Une ascension fulgurante qui a coïncidé totalement avec celle de Micron
C'est sous la présidence de Micron que McKinsey a connu une ascension fulgurante au sein de l'appareil d'État français. De 2017 à 2022, le cabinet aurait facturé pour 72,8 millions d'euros de missions à l'État et aux organismes publics, un chiffre record. Cette collaboration étroite trouve ses racines dès 2007, lors de la commission Attali où Emmanuel Macron et plusieurs consultants de McKinsey se sont rencontrés.
Par la suite, certains consultants de McKinsey auraient participé à des réunions secrètes au ministère de l'Économie pour préparer la campagne présidentielle de Macron en 2015-2016. Le projet "Chicxulub", nom de code donné à la future plateforme de mobilisation d'En Marche, aurait ainsi été développé gratuitement par une équipe de McKinsey, soulevant des questions sur un possible financement illégal de campagne.
Une fois Macron élu, McKinsey a obtenu de nombreux contrats avec l'État, dont certains ont fait polémique :
- Une mission sur la transformation de l'action publique facturée 397 345 euros
- Une mission sur l'évolution du métier d'enseignant facturée 496 800 euros
- Une mission pour l'Assurance retraite sur la réforme des retraites facturée 957 674 euros
## Des missions coûteuses aux résultats contestés
L'utilité et le coût de ces missions ont été vivement critiqués. Pour la mission sur l'action publique, par exemple, le rapport final contenait des pages en anglais et s'inspirait du système d'indicateurs mis en place en Malaisie, un pays peu démocratique. Un fonctionnaire ayant travaillé sur le projet a qualifié le travail de McKinsey de "bullshit".
La mission sur l'évolution du métier d'enseignant a également fait l'objet de vives critiques. Le sociologue François Dubet, expert du système éducatif, a jugé que le ministère de l'Éducation était parfaitement capable de produire ce type de rapport en interne, sans faire appel à un cabinet extérieur.
Quant à la mission sur la réforme des retraites, facturée près d'un million d'euros, elle a finalement été abandonnée avec le retrait du projet de retraite à points. Les livrables produits par McKinsey se sont retrouvés sur une étagère, inutilisés.
## Le scandale fiscal qui a tout fait basculer
C'est en 2022 que l'affaire McKinsey a véritablement éclaté, en pleine campagne présidentielle. Une commission d'enquête sénatoriale a révélé que le cabinet n'avait pas payé d'impôt sur les sociétés en France pendant au moins 10 ans, de 2011 à 2020, malgré un chiffre d'affaires annuel de 300 à 400 millions d'euros.
Cette révélation a provoqué un tollé et entaché la campagne d'Emmanuel Macron. Comment un cabinet travaillant pour l'État pouvait-il ne pas payer d'impôts ? Des soupçons d'optimisation fiscale agressive via des prix de transfert ont émergé.
Interrogée sur le sujet, la directrice générale de McKinsey France, Clarisse Magnin, s'est justifiée en invoquant l'absence de rentabilité de la filiale française, une explication qui n'a convaincu ni les sénateurs ni les observateurs.
## Une influence contestée au cœur du pouvoir
Au-delà des aspects financiers, c'est l'influence grandissante de McKinsey sur les politiques publiques qui inquiète. Le cabinet a notamment organisé gratuitement les sommets Tech for Good à l'Élysée en 2018 et 2019, lui permettant de côtoyer les plus hauts dirigeants mondiaux.
Karim Tadjeddine, figure centrale de McKinsey en France, se vantait dans un document interne de ses "relations clés" comprenant "le président de la République" et plusieurs ministres. Cette proximité soulève une question sur les potentiels conflits d'intérêts et l'influence du privé sur les décisions publiques.
## Vers un désengagement et des enquêtes
Suite au scandale, McKinsey s'est largement désengagé des marchés publics pour se recentrer sur le conseil aux grandes entreprises. Karim Tadjeddine a quitté le cabinet.
Deux enquêtes sont en cours : l'une menée par les services fiscaux, l'autre par la justice pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Le gouvernement a également créé une agence de conseil interne à l'État pour réduire le recours aux cabinets privés. N.D.L.R : Voir plus loin ce que j'en pense
## Conclusion : des questions en suspens
L'affaire McKinsey a mis en lumière les zones d'ombre entourant l'utilisation des cabinets de conseil par l'État. Si leur expertise peut être utile ponctuellement, leur influence grandissante et leur coût élevé posent question.
