coutumiers les opérateurs locaux, historiques ou pas, comme le crédit temps, la facturation à géométrie variable, l’utilisation abusive du concept de forfait etc. L’enfance de l’ART me direz-vous, et pourtant le passage à l’âge adulte se fait attendre.

En matière de VOIP je vous informe donc que Skype, le dernier logiciel à la mode pour téléphoner depuis son ordinateur vers un autre ordinateur ou un téléphone fixe ou mobile du monde entier, c’est pas mal, mais qu’il y a encore mieux, comme par exemple Zipglobal qui fournit un petit boîtier qui permet de téléphoner lui aussi de la Réunion vers le monde entier, par Internet Protocol, mais sans votre ordinateur, ni votre casque et à l’aide d’un téléphone tout ce qu’il y a de normal. Au prix, là encore, d’une communication locale et sans abonnement ! Ca marche parfaitement ; je m’en sers tous les jours. De plus si votre correspondant est muni du même appareil, vos communications seront gratuites, même à l’autre bout du monde.

Mieux encore, si vous prenez un abonnement chez Zipglobal sachez que pour 40 $ par mois, soit 32 euros par mois, vous pourrez communiquer vers les téléphones, des Usa, de la Chine et de Hong Kong, fixes et mobiles, sans limitation de durée !

Last, but not least, le dispositif précité fonctionne parfaitement derrière un PABX !

Je n’ai pas d’actions chez Zipglobal, simplement si les opérateurs spécialisés SIP (Session Initiation Protocol) sont déjà nombreux outre-Atlantique, ils ne se bousculent pas à la Réunion.

Moralité : à l’heure des TIC, ceux qui prennent leurs clients pour des imbéciles, ne suivez pas mon regard vous allez loucher, finissent toujours par être les dindons de la farce. Et toc !

Protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge

Ainsi donc, début juillet, le Sénat a adopté en seconde lecture l’amendement Virapoullé qui exclut les quatre Dom de la décentralisation programmée des Techniciens et Ouvriers de Service de l’Éducation Nationale. Par ailleurs, le 15 juillet dernier, la Commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté, dans les mêmes termes, cet amendement. Ce qui signifie qu’à l’occasion de l’examen définitif du projet de loi relatif aux libertés et responsabilités locales, la décentralisation des Tos, dans les Dom, sera renvoyée aux calendes grecques. Cet événement capital pour l’avenir de milliers de fonctionnaires Domiens m’inspire les quelques réflexions suivantes. On dit souvent qu’on n’est jamais si bien trahi que par ses propres amis. On pourra ajouter qu’on n’est jamais si bien aidé que par ses ennemis. En effet, la victoire des dizaines de milliers de Réunionnais qui ont fait grève l’année dernière pendant plus de trois mois a été obtenue, au finish, grâce à MM. Virapoullé, Audifax et Victoria, à savoir les hommes politiques les plus vilipendés par les manifestants lors de la grève historique de 2003. En revanche, on a pu remarquer l’absence pour le moins étonnante des sénateurs PCR, dont le plus célèbre d’entre eux, lors du vote de cet amendement devant le Sénat. Absence confirmée par celles de Madame Bello (PCR) et de M. Payet (PS) devant la Commission des Lois de l’Assemblée nationale.

Du point de vue local, l’attitude de M. Vergès, officiellement fervent supporter des Tos mais dans les faits opposé à l’amendement Virapoullé, s’est depuis véritablement dévoilée puisqu’il vient tout simplement de demander “une expertise sur le retard de la Réunion en matière d’éducation !” Je rappelle que ce retard est le fondement de l’amendement Virapoullé, et la raison même de la mise à l’écart des Dom du processus national de décentralisation. Que M. Vergès n’apprécie pas la victoire politique indéniable de M. Virapoullé dans cette affaire, je le conçois. M. Virapoullé est meilleur manipulateur que M. Vergès, donc acte. Que M. Vergès regrette la perte de plusieurs centaines de fonctionnaires qui devaient, en toute logique, abonder son escarcelle régionale, je peux le comprendre.

Ce que je n’admets pas, c’est le double jeu du président de Région qui lui a permis de gagner haut la main les élections en s’attirant par mensonge les sympathies des dizaines de milliers de fonctionnaires concernés par la menace de la décentralisation. Je sais bien qu’en ce qui concerne M. Vergès, ce double jeu perpétuel n’est pas une découverte, mais je pense qu’à chaque fois qu’on en a la preuve éclatante, il importe de la faire savoir.

