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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Les jeux du cirque

Médiatique, c'est de saison !



Les jeux du cirque
Le cirque médiatique est déjà en place. Tous les jours, toutes les heures la radio ou la télé nous interpellent sur le thème : y aura-t-il une guerre en Irak et si oui, quand ?

Et cela ne fait que commencer car dès que la guerre aura éclaté c’est en permanence que nous allons être « interpellés » sur la guerre en Irak.

Tout ce cirque alors que tout le monde sait que la guerre est inévitable et que la seule interrogation qui subsiste encore est : quand ?

Mais on fait encore semblant d’avoir des doutes.

Pour les « médiatistes » (c’est à dire ceux qui manipulent l’opinion, à ne pas confondre avec les journalistes, espèce en voie de disparition) parce que ça fait monter la pression, et que la pression c’est bon pour l’audimat, Coco !

Pour les USA la guerre ne fait aucun doute tout simplement parce qu’on n’a jamais vu une armée de 300 000 hommes, débarquer où que ce soit dans le monde et rentrer gentiment à la maison, sans cracher son venin.

Et ce uniquement parce que la France, la Russie ou l’Allemagne auraient opposé un véto au conseil de sécurité. Si vous voulez faire mourir de rire un marine, juste dites-lui çà !

La seule question que se posent encore les américains et qui retient un peu leur bras c’est : qui va payer la note ? Rappelons que la dernière fois que les américains ont débarqué dans cette région ce sont leurs alliés qui ont payé la note. Et elle était salée !

Cette fois ci, comme par hasard, les « alliés » renâclent à cracher au bassinet.

Chirac, qui nous ferait bien rire s’il ne nous avait si souvent fait pleurer, se pose maintenant en héraut de la paix. Il est même proposé au prix Nobel de la paix. On aura tout vu ! le lauréat d’un concours de circonstances, l’empereur du paiement en liquide, le César des frais de bouche, l’Attila des coronas, nominé au prix Nobel ….Ne dites plus que je suis fonctionnaire, ma mère croit que je suis pianiste dans un bordel !

Remarquez c’est pratique : pendant ce temps là, Raffarin le boute en train, le Tartarin de tous les cons, use et abuse du 49.3.

Raffarin : un doigt de velours dans un gant de fer ! Avec Chirac, ces deux experts en communication, donc en sodomie, (rappelons s’il en était besoin que ces deux arts délicats s’appuient sur le sondage) font une belle paire !

Et dites-vous bien que Chirac lui même ne se fait aucune illusion sur ses chances d’empêcher les États-unis d’envahir l’Irak. Il connaît, mieux que vous et moi, l’avancement des préparatifs de guerre et sait très bien le peu de cas que W fait de l’opinion internationale en général, et européenne en particulier. Mais il a trouvé là un bonne occasion de se faire reluire, et à l’extérieur des frontières encore. Prix Nobel de la paix ça vous a une autre gueule que champion du monde de foot, non ?

La politique, chez ces gens là bien sûr, n’a pas pour but de changer les choses. Ce n’est pas possible, puisque selon eux ce n’est pas la politique qui dirige le monde.

Non, pour eux la politique c’est profiter des évènements, sur lesquels encore une fois ils n’ont aucune prise, pour gagner des voix et donc être réélu. Ou dans le cas de Chirac, frappé fort heureusement par la limite d’âge, pour gouverner jusqu’au bout sans partage.

A ce jeu là on peut dire, sans fierté, que Chirac est vraiment champion du monde ; la coupe du monde de foot, le salon de l’agriculture, la guerre en Irak, devant tous ces évènements sa seule obsession est : comment vais-je pouvoir en profiter ? Et le pire est qu’à chaque fois, ou presque, il trouve ! Politicard c’est un métier, voyez vous.

On peut raisonnablement penser que si nos hommes politiques mettaient autant de zèle à travailler dans l’intérêt public qu’ils en mettent à œuvrer dans leur propre intérêt nombre de nos problèmes seraient résolus depuis longtemps.

ll me semble que quelqu'un a dit cela bien avant moi. Ce n'est pas une raison pour ne pas le redire !

En attendant on fait tout ce qu’il faut pour effrayer la ménagère de moins de cinquante ans. Sans doute pour qu’elle se rue dans les supermarchés et se mette à stocker à tout va. La guerre en Irak, c’est bon pour le commerce, Coco !

Les pacifistes descendent dans la rue pour dire non à la guerre. Alors que pendant ce temps notre bon allié au conseil de sécurité égorge tranquillement en Tchéchénie et que l’Argentine sombre lentement dans le sous-développement. Pour ne citer que deux exemples parmi bien d’autres.

On a les indignations qu’on mérite. Il faut bien reconnaître toutefois que la condition de pacifiste n'est pas vivable. En effet vu le contexte global, comme on dit dans Le Monde, pourquoi descendre dans la rue contre la guerre en Irak et rester chez soi quand on tue en Tchétchénie. Parce qu'à prononcer ce mot est difficile ?

A mon avis tout simploement parce qu'on en parle beaucoup moins à la télévision. "De l'influence des mass medias sur l'indignation mondiale à géométrie variable" ou encore " Peut-on encore descendre dans la rue lorsqu'on n'a pas la télévision ? ou enfin 'Peut on être révolutionnaire si on n'est pas télégénique ? Vastes questions.

Au demeurant la guerre est devenue complètement une affaire médiatique. Ça se prépare comme une Opa. Les médias sont utilisés comme des instruments de divulgation de fausses nouvelles, ou plus souvent encore, c’est plus facile, comme des chapes de plomb que l’on pose sur telle ou telle information.

Certains appelle cela : « La face cachée du monde » ça marche très fort en librairie mais cela ne fera pas avancer le schmilblick d’un millimètre.

Tous les hommes politiques, tous les médiatistes savent tout cela depuis longtemps.

Il est grand temps que le bon peuple le sache aussi !

Car si on y réfléchit bien : la guerre n’est pas une connerie, ce n’est jamais, comme disait l’autre, que la continuation de la politique par d’autres moyens, et les hommes politiques sont tout ce qu’on voudra sauf cons.

Mais nous alors, on en tient une couche !

Pour ne parler que de l’histoire récente, en 14 on nous a envoyés à la boucherie. Ceux qui n’ont pas voulu y aller sont morts un peu avant les autres. Mais tous les autres y sont allés, et la fleur au fusil encore.

Entre les deux guerres on nous a dit que l’Urss était un beau pays, et Staline un gai compagnon. Et jusqu’au rapport Kroutchev, nous l’avons cru.

En 40 on nous demandés de fermer notre gueule, et dans l’ensemble on n’a pas été trop nombreux à l’ouvrir…

A peine la guerre finie on nous a envoyés pacifier l’Indochine et l’Algérie. A coups de fusil…

On y est allés. Et puis on en est revenus, c’est le moins qu’on puisse dire. Une main devant, une main derrière...

Et maintenant on veut faire de Saddam Hussein un martyre, de Bush le sauveur du Moyen Orient, et de Chirac un prix Nobel de la paix !

Ménagère de moins de cinquante ans ma sœur, citoyen lambda mon frère, réveillez vous ; ils nous prennent tous pour des cons.


Lundi 10 Mars 2003

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DERIDET

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