
J'ai découvert cette vidéo récemment sur YouTube et je suis tombé des nues. En effet, en 2014, je résidais encore en Thaïlande et j'ai complètement ignoré cet évènement incroyable .
Quand j'ai regardé cette vidéo, j'étais persuadé que c'était un fake.
Après recherches, j'ai dû me rendre à l'évidence : le Sahara a bel et bien été inondé. Pire, encore " Plus de 38 000 épisodes de pluies intenses y ont été recensés en vingt ans, un tiers en plein été !
Il n'y a vraiment plus de saisons !
Une pluie venue d’ailleurs
Tout commence par un cyclone extratropical échappé de l’Atlantique, déviant de sa route habituelle pour frapper de plein fouet le Sahara. Chargé d'une rivière atmosphérique d’humidité tropicale, il a rencontré les montagnes de l’Atlas, véritables murs naturels qui ont forcé les masses d’air à se condenser en déluge.
Résultat : 170 mm de pluie en une seule journée à Tagounite (Maroc), soit 20 à 30 fois la normale saisonnière. Des records vieux de plusieurs décennies ont été pulvérisés du Maroc à la Mauritanie, en passant par l’Algérie, la Tunisie et la Libye.
Quand le désert reverdit
Le sol, incapable d’absorber pareille masse d’eau, s’est transformé en bourbier. Mais le miracle, c’est que l’eau a réveillé un Sahara oublié : celui d’il y a 10 000 ans, quand la région ressemblait à une savane luxuriante.
- Dans d’anciennes cuvettes comme le lac Iriki, asséché depuis un demi-siècle, des nappes d’eau se sont reformées.
- Des graines et spores en dormance depuis des décennies ont germé, repeignant les sables en vert.
- Les oiseaux migrateurs, flamants roses en tête, se sont invités dans ce nouvel Eden éphémère.
- Même certains micro-organismes disparus des radars depuis les années 1970 ont repris vie au contact de l’eau.
Le prix humain et matériel
Derrière la carte postale se cache le drame. Plus de 340 morts dans la région, dont 18 au Maroc. Des villages coupés du monde, routes et ponts arrachés, réseaux électriques hors service.
Paradoxalement, l’eau potable a manqué : les inondations ont contaminé nappes et réservoirs. Les champs traditionnels ont été ravagés, aggravant la vulnérabilité d’une agriculture déjà fragile. Le désert, qui n’est pas prévu pour encaisser de tels chocs, a révélé à quel point ses habitants sont laissés à la merci d’un climat devenu imprévisible.
Symptôme du réchauffement climatique
Car c’est bien le climat qui joue aux dés. L’événement illustre le paradoxe du réchauffement global : plus de sécheresses chroniques, mais aussi plus de pluies extrêmes.
Les sols nus du Sahara, privés de végétation, laissent l’eau ruisseler et emporter la fine couche fertile, aggravant la désertification. Les climatologues rappellent que le Sahara, jadis perçu comme un système stable, est désormais un baromètre instable : plus de 38 000 épisodes de pluies intenses y ont été recensés en vingt ans, un tiers en plein été.
Vers un nouveau “Sahara vert” ?
Les historiens du climat aiment à rappeler que le Sahara fut, il y a 11 500 ans, une savane grouillante de vie. Certains modèles envisagent même un futur retour partiel à un Sahara humide, si les moussons africaines se renforcent.
Mais un retour à la luxuriance ne se décrète pas : il suppose des infrastructures adaptées et une cohabitation raisonnée entre humains, agriculture et écosystèmes. Pour l’instant, ce qui domine, c’est l’instabilité, et la crainte que de tels épisodes se multiplient.
Conclusion
Le Sahara noyé n’est pas seulement une curiosité météorologique : c’est un signal d’alarme. L’improbable est devenu réel.
Et si un désert réputé éternel peut soudain se transformer en marécage meurtrier, que dire des régions densément peuplées ? Cette inondation éclaire d’une lumière crue notre avenir collectif : nous vivons désormais dans un climat sous tension, où les certitudes d’hier n’offrent plus de garantie pour demain.
A la fin de cet article, vous trouverez un podcast de NotebookLM sur cet évènement.
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