Chronique d’un thermomètre en burn-out : 

Météo à Cáceres : 

Cáceres, Espagne :  de notre envoyé spécial, Guy Deridet
 

Ici, la météo officielle annonce 38°, mais seulement à l’ombre d’un thermomètre planqué sous un olivier centenaire et équipé d’un avocat commis d’office. 
 

Dans la vraie vie, celle du bitume et des bancs publics fondus façon gruyère, c’est 50° à la semelle, 60° pour les crânes dégarnis, et 70° dans les bus sans clim’.
 

Les habitants d’ici, vieux briscards de la chaleur, n’ont pas attendu Greta Thunberg pour investir dans des rideaux opaques, des volets épais et une cave à vin à température contrôlée. À Cáceres, la vraie sieste, ce n’est pas un loisir, c’est un acte de survie, un art martial ibérique.
 

À 15 h, la ville se vide plus vite qu’un PMU après l’arrivée du tiercé. 
 

Les rares passants sont soit des touristes venus vivre l’expérience “plancha humaine”, soit des cyclistes locaux, qu’on soupçonne d’être payés par la mairie pour prouver que la vie continue. Les pigeons, eux, sont en grève jusqu’en septembre.
 

Le soir, la ville ressuscite : les terrasses se remplissent, les ventilateurs tournent à plein régime, et les conversations s’animent autour d’un "tinto de verano" (parce qu’à 40°, le vin chaud, ce n’est pas une blague). On jurerait que la température baisse, mais c’est juste l’effet placebo du vin frais.
 

Les applications météo, elles, persistent à afficher des chiffres qui tiennent plus de la poésie que de la science : “Ressenti 38°, ciel dégagé”. Oui, dégagé de toute pitié. Pour info, les météorologues locaux, eux, bossent en pyjama polaire dans une cave à Salamanca.
 

Un conseil : pour survivre ici, en cette saison, il faut adopter la tactique du lézard — immobilité, discrétion, et grandes ambitions pour l’hydratation.


 

Annexe : Météo à 10 jours 

(depuis 1 mois, c’est  35 °et jusqu’à 41)

Météo fournie par Genspark.ai, avec les commentaires
 

Dimanche 20 juillet

Soleil de plomb, 38 °C l'après-midi. Le bitume fond, les cigales fument la clope. Nuit douce vers 21 °C.
 

Lundi 21 juillet

Encore du soleil, 39 °C, les ombres cherchent refuge sous les chaises. Vent léger du sud, juste pour brasser la chaleur.
 

Mardi 22 juillet

Températures toujours autour de 38 °C. Ciel bleu, pas un nuage, pas une goutte. Un temps à regretter le cloud, mais pas celui de Microsoft.
 

Mercredi 23 juillet

Ça ne bouge pas ! 37-38 °C. Les glaçons sont en voie d’extinction. Nuit tropicale, 22 °C.
 

Jeudi 24 juillet

Un soupçon de vent, mais toujours la fournaise : 38 °C. Les lézards déposent plainte.
 

Vendredi 25 juillet

Les oracles prévoient un micro-nuage. Température : 37 °C. Les climatiseurs se mettent en grève.
 

Samedi 26 juillet

Retour du grand bleu. 36 °C, sensation de 40 °C si vous êtes en terrasse avec un café serré.
 

Dimanche 27 juillet

Rien de neuf sous le soleil. 36 °C, ciel limpide, poussière dans l’air.
 

Lundi 28 juillet

Miracle ! 35 °C. Les locaux sortent les pulls (pour rire). Quelques brises, pas de pluie.
 

Mardi 29 juillet

Toujours sec, 35 °C, nuit à 20-22 °C. Les olives mûrissent de bonheur.
 

N.B
Au début, cela m’a surpris. La dernière fois que j'ai connu de pareilles chaleurs, c'était en Thaïlande il y a 10 ans où l'eau, en bord de mer était (déjà) à 37 degrés. Le plus désagréable, c’est la nuit où la température reste à plus de 30° avant de redescendre le matin de bonne heure pour remonter rapidement dès que le soleil fait son apparition.
 

Heureusement, l’hygrométrie n’a rien à voir ici avec les Tropiques ou la Réunion ou la Thaïlande. La chaleur sèche est beaucoup plus supportable. 
 

Je fus d’autant plus surpris que l’hiver à Càceres, pour ma part, fut plutôt rude : beaucoup de pluie et températures très fraîches. Je me croyais à Bordeaux, la ville où j'ai passé mon enfance, en beaucoup plus frais.
 

Il n'y a pas eu quasiment de printemps et on est passé immédiatement à l'été puis à la canicule dès le mois de juin. Ainsi, il ne pleut plus du tout et il fait très chaud.
 

J'ai ainsi découvert ce que l'on m'avait caché, à savoir que le climat de Càceres est continental. C'est-à-dire froid en hiver et chaud en été. Je dirais même plutôt froid en hiver et particulièrement chaud en été.
 

Très peu pour moi !

C'est pourquoi je suis ravi d'avoir trouvé un appartement dans l'île de La Palma aux Canaries à partir du 1er octobre. Si Dieu veut, comme on aimait à le dire aux Antilles et à la Réunion, où j’ai passé 26 ans de ma vie. Pour mon plus grand plaisir. Sinon, croyez-moi, je ne serais pas resté 26 ans dans ces contrées.
 

Pour info, la même météo à 10 jours pour La Palma, Canaries.

C’est, grosso modo, 10° de moins qu’à Càceres. Avec la mer à deux pas, si on le souhaite.
 

Bien sûr, en hiver, c'est le contraire, à savoir 10 à 15 degrés de plus aux Canaries, durant tout l’hiver.
 

Je ne me suis pas souvent trompé lors de mes nombreuses pérégrinations depuis que j’ai quitté la France en 1977. C'est pourquoi je n’ai pas mis longtemps à tenter et peut-être à réussir mon deuxième déménagement en un an.
 

Et, à quatre-vingts ans l’année prochaine, deux déménagements en un an et en solitaire, ce n’est pas une petite affaire. Moi qui ai toujours aimé les changements, je suis servi.

N.B
si vous venez en Espagne pour les vacances d'été ne vous fiez pas trop à la météo espagnole, car elle a tendance à minimiser les températures, au moins dans les prévisions exemple : Prévisions pour le mois de Juin. Il ne faut pas tuer le commerce !

Or, depuis début juin, c'est plus de 35° quotidiennement. Sauf aujourd'hui où il a fait très frais. Ce matin, pour ma promenade de 8 h, il faisait 14° et le thermomètre ne devrait pas dépasser 31° dans la journée. Une fraîche journée pour la saison, donc. Cette nuit, j'ai dormi avec un t-shirt, ce qui ne m'arrivait plus depuis un mois.