Le manque de transparence des administrations sur les missions confiées et leurs résultats reste problématique. De même, l'optimisation fiscale agressive pratiquée par certains cabinets internationaux interroge sur l'exemplarité attendue des prestataires de l'État.
Alors que les enquêtes se poursuivent, nul doute que les relations entre McKinsey et l'État français continueront de faire débat dans les années à venir. Un meilleur encadrement et une plus grande transparence semblent nécessaires pour restaurer la confiance des citoyens.
Addendum
Bien que les liaisons entre McKinsey et l'État français n'aient jamais été aussi étroites et controversées qu'aujourd'hui, elles ne sont pas nouvelles.
En effet, elles remontent aux années 1960. Selon les documents trouvés aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, la première mission confiée par l'État à McKinsey date de 1968, sous la présidence de Charles de Gaulle. Elle concernait la compagnie Air France et visait à améliorer sa productivité. En 1972, c'était au tour de La Poste de faire appel à la firme pour plusieurs audits.
Cependant, ces premières collaborations n'étaient pas toujours couronnées de succès. Le directeur de La Poste, par exemple, s'est montré très déçu par le travail des consultants, le qualifiant de "véritable scandale" dans une lettre à son adjoint.
Ces exemples montrent que l'État français fait appel aux services de McKinsey depuis plus de 50 ans, mais c'est sous la présidence Macron que cette collaboration a pris une ampleur inédite et suscité de vives polémiques.
N.D.LR
Ce que j'ai retenu de cette vidéo :
- L'évidente très mauvaise volonté des administrations françaises à communiquer leurs documents sur MvcKinsey. Pourtant l'État, donc nous, citoyens, avons payé assez cher ces "opérations McKinsey" pour avoir le droit dêtre informé.
-La pauvreté, pour ne pas dire la piètre qualité des rapports McKinsey, avalanche de graphiques en couleur et de termes abscons, mais sur le fond, n'importe quelle I.A d'aujourd'hui fait mieux et infiniment plus vite.
- Un ex-Senior Partner de McKinsey l'avoue lui-même : c'est nul parce qu'on ne dirige pas une administration publique comme une entreprise. Encore moins s'il s'agit d'un service public dont la vocation première n'est pas, en principe, la réduction des coûts. On voit aujourd'hui les conséquences désastreuses de cette recherche effrénée de l'optimisation des couts sur l'ensemble des services publics Frnaçais et particulièrement ceux qui relèventdu secteur de la santé.
- Je rappelle à cet égard que le dénommé Jean Castex, ancien premier ministre, avec sa faconde et son air bonhomme fut de ceux qui avec la sémillante Roselyne Bachelot furent les artisans majeurs de ce dévoiement fatal de la gestion de nos hôpitaux en particulier et de tout notre système de santé en général.
Il paraitrait que McKinsey se retire de l'accompagnement des politiques publiques non seulement en France, mais dans le monde. J'en doute très fort et j'attends de voir. Le gâteau est trop appétissant pour que les requins s'en détournent vraiment.
Je suis persuadé au contraire que la plupart des initiatives hasardeuses de Micron depuis 2015, dont la dissolution qui lui a valu de perdre la majorité à l'Assemblée, ont été concoctées par le cabinet des affaires occultes dont il est question ici.
Le principal travail de tous les cadres de ce cabinet actuellement, doit être de trouver comment continuer leurs basses œuvres avec les gouvernants incapables qui nous gouvernent en ne payant toujours pas d'impôts, ou du moins, un minimum. Et, ça, c'est dans leurs cordes !
L'improbable ministre démissionnaire de la fonction publique, en fervent émule de Micron, a trouvé un début de solution : il a internalisé, comme il le dit, lui-même, un personnel "à la McKinsey". C'est-à-dire des jeunes gens hyper diplômés et pourvus de dents à même de rayer les vénérables parquets de nos ministères, qui pensent exactement comme ceux de McKinsey et à qui la notion de service public est aussi étrangère que l'empathie chez Micron.
Un tour de passe-passe typiquement micronien, lequel maintenant qu'on les connait, ne sait finalement que singer les manières de McKinsey. Ce qui explique parfaitement pourquoi ce brillant produit de la banque Rothschild s'avère chaque jour plus incapable de gouverner notre pays.