Deuxième remarque : on peut reprocher beaucoup de choses à Virapoullé - et je ne serais certes pas le dernier -, mais sûrement pas son habileté remarquable, nonobstant les quolibets du président de Région, qui lui a permis dans un premier temps de faire voter un amendement protégeant la Réunion de toute velléité d’indépendance ou d’autonomie, et d’autre part de faire bloquer l’application aux Dom d’une réforme des institutions nationales. On cherchera vainement une quelconque ligne politique dans la succession de ces deux amendements pour le moins contradictoires mais les faits sont têtus : le sénateur de Saint-André restera pour l’histoire l’homme politique réunionnais qui aura préservé des milliers de fonctionnaires domiens d’une privatisation annoncée. Et Vergès restera celui qui se sera tu ! Et ça vous pouvez le répéter.

Troisième remarque : lors du vote au Sénat et lors de l’examen du projet de loi en commission de cet amendement, la gauche nationale s’est abstenue ! J’espère que ce silence assourdissant fera réfléchir tous ceux qui se bercent encore d’illusions sur les vraies intentions de la gauche en ce qui concerne son attitude face à la situation dans les Dom. Je rappelle que pendant la grève, le grand souci de beaucoup d’entre nous était : sommes-nous, serons-nous, avons-nous été en phase avec la métropole ? Il est clair aujourd’hui que la métropole, sur ce sujet au moins, n’était pas du tout en phase avec nous.

Dernière remarque : cette victoire, tellement surprenante qu’à mon avis elle va susciter très peu de réactions officielles, devrait en tout cas faire réfléchir les grévistes désabusés que j’entends se répandre en lamentations depuis la fin de la grande grève. Ils auront compris j’espère que :

· oui, la grève sert à quelque chose,

· oui, les milliers de manifestants dans la rue ont obtenu victoire grâce à l’ampleur inégalée de leur mouvement,

· oui, ça sert à quelque chose d’avoir vu son traitement amputé de quelques milliers d’euros et d’avoir dû sacrifier, pour une fois, ses vacances à Maurice ou en métropole.

· Et oui enfin, la politique c’est bien compliqué car il vaut mieux parfois un ennemi avéré comme Virapoullé qu’un ami supposé comme Vergès !

Paul, pourquoi tu Tos ?

Cette fois-ci c’est sûr, la décentralisation des Tos dans les Dom est reportée sine die, pour ne pas dire aux calendes grecques, bien que ce soit de saison.

Au matin de cette victoire historique, que constatons-nous ? Des foules en liesse ? Des concerts de klaxons ? Rien de tout cela mais des auto-congratulations à droite, et un silence embarrassé et assourdissant des syndicats et de la gauche.

Pourquoi cette « réserve » après les manifestations historiques de l’an dernier ?

Parce que cette victoire a été obtenue grâce à l’amendement de M. Virapoullé d’une part, ce qui ne fait guère plaisir à M. Vergès et embarrasse les syndicats ; grâce à la volonté de M. Chirac d’autre part, chez qui au demeurant le problème de la décentralisation des Tos n’en touche pas une sans faire bouger l’autre, mais qui souhaitait tout simplement passer des vacances tranquilles et appréhendait, non sans raison, de voir les Tos camper sous ses fenêtres estivales. Comme quoi, le cours de l’histoire est parfois déterminé par de bien petites choses… Toutefois l’histoire elle-même nous apprend qu’il ne faut jamais s’arrêter à sa surface et toujours éviter de la regarder par le petit bout de la lorgnette.

Au fond, qu’est-ce qui a poussé M. Virapoullé à déposer son amendement salvateur ?

Qu’est-ce qui a poussé M. Chirac à trancher contre la volonté de M.

Raffarin et Mme Girardin, bien décidés à “punir” la Réunion ? Dans les deux cas : la peur ! La peur des réactions chez les Tos, et ne l’oublions pas aujourd’hui, chez l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale de la Réunion qui ont largement contribué à peupler les manifestations historiques de l’an dernier. A cette peur il faut également ajouter le souvenir cuisant des deux claques électorales récentes.

Virapoullé a très peur pour sa mairie. Chirac a tremblé… Pour ses vacances. Chacun ses angoisses.

