;
WEB SIDE STORIES- Site personnel de Guy DERIDET
Web Side Storie
WEB SIDE STORIES

«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Un glissement démocratique inédit et alarmant


L'auteur de cette vidéo : Clément Viktorovitch, utilise ce fait divers (la plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez contre l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré) pour alerter sur une rupture fondamentale dans la tradition républicaine française. Je rappelle à ceux qui ne le connaissent pas que Clément Viktorovitch est docteur en sciences politiques. Et, les docteur en sciences politiques qui osent publiquement mettre en doute la parole d'un ministre, en période macronique, c'est assez peu courant.



Image : Mediapart
Image : Mediapart

Plainte du ministre de l’Intérieur contre Pierre-Emmanuel Barré 


Une vidéo de Clément Viktorovitch

 



Analyse

A/ Le cœur du message : Un glissement démocratique inédit

L'auteur, Clément Viktorovitch, utilise ce fait divers (la plainte du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez contre l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré) pour alerter sur une rupture fondamentale dans la tradition républicaine française. Son intention n'est pas seulement de défendre un humoriste, mais de démontrer que l'État est en train de changer de nature : il cesse d'être l'arbitre impartial pour devenir le défenseur militant de sa propre force armée, au mépris de la liberté d'expression.


B/ La confusion des rôles : Le Ministre n'est pas un syndicaliste

Le premier concept essentiel soulevé est la démission de l'État de sa fonction régalienne de contrôle. L'auteur souligne un fait inédit : c'est la première fois qu'un ministre de l'Intérieur dépose plainte personnellement contre un humoriste pour des propos visant l'institution policière, et non sa propre personne [07:55].
 

L'intention de l'auteur est de pointer une anomalie démocratique majeure. Le rôle normal d'un ministre de l'Intérieur est d'être le "gardien" de la déontologie, celui qui sanctionne les dérives de ses troupes (violences, racisme, fautes professionnelles). Or, dans cette affaire, Laurent Nuñez abandonne cette posture de supériorité hiérarchique pour adopter celle d'un représentant syndical. [07:32]. Il ne cherche plus à faire respecter l'ordre républicain au sein de la police, mais à "protéger la sensibilité" des policiers contre la critique, comme s'il devait les séduire ou s'y soumettre [18:57].

C/ L'hypocrisie de la liberté d'expression "à géométrie variable"

L'analyse met en lumière une contradiction flagrante dans le discours public français. L'auteur rappelle que la France s'est revendiquée de "l'esprit Charlie", défendant le droit au blasphème, à la caricature outrancière et à l'irrévérence envers les religions [09:17].
 

Le message est ici de dénoncer un deux poids, deux mesures. La liberté de choquer semble totale quand elle vise des croyances ou des communautés, mais elle s'efface dès qu'elle s'attaque à l'autorité de l'État et à son "bras armé". En poursuivant une comparaison hyperbolique (la police comparée à Daesh [05:03]), le gouvernement sacralise la police, la rendant intouchable par l'humour, là où même le divin ne l'est pas. Pour l'auteur, c'est la fin de l'idéal "Charlie" : la satire n'est plus tolérée quand elle vise le pouvoir [12:16].

La stratégie de l'intimidation et la diversion

Enfin, l'auteur décrypte la manœuvre politique derrière la plainte. L'action en justice fonctionne comme un écran de fumée. La chronique incriminée de Pierre-Emmanuel Barré était extrêmement documentée, citant des rapports précis sur les morts en garde à vue et les violences à Sainte-Soline [02:03].
 

En attaquant la forme (la blague finale), le ministre évite de répondre sur le fond (les violences policières systémiques). Plus grave encore, cette plainte agit comme un outil de censure économique et psychologique. Même si l'humoriste gagne à la fin (ce qui est probable), le processus impose des frais d'avocats, du stress et une pression qui visent à dissuader les autres artistes. C'est une tentative de "dompter" la critique par la peur des poursuites [19:23].
 

L'auteur conclut en avertissant que ce précédent prépare le terrain pour des régimes plus autoritaires : si un gouvernement "modéré" brise ces digues, il offre sur un plateau les outils de la répression aux extrêmes qui pourraient lui succéder [20:02].
 

Source :

Plainte contre Pierre-Emmanuel Barré : un tournant historique - Clément Viktorovitch

https://youtube.com/watch?v=LP5IOexqzzk&si=RCWh77EYZgmT5OeI


N.D.L.R

Pour ceux qui n'auraient pas vu l'objet du déni, l'article de Mediapart, en accès libre


 


Mercredi 19 Novembre 2025

Lu 80 fois
1 2 3 4 5 » ... 25

Mode d'emploi de ce site | Edito | Humour | Santé | Intelligence Artificielle | Covid-19 | Informatique | Sexualité | Politique | Coup de gueule | Coup de coeur | Voyages | Divers | Télécoms | Ordiphones | Musique | Archives | Dernières nouvelles | Bons plans | Belles annonces | Environnement | Partenaires