Regarder ici la vidéo de Cash investigation
C'est sous la présidence de Micron que McKinsey a connu une ascension fulgurante au sein de l'appareil d'État français. De 2017 à 2022, le cabinet aurait facturé pour 72,8 millions d'euros de missions à l'État et aux organismes publics, un chiffre record. Cette collaboration étroite trouve ses racines dès 2007, lors de la commission Attali où Emmanuel Macron et plusieurs consultants de McKinsey se sont rencontrés.
Par la suite, certains consultants de McKinsey auraient participé à des réunions secrètes au ministère de l'Économie pour préparer la campagne présidentielle de Macron en 2015-2016. Le projet "Chicxulub", nom de code donné à la future plateforme de mobilisation d'En Marche, aurait ainsi été développé gratuitement par une équipe de McKinsey, soulevant des questions sur un possible financement illégal de campagne.
Une fois Macron élu, McKinsey a obtenu de nombreux contrats avec l'État, dont certains ont fait polémique :
- Une mission sur la transformation de l'action publique facturée 397 345 euros
- Une mission sur l'évolution du métier d'enseignant facturée 496 800 euros
- Une mission pour l'Assurance retraite sur la réforme des retraites facturée 957 674 euros
## Des missions coûteuses aux résultats contestés
L'utilité et le coût de ces missions ont été vivement critiqués. Pour la mission sur l'action publique, par exemple, le rapport final contenait des pages en anglais et s'inspirait du système d'indicateurs mis en place en Malaisie, un pays peu démocratique. Un fonctionnaire ayant travaillé sur le projet a qualifié le travail de McKinsey de "bullshit".
La mission sur l'évolution du métier d'enseignant a également fait l'objet de vives critiques. Le sociologue François Dubet, expert du système éducatif, a jugé que le ministère de l'Éducation était parfaitement capable de produire ce type de rapport en interne, sans faire appel à un cabinet extérieur.
Quant à la mission sur la réforme des retraites, facturée près d'un million d'euros, elle a finalement été abandonnée avec le retrait du projet de retraite à points. Les livrables produits par McKinsey se sont retrouvés sur une étagère, inutilisés.
## Le scandale fiscal qui a tout fait basculer
C'est en 2022 que l'affaire McKinsey a véritablement éclaté, en pleine campagne présidentielle. Une commission d'enquête sénatoriale a révélé que le cabinet n'avait pas payé d'impôt sur les sociétés en France pendant au moins 10 ans, de 2011 à 2020, malgré un chiffre d'affaires annuel de 300 à 400 millions d'euros.
Cette révélation a provoqué un tollé et entaché la campagne d'Emmanuel Macron. Comment un cabinet travaillant pour l'État pouvait-il ne pas payer d'impôts ? Des soupçons d'optimisation fiscale agressive via des prix de transfert ont émergé.
Interrogée sur le sujet, la directrice générale de McKinsey France, Clarisse Magnin, s'est justifiée en invoquant l'absence de rentabilité de la filiale française, une explication qui n'a convaincu ni les sénateurs ni les observateurs.
## Une influence contestée au cœur du pouvoir
Au-delà des aspects financiers, c'est l'influence grandissante de McKinsey sur les politiques publiques qui inquiète. Le cabinet a notamment organisé gratuitement les sommets Tech for Good à l'Élysée en 2018 et 2019, lui permettant de côtoyer les plus hauts dirigeants mondiaux.
Karim Tadjeddine, figure centrale de McKinsey en France, se vantait dans un document interne de ses "relations clés" comprenant "le président de la République" et plusieurs ministres. Cette proximité soulève une question sur les potentiels conflits d'intérêts et l'influence du privé sur les décisions publiques.
## Vers un désengagement et des enquêtes
Suite au scandale, McKinsey s'est largement désengagé des marchés publics pour se recentrer sur le conseil aux grandes entreprises. Karim Tadjeddine a quitté le cabinet.
Deux enquêtes sont en cours : l'une menée par les services fiscaux, l'autre par la justice pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Le gouvernement a également créé une agence de conseil interne à l'État pour réduire le recours aux cabinets privés. N.D.L.R : Voir plus loin ce que j'en pense
## Conclusion : des questions en suspens
L'affaire McKinsey a mis en lumière les zones d'ombre entourant l'utilisation des cabinets de conseil par l'État. Si leur expertise peut être utile ponctuellement, leur influence grandissante et leur coût élevé posent question.