Tout ceci prouve, s’il en était besoin, que les manifestations et la grève sont, dans certaines circonstances, la seule façon de faire avancer les choses dans ce pays. On peut le regretter ; on ne peut le nier. Quant à ceux qui font la fine bouche devant cette victoire indéniable, qu’ils n’oublient pas que les manifestations et la grève n’ont pas pour but essentiel de faire avancer la mobilisation syndicale. Autrement dit nous n’avons pas fait grève et manifesté pendant plus de trois mois pour faire plaisir à l’intersyndicale, ou à M. Vergès. Pas plus que nous n’avons fait grève pour faire de la peine à M. Virapoullé. Nous avons fait grève, avant tout, pour que les Tos ne soient pas décentralisés.

N’en déplaise aux machiavéliques et aux manipulés (ne suivez pas mon regard, vous allez loucher) nous avons gagné ! Nous n’oublions pas toutefois que les victoires, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, ne sont jamais acquises pour l’éternité, et nous resterons vigilants.

Sans aller comme M. Vergès jusqu’à faire du rattrapage notre souci majeur (serait-il si pressé de récupérer ses Tos pour l’instant perdus ?), nous soutiendrons sans faiblesse M. Raffarin et Mme Girardin dans leur juste combat pour obtenir le rééquilibrage des effectifs des Tos réunionnais par rapport à la métropole.

Guy Deridet (Sainte-Clotilde)

Lettre ouverte d'un fonctionnaire aux radios et télévisions

Quand j’entends (sans arrêt) les mots “galère des usagers”, “grogne des enseignants” et “prise d’otages”, prononcés par des journalistes de radios et de télévisions qui ont oublié jusqu’au concept d’objectivité, je sors … mon clavier.

Un bulletin d’information type en ce moment :

Premier exemple : “Demain journée de grève dans les transports, une journée de galère en perspective. Suit l’interview de quelques usagers du service public de transports avec lancement des phrases stéréotypées habituelles du genre :

· On nous prend en otages,

· Ras-le-bol des fonctionnaires,

· Moi je suis dans le privé et quand j’ai des ennuis je n’emmerde pas les fonctionnaires.” N’en jetez plus, la cour est pleine

Second exemple : “Demain grève dans l’Éducation nationale ; la grogne (sic) des enseignants continue, galère (re sic) en perspective pour les parents. Suit l’interview de la mère de famille écœurée d’être prise en otage, raz le bol des fonctionnaires, etc.” Et vous appelez cela de l’information ! Moi j’appelle cela de la merde !

Avez-vous un idée de ce que peut être l’objectivité ? Ou êtes vous à ce point auto discipliné que vous ne savez même plus ce que ce mot veut dire

?

Alors je vous explique.

1- Une grève n’est pas une prise d’otages. Dire cela, ou le répéter comme vous le faîtes, alors que par ailleurs il y a des tas de choses que vous vous gardez bien de répéter, cela porte un nom : diffamation. La grève, que cela vous plaise ou non, et apparemment cela ne vous plaît pas, est inscrite dans la constitution de notre pays et obéit à un certain nombre de règles (préavis, retenues etc.) très précises.

2- Une grève dans les services publics n’est pas faite pour faire plaisir aux usagers. C’est même le contraire. Ne faîtes pas semblant de découvrir cette évidence à chaque fois. On va finir par croire qu’en plus d’être de mauvaise foi vous êtes également demeurés. Je vous rappelle qu’en démocratie la grève c’est la ressource ultime des travailleurs lorsque les négociations avec le gouvernement ou le patron ont échoué.

3-

Or, dans les conflits qui nous préoccupent tous en ce moment (mais nous un peu plus que vous) vous êtes bien placés pour savoir, l’information c’est en principe votre métier, qu’il n’y a pas eu de négociation. C’est donc le gouvernement qui par son refus de toute négociation à ce jour pénalise les usagers des services publics. Pas les grévistes qui ne font que défendre leurs intérêts.

Ceci est un fait : pas une opinion et pourtant vous ne le dîtes jamais.

Pourquoi ? Vous avez peur du gouvernement ? Vous avez reçu des consignes ?

Votre religion vous l’interdit ?

