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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Cohabiter avec le coronavirus, dans la durée

Un édito du Monde qui ne va pas vous redonner le moral. Pourtant, contrairement à ce que fait le gouvernement qui nous prend pour des enfants (indisciplinés !) il faut regarder les choses en face : nous sommes très loin d'être sortis de l'auberge !




Editorial du « Monde, en date du 7 mars.


Sournois et imprévisible, le Covid-19 ne cesse de surprendre. Il y a un mois, l’Asie faisait figure de modèle dans le combat contre le virus, au moment où la pandémie attaquait l’Europe. Pris de court par la violence de l’offensive, Italiens, Espagnols puis Français se tournaient vers Taïwan, Singapour, Hongkong, la Corée du Sud et même la Chine en essayant d’identifier les modes opératoires susceptibles de les sauver à leur tour. Avec un peu d’envie, aussi, pour ces autorités sanitaires si bien préparées grâce à l’expérience du SRAS en 2003, ou pour ces sociétés si disciplinées face à des contraintes jusqu’ici inimaginables en Europe.

Un mois plus tard, ces pays européens ont peut-être atteint le fameux plateau tant espéré, ce stade où l’aplatissement de la courbe des nouveaux cas et de celle des morts laisse penser que la progression de la maladie marque le pas, ne serait-ce que le temps d’un répit salutaire. Leurs gouvernements, pourtant, se gardent bien de crier victoire. Pourquoi ? Parce qu’ils regardent aussi les courbes des pays d’Asie. Et ce qu’elles révèlent est inquiétant : plusieurs de ces pays sont maintenant atteints par une deuxième vague du virus.

« Nouvelles décevantes »
Le cas le plus frappant est celui de Singapour. La cité-Etat de 6 millions d’habitants a appliqué très tôt une stratégie exemplaire qui lui a permis de contrôler la propagation du virus sans avoir recours au confinement : dépistage systématique, traçage méticuleux et mise en quarantaine rigoureuse des personnes infectées, stricte restriction des déplacements et des arrivées sur le territoire. Malgré cela, le nombre de cas a subitement augmenté de manière spectaculaire début avril, en raison de transmissions locales et de contaminations par des résidents de retour.

Sur la base de ces « nouvelles décevantes », le premier ministre, Lee Hsien Loong, a décrété vendredi 3 avril une mesure de confinement général à partir de mardi, avec fermeture des écoles et des commerces non essentiels, jusqu’au 4 mai. Une situation particulièrement préoccupante a éclaté dans les baraquements réservés aux travailleurs immigrés, dont 20 000, des hommes seuls, pour la plupart venus du Bangladesh, hébergés dans des dortoirs, ont été placés en quarantaine.

Hongkong et la Chine s’inquiètent également d’une résurgence des cas, attribuée par Pékin aux étrangers arrivés dans le pays. Au Japon, le premier ministre, Shinzo Abe, confronté à une forte poussée des cas de coronavirus, devait décréter mardi l’état d’urgence dans sept régions de l’Archipel, dont celle de Tokyo.

Quelles leçons faut-il retenir de cette évolution ?
Essentiellement que la pandémie ne sera véritablement vaincue qu’une fois qu’un vaccin sera mis au point, produit et mondialement distribué. Et que, d’ici là – entre douze et dix-huit mois, selon les estimations –, le virus sera susceptible de faire des allers et retours sur la planète, au gré des vagues de contamination sur les continents. Le processus de déconfinement là où il a été en vigueur, l’assouplissement des restrictions décidées ailleurs ne pourront se faire que de manière progressive et, le plus souvent, temporaire.

Il faudra apprendre à cohabiter avec le coronavirus. Toujours prévoyant, le gouvernement de Singapour a décidé lundi de suspendre pour dix-huit mois l’activité du terminal 2 de son énorme aéroport, l’un des grands hubs mondiaux. Dix-huit mois : le temps qu’il faut pour le vaccin. La route sera longue.

Le Monde

N.D.L.R

Je pense que les Français ne sont pas des enfants, dans leur grande majorité, et qu'il est sain de leur dire tout de suite tout ce qui est susceptible de se passer.

Leur faire croire que la fin du coronavirus est une question de jours est tout à fait dans les habitudes de la Macronie. Mais la Macronie, après sa lamentable démonstration dans la gestion de cette crise, n'est absolument plus crédible. C'est bien simple, avec eux, pour ne pas être déçus, il faut considérer immédiatement le contraire de pratiquement tout ce qu'ils nous disent.

Je vous informe à cet égard que le confinement va être prolongé de quelques jours mais qu’il est déjà interdit de réserver quoi que ce soit pour les prochaines grandes vacances !

Néanmoins, il est évident que si on veut que cela dure le moins longtemps possible, il faut impérativement respecter le confinement et les gestes barrière. Que nous le voulions ou non c'est la seule façon, maintenant, de pouvoir sortir un jour du confinement.

