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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Réflexions sur un massacre.

Suite au drame de Carcassonne de nombreuses questions se posent. Auxquelles, bien sûr, l'armée et les médias ne répondront jamais publiquement. J'ai trouvé sur un blog du journal Le Point quelques réponses qui me paraissent intéressantes. Bien entendu mon choix parmi les commentaires est tout ce qu'il y a de subjectif. Mais sans doute pas plus que les articles parus dans les journaux.



Sans être militaire il est facile de distinguer une balle reelle d'une balle à blanc
Sans être militaire il est facile de distinguer une balle reelle d'une balle à blanc
La faute la plus lourde, sans laquelle rien ne serait arrivée, c'est d'avoir visé des civils. Le premier scandale est là, et ce n'est pas tellement dénoncé, je trouve.

Depuis le début de cette navrante affaire, j'ai été très surpris que personne ne pointe l'emploi du bouchon de tir à blanc. En tirant avec des balles réelles, le BTB et le canon du Famas auraient dû exploser. C'est un point primordial de l'enquête et personne n'en parle.

Puisque l'exercice était prévu avec des cartouches à blanc, les fusils étaient obligatoirement équipés de "bouchon de tir à blanc" (B.T.B.) qui obstruent partiellement l'orifice du canon. Après avoir vidé son premier chargeur "graillé" avec des cartouches à blanc, le sergent a réapprovisionné son arme avec un chargeur composé de cartouches à blanc et des cartouches réelles. Comment se fait-il que les balles réelles ont pu sortir du canon sans causer de blessures au tireur (le B.T.B. étant vissé très fermement au bout du canon) en faisant au minimum sauter la culasse (par la pression des gaz), voir exploser le canon du fusil ? Je pense que l'enquête a examinée ce point ! Y avait-il vraiment un B.T.B. sur l'arme dès le début de l'exercice ? Dans le cas contraire ce ne serait plus une faute par négligence..

C'est quoi ce père qui pour distraction emmène son fils voir des "jeux" d'armes (!) et qui explique que lorsqu'il lui offre des armes (quand même jouets) il lui recommande de ne pas viser les gens ! Et bien sûr il porte plainte... réel ? Virtuel ? Pauvre enfant !

Ce qui paraît primordial dans cette affaire n'est pas en soi véritablement la restitution des cartouches en fin d'exercice (cela se fait, s'est fait, etc.) mais l'écriture du scénario. Si celui-ci a été conçu "avec un terroriste sortant de la foule donc du public" et validé, il faut chercher les responsables car là il y en a plusieurs (scénariste, contrôleur scénariste et valideur). Cela fait alors beaucoup de monde dans toute la chaine de commandement.

C'est certes regrettable mais je n'ai pas vu dans les médias le président de la République "bacher" la Police Nationale lors de bavures avec mort, en service ou en "bringue", pas de démission ! Pas de commentaires sulfuriques !

Les responsabilités des officiers sont flagrantes à tous les niveaux, aussi bien dans le contrôle des munitions que dans l'organisation de la manoeuvre. Comment a-t-on pu prévoir une manip prévoyant un tir (même à blanc) en direction de la foule des témoins même si un agresseur se trouvait au milieu d'elle. La première règle du tir est de ne jamais orienter une arme vers quiconque. Mon grand-père, grand collectionneur d'arme et grand chasseur, nous martelait le cerveau pendant toute notre enfance : "on ne vise jamais quelqu'un, même avec le doigt, le doigt peut partir". C'est avec une formation de cet ordre que l'on acquiert les bons réflexes.

Il faut savoir que l'opération portes ouvertes - avec activités payantes - est, pour un chef de corps, le seul moyen d'alimenter son fonds d'intervention [caisse officielle et réglementaire] qui, entre autres prestations, paie les repas des invités, par exemple.

J'ai dénoncé dans Le Point, au cours de la semaine, qu'il n'y pas eu en effet qu'un seul tireur à balles réelles ! J'ai dénoncé cette semaine à la gendarmerie de Carcassonne le nom des autres militaires qui ont eu une participation active dans la fusillade de Carcassonne. Même si parmi eux il y en a qui n'ont pas tiré sur la foule, ils ont tous fait usage de balles réelles et donc ils doivent tous être également punis.

Rectifier l'erreur, c'est ça qu'il faut faire et trouver la faille du dispositif et surtout avoir plusieurs endroits (soutes à munitions) et ne pas mélanger les balles à blancs avec les balles réelles, soutes distinguées avec des couleurs distinctes... mais là aussi Monsieur Morin, faudra que l'armée ait les moyens pour mettre en oeuvre ces questions de sécurité et ça coûte des sous.

Source : Le Point, blog Défense ouverte

NDLR


La réflexion qui me parait la plus surprenante, et peut être la plus révélatrice est celle qui affirme que tous les participants utilisaient des balles réelles et pas seulement le lampiste. Ce qui expliquerait que des militaires expérimentés n'ont pas pu confondre des balles réelles avec des balles à blancs.

La question est alors : Pourquoi des militaires ont ils fait sciemment, avec des balles réelles, un exercice en public, avec rideau de fumée, et participants dans la foule ?

Dans ces conditions on peut comprendre que c'est toute la chaine de commandement qui est effectivement en cause. Et pas un simple lampiste.

C'est tout à l'honneur du général Cuche que d'avoir assumé, personnellement, toutes les conséquences de cette accumulation de fautes graves. Et, pour une fois, Sarko avait toutes les raisons d'être très en colère.

Dimanche 13 Juillet 2008

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