3- Il ne s’agit pas d’un “grogne” des enseignants ; il s’agit d’une énorme colère de l’ensemble des fonctionnaires et particulièrement des membres de la communauté éducative. Qui, vous devriez le savoir, l’information c’est en principe votre métier, ne comporte pas que des enseignants mais aussi de nombreux personnels non enseignants.

Personnels que vous ne pouvez ignorer puisque c’est justement à cause du transfert de ces agents non enseignants vers les collectivités locales que ce mouvement social, le plus important depuis mai 68 (ça aussi vous devriez le faire savoir) a commencé et se poursuit toujours.

4- Dans une grève il plusieurs protagonistes ; en l’occurrence dans celle-ci il y les personnels en grève, l’administration et le gouvernement, et les usagers.

Nous constatons pourtant tous les jours, à l’occasion de chaque bulletin d’information, que vous donnez chaque fois la parole à l’administration, au gouvernement, et aux usagers mais très rarement aux personnels en grève. Or l’objectivité commande que vous donniez systématiquement la parole à tous les protagonistes. Et ne me dîtes pas : nous avons fait un reportage sur les grévistes tel jour à telle heure. Vous faîtes à chaque grève, et sans vous lasser, les même reportages sur les usagers écœurés et le gouvernement indigné.

Faîtes donc également à chaque fois un reportage donnant la parole aux grévistes. Qui eux aussi auront donc l’occasion de répéter encore et encore les mêmes arguments.

Cela ne plaira pas au gouvernement et aux usagers mais croyez vous que vos sempiternels reportages sur les usagers pris en otages n’indisposent pas, et je suis poli, les grévistes ?

Nous ne vous demandons pas de nous donner raison ou d’abonder dans notre sens.

Nous vous demandons simplement d’exposer objectivement les arguments de toutes les parties en présence. Il appartiendra au public de se faire ensuite une opinion.

Pour l’instant compte tenu de votre coupable absence d’objectivité le public aura bien du mal à se faire une idée exacte de la situation. Et croyez bien que nous le regrettons.

De toutes façons, comme toujours, ce mouvement social aura été un révélateur. Il y a des médias qui se sont complètement discrédités à nos yeux et nous saurons nous en souvenir. N’est ce pas France Inter. Ne commettez pas la même erreur que MM. Chirac et Raffarin qui considèrent ce conflit social comme un conflit ordinaire et utilisent contre nous des techniques de manipulation qui ont peut être quelque succès dans la jungle du privé mais n’ont aucune chance de tromper un seul instant les professionnels de la pédagogie que nous sommes. Nous ne sommes pas plus intelligents que vous mais nous savons lire et écrire. C’est même nous qui l’apprenons à vos enfants. Il est donc très difficile de nos faire prendre des vessies pour des lanternes, parce que nous avons beaucoup lu et souvent entre les lignes.

Alors faîtes correctement votre métier et contentez vous d'exposer les faits et les arguments des parties en présence.

En ce qui nous concerne nous faisons en ce moment tout ce qui doit être fait pour continuer à exercer notre métier dans les meilleures conditions pour vos enfants, pour le service public et pour nous.

Guy Deridet

Fonctionnaire de l'Éducation naguère nationale, en grève depuis 2 mois, et accessoirement webmestre du site Tousensemble

Le gouvernement jette le masque

Le motif principal de cette grève a toujours été ici la décentralisation des personnels Tos, c’est à dire des personnels ouvriers et de service de l’Éducation nationale.

A cet égard le ministère vient de lever le voile ou plutôt de jeter le masque.

Dans sa lettre flash expédiée « discrètement « aux chefs d’établissements il procure à ces derniers des réponses toutes faites à faire aux interrogations des grévistes.

Je cite la question réponse de la page 6. Question : « Les agents qui gèrent les personnels concernés par la décentralisation suivront-ils ceux-ci ?

(je rappelle que les agents concernés sont les personnels administratifs qui au ministère, dans les rectorats et dans les établissements gèrent les personnels Tos)

Réponse : “Le principe retenu est que les personnels administratifs qui gèrent les personnes transférées seront eux-mêmes transférés.” On ne saurait être plus clair !