Je pense quand même que le confinement durera moins que ce que prévoit le Monde, mais plus que ce que pensent les Français. Pour la raison que l'économie de la France est incapable de supporter financièrement un long confinement. Les pertes se chiffrent déjà à plusieurs dizaines de milliards. Je vous rappelle qu'il y a peu Macron mégotait pour quelques milliards, voire quelques euros, rappelez-vous l'épisode des APL. Si je ne le méprisais pas autant, j'aurais presque de la pitié pour lui ; tous ces milliards dépensés sans que cela rapporte un sou à ses amis, ça doit le rendre fou.

Comme la situation ne se stabilisera (avant la découverte d'un vaccin) que lorsque 60 à 70% des Français auront été contaminés, ou auront échappé au virus, ce qu'on appelle l'immunisation de masse, il ne pourra y avoir de reconfinement car cela coûterait trop cher et la France serait bien incapable de financer un deuxième confinement.

Cela ne gênera pas outre mesure Macron et son gouvernement : ils ont déjà sacrifié les anciens des EHPAD, je ne pense pas qu'ils hésiteront à sacrifier à leur sort ceux qui ne respecteront pas les gestes barrière ou ne s'adapteront pas au nouveau mode de vie qui nous attend.

Un nouveau mode de vie que je vois plutôt « à l'Asiatique » : masques en permanence, flicage électronique omniprésent, et fin programmée de l'individualisme au bénéfice du "bonheur" collectif. Un nouveau mode de vie où la menace d'une pandémie sera permanente.

En effet, dans un récent article sur ce site nous avons vu que l'origine de cette pandémie n'a rien eu d'un accident, mais que ses causes essentielles sont au contraire avant tout écologiques. Le coronavirus n'est pas issu de la rencontre accidentelle d'une chauve-souris et d'un pangolin. Il est dû essentiellement au fait que le néo-capitalisme effréné a détruit, pour le profit, les barrières naturelles entre les animaux et les hommes (voir ici

Au sortir du confinement il est vraisemblable que le gouvernement n'aura pas les moyens d'engager cette transition écologique qu'il n'a pu seulement vraiment amorcer, alors même que tout allait bien pour les finances de notre pays.

En ce moment j'entends beaucoup de gens rêver d'un nouveau capitalisme, d'un retour à l'État Providence, d'une finance éthique, etc. Personnellement je n'y crois pas une seconde. Pour la simple raison que nous n'en n'aurons absolument pas les moyens. Il faudra payer la facture, exorbitante de cette crise, aider à la relance de l'économie, redonner un travail et donc un salaire à ceux qui en sont privés actuellement, etc. Impossible de faire tout cela dans l'urgence et sur des bases inédites.

L'économie va donc repartir encore plus vite et plus fort qu'avant la crise et à mon avis de façon encore moins écologique. L'écologie, je le rappelle, dans le système économique actuel, c'est un luxe de pays riche et la France va être très pauvre, pendant très longtemps.

Comme les mêmes cause produisent les mêmes effets, de nouvelles pandémies sont donc inévitables.

De même, comme la crise actuelle a démontré, de façon éclatante, que les régimes autoritaires s'en sortent mieux que les régimes démocratiques, il est à craindre que ces derniers aient à souffrir de la généralisation de mesures attentatoires aux libertés individuelles, mais qui apparaîtront nécessaires quand on aura fait les comptes, financiers et sociaux, de la crise sanitaire actuelle. Chez nous on l'a déjà fait avec la loi d'urgence sanitaire. On va le refaire avec la mise en place d'un système électronique de traçage de la population, identique à ce qui s'est fait, avec succès, en Asie.

Soyez-sûrs que le masque va devenir un élément incontournable de notre culture dans les décennies à venir. Soyez-certains également que notre démocratie à venir ressemblera très peu à notre démocratie actuelle, déjà bien malade.

Je pense que vous ne doutez pas non plus que Macron, Trump et Bolsonaro ne seront pas désespérés outre mesure par les changements profonds que notre société va connaître.

Évidemment, Macron va sortir carbonisé de cette crise en raison de sa gestion lamentable de notre pays ces derniers mois. Mais ce qui me rend triste c'est qu'il y a de grandes chances, vu le contexte dans lequel nous allons vivre quand nous serons sortis du confinement, que son successeur soit de la même eau. Et peut être pire.

Au final j'ai le sentiment que cette crise du coronavirus qui aurait pu, en théorie, servir de prétexte à une refonte radicale de notre économie et de notre société en général, va en fait précipiter un peu plus la course de notre monde vers l'abîme.

Je comprends ce que ces propos peuvent avoir de désespérant mais faut reconnaître que rien dans la conduite passée de nos sociétés, et moins que rien dans la conduite actuelle de la crise sanitaire du coronavirus, ne peut nous inciter à un quelconque optimisme.

J'ai quatre enfants, de trente à cinquante ans ; croyez-bien que je serais très heureux d'avoir tord.




Mercredi 8 Avril 2020

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