Le manque de transparence des administrations sur les missions confiées et leurs résultats reste problématique. De même, l'optimisation fiscale agressive pratiquée par certains cabinets internationaux interroge sur l'exemplarité attendue des prestataires de l'État.
Alors que les enquêtes se poursuivent, nul doute que les relations entre McKinsey et l'État français continueront de faire débat dans les années à venir. Un meilleur encadrement et une plus grande transparence semblent nécessaires pour restaurer la confiance des citoyens.
Addendum
Bien que les liaisons entre McKinsey et l'État français n'aient jamais été aussi étroites et controversées qu'aujourd'hui, elles ne sont pas nouvelles.
En effet, elles remontent aux années 1960. Selon les documents trouvés aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, la première mission confiée par l'État à McKinsey date de 1968, sous la présidence de Charles de Gaulle. Elle concernait la compagnie Air France et visait à améliorer sa productivité. En 1972, c'était au tour de La Poste de faire appel à la firme pour plusieurs audits.
Cependant, ces premières collaborations n'étaient pas toujours couronnées de succès. Le directeur de La Poste, par exemple, s'est montré très déçu par le travail des consultants, le qualifiant de "véritable scandale" dans une lettre à son adjoint.
Ces exemples montrent que l'État français fait appel aux services de McKinsey depuis plus de 50 ans, mais c'est sous la présidence Macron que cette collaboration a pris une ampleur inédite et suscité de vives polémiques.
N.D.LR
Ce que j'ai retenu de cette vidéo :
- L'évidente très mauvaise volonté des administrations françaises à communiquer leurs documents sur MvcKinsey. Pourtant l'État, donc nous, citoyens, avons payé assez cher ces "opérations McKinsey" pour avoir le droit dêtre informé.
-La pauvreté, pour ne pas dire la piètre qualité des rapports McKinsey, avalanche de graphiques en couleur et de termes abscons, mais sur le fond, n'importe quelle I.A d'aujourd'hui fait mieux et infiniment plus vite.
- Un ex-Senior Partner de McKinsey l'avoue lui-même : c'est nul parce qu'on ne dirige pas une administration publique comme une entreprise. Encore moins s'il s'agit d'un service public dont la vocation première n'est pas, en principe, la réduction des coûts. On voit aujourd'hui les conséquences désastreuses de cette recherche effrénée de l'optimisation des couts sur l'ensemble des services publics Frnaçais et particulièrement ceux qui relèventdu secteur de la santé.
- Je rappelle à cet égard que le dénommé Jean Castex, ancien premier ministre, avec sa faconde et son air bonhomme fut de ceux qui avec la sémillante Roselyne Bachelot furent les artisans majeurs de ce dévoiement fatal de la gestion de nos hôpitaux en particulier et de tout notre système de santé en général.
Il paraitrait que McKinsey se retire de l'accompagnement des politiques publiques non seulement en France, mais dans le monde. J'en doute très fort et j'attends de voir. Le gâteau est trop appétissant pour que les requins s'en détournent vraiment.
Je suis persuadé au contraire que la plupart des initiatives hasardeuses de Micron depuis 2015, dont la dissolution qui lui a valu de perdre la majorité à l'Assemblée, ont été concoctées par le cabinet des affaires occultes dont il est question ici.
Le principal travail de tous les cadres de ce cabinet actuellement, doit être de trouver comment continuer leurs basses œuvres avec les gouvernants incapables qui nous gouvernent en ne payant toujours pas d'impôts, ou du moins, un minimum. Et, ça, c'est dans leurs cordes !
L'improbable ministre démissionnaire de la fonction publique, en fervent émule de Micron, a trouvé un début de solution : il a internalisé, comme il le dit, lui-même, un personnel "à la McKinsey". C'est-à-dire des jeunes gens hyper diplômés et pourvus de dents à même de rayer les vénérables parquets de nos ministères, qui pensent exactement comme ceux de McKinsey et à qui la notion de service public est aussi étrangère que l'empathie chez Micron.
Un tour de passe-passe typiquement micronien, lequel maintenant qu'on les connait, ne sait finalement que singer les manières de McKinsey. Ce qui explique parfaitement pourquoi ce brillant produit de la banque Rothschild s'avère chaque jour plus incapable de gouverner notre pays.
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