Si certains se faisaient encore des illusions et croyaient encore aux promesses de ce gouvernement, ils sont désormais éclairés. Soulignons le haut niveau de compétence du ministère en matière de gestion des ressources humaines. En effet annoncer à son personnel qu’il ne fera plus partie de la maison au moyen d’une “lettre flash” destinée aux seuls chefs d’établissement se situe à mon avis, dans l’échelle des valeurs, juste en dessous du licenciement par déménagement total des locaux pendant la nuit. La technique du gouvernement est claire ; on commence par décentraliser un petit nombre de fonctionnaires (Tos) puis on transfère ceux qui les gèrent, puisque bien entendus ces derniers n’ont plus rien à faire ( !) Au passage les chefs d’établissements peuvent réellement s’inquiéter car dans un établissement où les Tos et les administratifs n’appartiendront plus à la fonction publique, d’une part on leur souhaite bon courage pour faire marcher tout cela, d’autre part il est sûr qu’on se posera très vite la question de leur « utilité « Quand aux enseignants qui travailleront dans un établissement où tous les personnels administratifs et de service ne seront pas de la même administration qu’eux, on leur souhaite également bien du plaisir. Dernière chose : le jeu du « je transfère ceux qui gèrent ceux qui sont transférés « n’a aucune raison de s’arrêter. N’est ce pas M. Ferry ? Une dernière remarque. Si on avait appris hier soir que l’ensemble des enseignants étaient officiellement « décentralisés « je pense que ce matin il y aurait eu des tas de réactions, motions, pétitions, etc., aussi virulentes qu’indignées.

Comme vous pouvez le constater rien de tout cela ne s’est produit. Je ne m’étendrais pas sur ce sujet mais dans ces conditions il ne m’étonne pas qu’au ministère et ailleurs les Atos soient considérés ouvertement comme « quantité négligeable » Plusieurs remarques s’imposent.

En premier lieu le ministre est pris en flagrant délit de mensonge. Il y a peu de temps en effet il affirmait que les personnels administratifs ne seraient pas concernés par la décentralisation. Dans sa “lettre flash” même (première question/réponse) Question : « Quels sont les corps concernés par le transfert aux collectivités locale ?

Réponse : « Les médecins (1 350 fonctionnaires) les assistants et conseillers de service social (2 700), les Copsy (4 800), les TOS (91 000).

Vous pouvez constater que les personnels administratifs du ministère, des rectorats et inspections académiques et des établissements, quelques dizaines de milliers de fonctionnaires tout de même n’apparaissent pas. Il faut lire l’avant dernière page pour être édifié ! Si j’étais enseignant, ce manque de franchise, et je suis poli, ne laisserait pas de m’inquiéter !

Par ailleurs je laisse aux personnels décentralisés (actuels et à venir) le soin d’imaginer ce que sera leur carrière, dès l’année prochaine, au sein de l’administration des Régions et des Départements. J’espère pour eux qu’ils auront la bonne coloration politique locale. Ce genre de considération n’avait pas cours, du temps où ils étaient fonctionnaires d’État. C’est même ce qui a permis à bon nombre d’élus locaux de mener en même temps une carrière de fonctionnaire d’État (souvent dans l’Éducation nationale) et une carrière politique locale. C’est bien connu, au niveau de la fonction publique d’État les gouvernements passaient, l’administration restait.

Désormais ce sera, dans l’Éducation nationale, pour commencer, le fameux « spoil system » à l’américaine (spoil=pourri !). C’est à dire le grand remue ménage à l’occasion de chaque élection. Bon courage ! Dans sa “lettre flash”, le ministre ne tarit pas d’éloges sur la décentralisation pleinement réussie, selon lui, par les collectivités territoriales depuis les années 80.

Je voudrais simplement rappeler que cette décentralisation d’une part n’a pas été « réussie « partout ; loin s’en faut, et qu’elle s’est accompagnée, d’autre part, de la plus grande vague de scandales économiques et financiers de l’histoire de France. Je rappelle que le marché de l’Éducation nationale représente plus de 2 500 milliards d’euros et que les crocodiles sont déjà dans le marigot. Un seul exemple ; je suis gestionnaire de lycée. Lorsque j’étais fonctionnaire d’État je pouvais commander ce que je voulais à qui je voulais. Je devais simplement respecter la législation et utiliser au mieux les deniers de l’État.

A votre avis comment cela va-t-il se passer lorsque mes supérieurs à la Région seront également chefs d’entreprise ou « amis « de chefs d’entreprise dans des secteurs clés de mon domaine de compétence ? Par ailleurs, aujourd’hui si un agent relevant de mon autorité est un élu local pour moi, fonctionnaire d’État, il reste un agent relevant de mon autorité. Et demain ?

