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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Complotisme...à la Macron !

La grande insulte du moment, c'est de traiter quelqu'un de complotiste. S'il est exact que le complotisme sombre souvent dans des abîmes de bêtise (la terre serait plate !) ce n'est certainement pas une raison pour en déduire qu'il n'y a pas de complot.




Le gouvernement actuel en est un très bon, ou plutôt très mauvais, exemple.

Lors de la précédente crise de la SNCF, qui a abouti finalement au démantèlement du statut des cheminots, le projet de réforme a été présenté… juste avant les grandes vacances scolaires.

L'actuel projet de réforme des retraites a été présenté… juste avant les vacances de Noël.

Vous croyez que cette proximité des projets de réforme avec les vacances est un hasard ?

Bien sûr que non ! Dans les deux cas, le gouvernement fait l'hypothèse que l'opinion, fortement perturbée par les grèves, va se retourner contre les grévistes.

Et cerise sur le gâteau, que les syndicats vont se déchirer sur ce sujet et donc refuser la convergence.

Avec la crise des cheminots Macron a gagné son pari : le projet a été adopté, et avec les grandes vacances les réactions des cheminots ont rencontré et l'indifférence générale.
Avec son projet de retraite, 15 jours après le début des grèves et des manifestations, Macron a perdu la bataille de l'opinion. A quelques jours de Noël les manifestants ne désarment pas et pur l(instant la convergence des luttes syndicales est une réalité. Pour la première fois depuis bien longtemps.

Dernier exemple de machiavélisme à la mode Macron, destiné justement à briser la convergence des luttes : alors que durant toutes les négociations au sujet du projet de réforme des retraites il n'avait pas été question de mesures paramétriques, c'est-à-dire de l'augmentation de l'âge de départ à la retraite, ou de mesures d'économie en prévision d'un déficit présumé des retraites, au dernier moment, le premier ministre a précisé que l'âge de la retraite serait finalement porté de 62 à 64 ans.

Ce qui a fait bondir le secrétaire général de la CFDT, premier syndicat de France depuis peu, et qui l'a même été contraint, sous la pression de sa base, à manifester hier. Et avec la CGT en plus. Bien derrière quand même, mais avec la CGT.

Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé brusquement de se fâcher avec le seul syndicat qui accepte de négocier avec lui en se tirant ainsi, une belle balle dans le pied ?

La manœuvre est tordue.

En fait cela devrait permettre au Premier ministre, aujourd'hui ou demain, de revenir sur sa décision de modifier l'âge de départ à la retraite. Ce qui ne manquera pas d'entraîner la sortie de la grève immédiate de la CFDT et des autres petits syndicats, dit réformistes, c'est-à-dire acceptant de négocier avec le gouvernement.

Ce qui ne va pas manquer de mettre la CGT en porte-à-faux avec l'opinion puisqu'elle sera vraisemblablement le seul syndicat à décider la poursuite de la grève, jusqu'à ce que le gouvernement retire son projet.

Comme quoi, s'il y a du complotisme, c'est bien parce qu'il y a des comploteurs. Et Macron, qui aime pourfendre officiellement les fake news, n'est pas le dernier !

Un dernier exemple de manœuvre sournoise, pour le moins, de la part de Macron : au début de son mandat, la suppression de la taxe d'habitation. Qui a consisté en fait à supprimer une des ressources principales des communes, pour plaire à ses électeurs. Les communes n'ayant d'autre choix à la suite de cette mesure, que de restreindre leurs dépenses, ou d'augmenter les impôts locaux. Ce n'est pas de la politique c'est de la cuisine électorale.

Et comme les fondements de ce projet ont été cachés aux Français, c'est un projet répréhensible et par extension : un complot. Que les citoyens n'ont d'autre choix que de le dénoncer.

Avec Macron, un complot, ce n'est jamais que la face cachée de ses projets.

Je m'explique :

Selon le dictionnaire Larousse : "un complot, c'est un projet, plus ou moins répréhensible, d'une action menée en commun et secrètement."

Pour Macron et ses défenseurs au gouvernement et dans l'opinion, les manœuvres secrètes comme les quatre que je viens d'énumérer (il y en eut beaucoup d'autres) ne sont pas répréhensibles. C'est juste sa manière de fonctionner.

Pour beaucoup d'autres ces "complots" sont le contraire de la démocratie. Jadis ils pouvaient passer inaperçus de l'opinion publique. De nos jours, avec internet et les réseaux sociaux, ils peuvent être "dévoilés" très rapidement.

Ce qui explique que Macron et son gouvernement n'ont plus la confiance des Français.

Chaque réforme qu'il a entreprise depuis son élection a entraîné un moins pour les Français. Travailler plus pour gagner moins, c'est la devise de Macron. Et, ce n'est pas un hasard, le pilier fondamental du néo-libéralisme. La dernière en date est celle qui a fait déborder la coupe. Dans pratiquement tous les secteurs de la société.

A mon humble avis, cette réforme est loin d'être dans la poche, si j'ose dire, pour Macron et ses soutiens. Quant aux futures et nombreuses réformes que Macron a dans ses tiroirs (il doit en avoir pour deux mandats!) elles ont beaucoup de chances d'y rester.

Macron finira par se retrouver dans la pire des situations : qui n'est pas son discrédit dans l'opinion, il s'en moque ! Ça lui en touche sans faire bouger l'autre. Ce qui signera sa fin dans la politique française, c'est lorsque tous ceux qui l'ont aidé à se retrouver à la tête de l'État, ceux qui s'affichent et ceux qui se cachent, comprendront qu'il est grillé avec le peuple français, qu'il est un boulet plutôt qu'un "premier de cordée", et le laisseront tomber.

Comme un simple cadre de banque. Qu'il n'a jamais cessé d'être.

Mercredi 18 Décembre 2019

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