Vot'action vs grèves : 1/0

Pepy ne pourra plus jamais clamer que les opposants à la réforme sont une minorité à la SNCF. Il ne va pas manquer, et il ne sera pas le seul, de mettre en doute ces résultats (qui le font passer pour un imbécile, et je reste poli) Mais les syndicats ont déjà répondu qu’ils sont tout à fait d’accord pour que Pépy relance une “votation”. Comme cela il passera deux fois pour un imbécile. Les syndicats vont plus loin ; ils proposent au gouvernement lui même d’organiser ce genre de vot'action pour l'ensemble des français. Combien vous pariez que le gouvernement s’en gardera bien ?

D'ailleurs, discrètement, le gouvernement lâche du lest :

Déjà :
L’incessibilité au secteur privé sera officialisée
La décision qui sera actée de prendre en charge le déficit de la SNCF,

Et ce n’est qu’un début des concessions à venir.

Voilà deux concessions majeures du gouvernement que la longue grève de la S.N.C.F a réussi à obtenir, quoiqu’en diront les médias. Lesquels ont par avance rabâché à outrance que ce scrutin n’aurait aucune valeur légale.

Certes, mais en matière de communication, il a une valeur énorme. Beaucoup plus finalement que la grève elle même, qui a gêné les utilisateurs et n'a absolument pas fait fléchir Macron et son gouvernement

Cette riposte géniale à l'intransigeance du gouvernement va le faire réfléchir quant aux autres réformes, toutes synonymes d'atteintes au service public, qu'il avait encore dans sa besace.

Nul doute que les autres secteurs menacés de notre pays, et ils sont nombreux, vont pouvoir utiliser eux aussi cette arme redoutable que constitue la vot'action.

Par rapport à la grève elle présente en effet de nombreux avantages :

Elle ne coûte rien aux personnels concernés
Elle leur permet de donner leur avis sans aucune contrainte
Elle ne prend pas les usagers des services publics “en otage” comme les médias aiment tant à le répéter.
En cette période où la communication est reine, elle est tout à fait dans la ligne de la modernité. Beaucoup plus moderne que les méthodes de négociation actuelles du gouvernement, en tous cas. S’assoir à la table des négociations en affirmant qu’on ne négociera rien, n’est effectivement pas la meilleure des méthodes dans ce domaine.

Il faudrait que les syndicats trouvent un moyen de mettre en place ce genre de vot'action au niveau national. Ça doit être moins difficile que d’unifier la lutte syndicale. Ce serait une arme terrible contre Macron et ses tentatives d'américanisation de la France car elle permettrait, là encore, aux français de s’exprimer sans contrainte. Dans ce cas, cela ne fait aucun doute, la vraie image de Macron dans la société française serait très différente de celle que l'on véhicule aujourd’hui. Combien vous pariez que Macron ne se risquera jamais à organiser des référendum dans notre pays. De Gaulle, lui même, rappelez vous a perdu sa place, et même sa vie, car il est mort très vite après cet échec, à ce jeu là. Et Macron avec ses 21% d’électeurs effectifs à la présidentielle ne s’y risquera jamais.

Nous sommes dans l’ère de la communication, alors faisons désormais des luttes sociales des guerres de communication. Ça ne tuera personne, ça ne ruinera personne, mais ça donnera un image beaucoup plus exacte de ce qu’est notre pays aujourd'hui et de ce que pensent réellement les français.

Je l’ai déjà écrit dans mon précédent post sur ce sujet, avant la vot'action : de Macron et de Martinez, le plus malin des deux n’est pas celui qu’on croit. C’est normal, Martinez est dans la lutte syndicale depuis bien longtemps. Macron, quant à lui, n’est pas doué du tout pour la négociation, c'est le moins qu'on puisse dire.

La France a déjà eu Napoléon ; elle n’a que faire d’un Macron. Et encore moins d’un Jupiter.

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