Enfin les collectivités territoriales possédaient déjà les murs, le matériel, et maintenant le personnel. Il est certain, contrairement à ce qu’affirme le ministère, et ce sera dans la logique économique des choses, la seule qui prévaut actuellement, qu’elles voudront avoir un droit de regard sur le contenu et les méthodes d’enseignement. C’est la ba-ba dans les écoles de gestion

Comprenons nous bien. Il ne s’agit pas de dire que l’État avait toutes les vertus et que les collectivités territoriales auront tous les vices. Il s’agit de savoir si l’Éducation est une fonction régalienne ou pas. Pour parler comme le Conseil d’État. C’est-à-dire une des fonctions essentielles de l’État, qui ne peut être déléguée aux collectivités locales, et encore moins au secteur privé, même européen. Pour MM. Chirac et Raffarin la réponse est clairement non.

Pour nous la réponse est clairement oui.

Si notre système d’éducation a pu longtemps être considéré comme le meilleur du monde c’est parce que depuis Jules Ferry l’État en avait fait sa prérogative et sa priorité.

Le président Chirac et la droite ultra libérale, forts du 82 % illusoire des dernières élections présidentielles, veulent changer tout cela.

A nous de leur montrer que cela ne va pas être possible »

Guy DERIDET

Webmestre Tousensemble et ATOSS

Impudence

Je trouve Mgr Aubry bien mal avisé de choisir ce moment pour faire entendre sa voix. Ainsi donc, la hiérarchie catholique couvre pendant des années les turpitudes de ses prêtres pédophiles pervers, mais monte au créneau dès que l’on évoque l’idée d’assouplissement des lois sur la contraception et l’interruption de grossesse. Selon le prélat, nous n’avons pas le droit de disposer de notre corps ou de celui des autres. Mais lorsque l’abbé Bisset se confesse à ses supérieurs d’avoir, pendant des années, « disposé » des corps des enfants à lui confiés, il bénéficie de la part de ses supérieurs d’une indulgence plus que coupable.

En revanche, lorsqu’une gamine de 14 ans demande à prendre la pilule du lendemain, c’est la levée de boucliers de l’Église, contre ce qu’elle ose appeler une perversion. Entendons-nous bien; tout le monde a ses brebis galeuses. Des Bisset et même des pires, il y en a partout ! Je ne reproche pas à l’Eglise d’avoir des pédophiles dans ses rangs, je reproche à la hiérarchie catholique de n’avoir rien fait, pendant des années, pour empêcher Bisset de nuire.

Et lorsque de surcroît elle a l’impudence de choisir ce moment pour reprendre une discussion qui a été close il y a 25 ans, je ne peux que « bénir » l’année 1905 qui vit la séparation définitive de l’Église et de l’État.

Et me rappeler la parole d’A. Dumas : « Je préfère les méchants aux imbéciles, car ils se reposent ! »

“Il n’y a qu’une réponse à la défaite, et c’est la victoire” (W. Churchill).

Ainsi donc nous avons repris le travail Lundi. Pas de gaieté de cœur certes mais pas démoralisés pour autant. Nous avons peut être perdu une bataille mais certainement pas la guerre. Grâce à Internet je lis partout que Raffarin par devant et Chirac par derrière se félicitent de leur victoire. Ces gens-là ne comprennent vraiment rien à la politique. En effet, nous n’avons peut être pas gagné mais eux ont tout perdu.

Pour paraphraser Ferry, mais à l’envers, car c’est tout ce qu’il mérite, je dirais que ce que nous n’avons pu obtenir dans la rue nous l’obtiendrons dans les urnes ! Et je prédis à l’UMP une “déculottée” historique à l’occasion de toutes les élections à venir. Raffarin a enfin montré son vrai visage à savoir celui du plus rigide représentant de l’ultra libéralisme que notre pays ait jamais connu. Il applique, sans vergogne, ses méthodes de marketing, apprises chez Jacques Vabre à la société française.

Malheureusement pour lui, il a expérimenté sa stratégie de marketing social sur des enseignants, c’est-à-dire des professionnels de la culture et de la pédagogie. Qui n’ont rien à voir avec les gens auxquels Raffarin, VRP saisi par la politique, a l’habitude d’avoir affaire, et qui n’ont pas fini de lui causer de soucis.

Quand à Chirac qui tire les ficelles dans l’ombre, pour ne sortir que le 14 juillet, il peut tout de suite cesser de rêver à un troisième mandat. Au demeurant s’il continue de cette façon, il n’est pas sûr qu’il termine le second.

Vous noterez qu’après avoir gesticulé d’importance sur la scène internationale très récemment (et à peu de frais car il savait pertinemment avant le début de la guerre en Irak que les carottes étaient cuites) on ne l’a pas encore entendu à l’occasion de ce conflit social. Pourtant il était très près des dossiers et Raffarin n’a fait que lui obéir au doigt et à l’œil.

Notre grande victoire, c’est que Chirac et Raffarin se sont complètement discrédités aux yeux de la société française. Et un homme politique discrédité ne vaut plus rien. Alors deux ! Sauf peut-être Chirac qui est discrédité depuis longtemps mais qui a réussi à rester président de la République grâce à un concours de circonstances.

En fait peu de gens ont compris quelque chose au mouvement que nous venons de connaître. Les syndicalistes n’ont rien compris ; ils ont couru derrière la base. Les politiques encore moins ; ils ont vu partout la main des syndicats ou des « gauchistes » c’est dire leur degré d’incompréhension. La droite est restée telle qu’en elle-même, l’éternité l’a figée ; la plus bête du monde. Quand à la gauche, elle s’est ridiculisée en réclamant sans vergogne maintenant ce qu’elle a toujours refusé naguère quand elle était aux affaires. Le grand public et les parents d’élèves n’ont pas été hostiles au mouvement mais n’ont pas compris grand-chose non plus, la FCPE exceptée. Les médias ont démontré à quel point ils étaient en grande majorité inféodés au pouvoir libéral. Par ailleurs, la plupart des journalistes n’ont fait qu’appliquer leurs grilles d’appréciation traditionnelles sans jamais chercher à comprendre la spécificité de ce mouvement. En fait mai 2003 a été le premier mouvement social « idéologique » depuis mai 68. Nous nous sommes levés et nous nous sommes battus pour des idées, par pour gagner plus ou pour travailler moins. Or nous battre pour des idées ne nous était pas arrivé depuis 35 ans. De plus le moteur essentiel de notre lutte n’a pas été les syndicats, ni même les coordinations, mais Internet et le courrier électronique. En ce sens Mai 2003 fut la première cyber grève de l’histoire. Les informations, les idées, les motivations ont circulé sur le net et par le courrier électronique et quasiment pas par les médias traditionnels. Conclusion : il faut continuer, plus que jamais, notre travail d’information. Plus qu’avant l’information c’est le pouvoir. Il va nous falloir concrétiser notre désaccord sur le plan politique aux prochaines élections. A la dernière manif de Saint-Pierre nous avons défilé avec nos cartes d’électeurs afin de bien faire comprendre aux hommes politiques locaux que notre lutte allait continuer, mais sur leurs plates-bandes désormais. Ce qui ne laisse pas de les inquiéter ! A cet égard j’ai lu quelque part que 70 % des enseignants n’étaient pas inscrits sur les listes électorales ! Or camarades si nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’il faut changer cette société de merde, il n’y a pas 36 moyens : soit on fait la révolution, soit on fait de la politique, soit on révolutionne la politique.

En tant que citoyen je serais plutôt partisan de la dernière solution. En tant que fonctionnaire je vais m’appliquer dorénavant à démontrer à chaque occasion que je suis toujours mobilisé et que la guerre continue. MM. Chirac et Raffarin ont gagné la bataille des retraites mais ils ont perdu l’Education naguère nationale, et avec elle une bonne partie des Français. En fait ils tentent de mettre en place une véritable restauration, au sens historique, avec leurs 82% de voix virtuelles, qui ne représentent en réalité qu’à peine 20 % ! Raffarin pourra continuer pendant longtemps à faire de la pédagogie (hors de prix et à nos frais) aux Français, il ne changera pas cette évidence : il existe actuellement en France une contradiction flagrante entre le pays réel et le pays légal.

Dans une dictature c’est la règle du jeu et elle est imposée par la force ; dans une démocratie, nonobstant l’inféodation grandissante des médias aux forces de l’argent, cela signifie tout simplement que les jours de ces Messieurs à la tête de notre pays sont comptés. Raffarin, talonné par Chirac, vient subitement de le comprendre et il va désormais faire patte douce jusqu’aux prochaines élections locales et européennes, pas plus tard que l’année prochaine.

Ça tombe bien :

Elections locales : il nous faut exiger des collectivités publiques le rejet de la décentralisation. Ce que nous avons déjà fait à la Réunion. Veuillez vous reporter aux pages d’Attac France sur la décentralisation ; vous y trouverez les modèles de lettres et motion à adresser aux collectivités locales.

Elections européennes : Stop à l’Europe de l’argent ; sus à l’OCDE et à l’OMC, pour une Europe sociale ou rien !

Documentation : voir également Attac, le Réseau des bahuts et Tousensemble.

Je termine en détournant Woody Allen (il adore ça !)

« Certains voudraient terminer ce mouvement sur un message de désespoir. Je n’en ai pas. Est-ce que deux messages d’espoir vous iraient ? »

Une lettre d’amour à 9 euros !

Nous savions déjà que notre ministre avait commis, à compte de ministère, son immortel ouvrage « Lettre à ceux qui aiment l’école ». Je remarque au passage que cet ouvrage n’a pas été adressé aux Atos, car d’une part nous n’aimons pas l’école, c’est bien connu, d’autre part nous ne faisons même plus partie de la maison (voir lettre flash page 6) La confection et la distribution de cet ouvrage a coûté, on le sait, 900 000 euros au ministère, c’est-à-dire aux contribuables privilégiés que nous sommes.

Cela a déjà fait couler pas mal d’encre.

La seule défense de F.Ferry a été je cite « Mes prédécesseurs ont fait pire! » et de cafter méchamment sur les dépenses somptuaires d’iceux. Je ne sais ce que mes camarades enseignants (tous ensemble) en pensent mais en ce qui me concerne, si mon fils fait une bêtise et me répond pour toute défense : « Mes copains ont fait pire ! « il y a de grandes chances que cela barde pour son matricule.

Bel exemple de pédagogie appliqué donné, pour 900 000 euros quand même, par notre sémillant ministre, grand pourfendeur on le sait des dépenses publiques inconsidérées.

Mais il y a pire ! En effet j’apprends l’autre jour par la radio (pour ce genre de nouvelles il sont bavards) que l’ouvrage en question serait déjà en tête des ventes !!!

Mon sang ne fait qu’un tour ! Comment ? Non content de se faire éditer aux frais de la princesse, notre Parangon de vertu se permet de vendre le dit ouvrage.

Tout à fait Thierry ! J’ai vérifié. Le prix éditeur est de 9 euros. Vendu 8,55 euros sur www. alapage. com et www. amazon. fr ! Admirez les avancées du libéralisme Ferryen. Il se fait financer par le ministère pour 900 000 euros ; Pour appâter les clients il distribue gratos son ouvrage aux enseignants, et pour conclure en beauté il vend son impérissable ouvrage sur Internet. Si c’est pas du marketing avancé ça ! A ce qu’on murmure MM. Chirac et Tapie seraient très vexés.

Si encore cet argent récupéré dans le privé revenait au ministère je dirais que M.Ferry a (presque) fait une bonne action. Mais je sais pertinemment pour avoir longtemps fréquenté le milieu ingrat, et fort peu primesautier au demeurant, de la comptabilité publique qu’il n’est pas facile du tout, voire impossible, pour une administration encore d’État de récupérer cet argent.

J’ai cru entendre que M.Ferry avait créé pour l’occasion une association caritative à laquelle serait reversée tous les bénéfices de cette brillante opération (nom de code : Love&Cash ?) Une seule observation : juristes, à vos marques ! Il me semble en effet absolument illégal qu’une association, même caritative, puisse bénéficier de quelque façon d’une manne financière engendrée par une dépense publique de 900 000 euros ! Je pense que d’ici quelques années, quand M.Ferry, sera retraité, les magistrats de la cour des Comptes, si caustiques envers leur propre système de retraite, ne manqueront pas de fustiger comme il se doit ce bel exemple du libéralisme avancé.

Excusez moi mais on m’appelle sur une autre ligne.

· Allô ?

· Jules ?

· Pourquoi tu geins ?


Vendredi 19 Novembre 2004

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