Schéma comparatif (non quantitatif) des niveaux de risque relatif entre cigarette combustible et différents profils de vapotage.
En pratique, les autorités les plus prudentes (OMS, CDC, Santé publique) considèrent aujourd’hui que la vape peut être un outil de réduction des risques chez les fumeurs, mais qu’elle est à proscrire chez les jeunes et les non‑fumeurs, qu’elle doit être strictement encadrée, et qu’on manque encore de recul sur plusieurs décennies pour trancher sur le risque de cancers ou de maladies chroniques au long cours.[^1_5][^1_6][^1_7][^1_8]
1. Comparer vapotage et tabac en 2025 : que dit la science ?
1.1. Consensus général : nettement moins toxique que fumer, mais pas « inoffensif »
Plusieurs synthèses récentes convergent : la cigarette électronique expose à moins de toxiques que la cigarette fumée, en particulier parce qu’il n’y a ni combustion ni goudron ni monoxyde de carbone. Des études de biomarqueurs montrent chez les vapoteurs exclusifs des niveaux de nombreux cancérogènes et toxiques proches de ceux de non‑fumeurs, et très inférieurs à ceux des fumeurs.[^1_1][^1_9][^1_2]
Une synthèse française destinée au grand public rappelle, en 2025, l’origine de l’affirmation « 95 % moins nocive » : un rapport d’expertise britannique de référence (E‑cigarettes: an evidence update) concluant qu’à partir des biomarqueurs disponibles, la réduction de risque par rapport au tabac fumé était très importante. La plupart des experts ne reprennent plus ce chiffre comme vérité mathématique, mais confirment l’idée d’un ordre de grandeur de réduction de risque, au moins pour les pathologies liées au goudron (cancers, BPCO).[^1_6][^1_1]
En parallèle, les revues de 2023‑2025 sur les effets cardiovasculaires et respiratoires de la vape montrent cependant :
- une augmentation aiguë de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle après vapotage nicotiné, du même ordre que celle observée après cigarette classique ;[^1_10][^1_11]
- des signes d’inflammation respiratoire, d’atteinte de l’endothélium vasculaire et d’augmentation du stress oxydatif, y compris avec des e‑liquides sans nicotine ;[^1_12][^1_13][^1_10]
- des risques accrus de symptômes respiratoires (toux, sifflements, dyspnée) chez les vapoteurs, particulièrement chez les jeunes.[^1_3][^1_14]
En résumé, la vape apparaît nettement moins délétère que le tabac pour un fumeur qui bascule complètement, mais clairement plus risquée que l’abstinence totale, y compris sans nicotine.[^1_13][^1_1][^1_6]
1.2. Efficacité pour arrêter de fumer : la position Cochrane 2025
La grande living review Cochrane, mise à jour jusqu’en 2025, apporte un niveau de preuve élevé : les cigarettes électroniques nicotinées augmentent les taux d’arrêt du tabac à au moins six mois par rapport à :
- les substituts nicotiniques classiques (patch, gommes) ;
- les e‑cigarettes sans nicotine ;
- et probablement par rapport à l’absence de soutien ou au seul soutien comportemental.[^1_2][^1_15]
En chiffres, Cochrane estime qu’8 à 11 personnes sur 100 arrêtent durablement de fumer avec la vape nicotinée, contre 4 à 6/100 avec les autres aides ou sans aide. Aucune augmentation d’effets indésirables graves imputables à la vape n’est observée dans ces essais, même si les auteurs insistent sur le manque de recul, en particulier avec les dispositifs récents très performants en nicotine.[^1_15][^1_2]
Ces résultats expliquent pourquoi plusieurs organismes (Public Health England, NICE, services de sevrage tabagique britanniques) recommandent la vape comme outil possible de sevrage, sous réserve d’un accompagnement et de l’arrêt complet du tabac.[^1_16][^1_17][^1_18][^1_19]
2. Effets respiratoires : ce que l’on sait en 2025
2.1. Chez l’adulte : symptômes, BPCO, inflammation
Une grande revue systématique publiée en 2025 sur les effets respiratoires du vapotage conclut à des effets respiratoires défavorables significatifs : augmentation des symptômes (toux, sifflements, dyspnée), aggravation ou incidence de BPCO, asthme, altération de la fonction pulmonaire et inflammation des voies respiratoires.[^1_3]
Chez les non‑fumeurs vapoteurs, le risque de symptômes respiratoires est plus élevé que chez les non‑utilisateurs, même si généralement moins élevé que chez les fumeurs. L’évidence est jugée souvent « faible à modérée » en raison de limites méthodologiques (études transversales, auto‑déclaration, co‑expositions), mais l’orientation générale est cohérente : la vape irrite et enflamme les voies respiratoires.[^1_10][^1_14][^1_3]
Des études expérimentales montrent :
- des hausses aiguës de résistance des voies aériennes et de marqueurs d’inflammation après exposition à l’aérosol, y compris sans nicotine ;[^1_12][^1_13][^1_10]
- des altérations de l’épithélium bronchique et des macrophages alvéolaires ;[^1_10]
- des signes de dysfonction endothéliale et de stress oxydatif dans le lit vasculaire pulmonaire.[^1_12][^1_10]
Les cas de lésions pulmonaires aiguës massives de type EVALI, survenus surtout en 2019 aux États‑Unis, ont été attribués à la présence d’acétate de vitamine E dans des liquides de cannabis (THC) vendus illégalement, et non aux e‑liquides nicotinés réglementés. Cela n’innocente pas la vape, mais clarifie qu’une partie de l’alarmisme médiatique venait d’un usage illicite spécifique et non des dispositifs du commerce.[^1_20][^1_21][^1_22]
2.2. Chez l’adolescent : inquiétudes croissantes
Les données 2024‑2025 sont particulièrement préoccupantes pour les jeunes :
- une revue sur les adolescents montre une association entre vapotage et symptômes respiratoires chroniques, baisse de la tolérance à l’effort et altération de la croissance fonctionnelle pulmonaire.[^1_4]
- des cohortes américaines indiquent que les adolescents vapotant plus de 5 jours par mois ont plus de bronchite chronique, de toux persistante et de dyspnée que les non‑vapoteurs.[^1_14][^1_4]
- des mécanismes biologiques plausibles sont documentés : stress oxydatif, inflammation, fibrose des petites voies aériennes, interférence avec l’alvéolisation en cours pendant l’adolescence.[^1_23][^1_4]
Un article important du New England Journal of Medicine rapportait déjà des cas de fibrose des petites voies aériennes et de bronchiolite constrictive chez des jeunes gros vapoteurs chroniques, pathologies jusque‑là rares à cet âge. Des médecins parlent désormais de risques de « dommages irréversibles » pour les jeunes, en particulier si l’exposition commence tôt et se prolonge.[^1_24][^1_4][^1_23]
Les autorités américaines (CDC) rappellent que l’adolescence est une phase cruciale de développement du cerveau, et que l’exposition à la nicotine via la vape peut altérer attention, contrôle des impulsions, susceptibilité à d’autres addictions.[^1_5][^1_4]
3. Effets cardiovasculaires : signaux inquiétants, surtout à long terme
Une revue de 2025 sur les effets cardiovasculaires du vapotage, portant sur 63 études, conclut que l’exposition aiguë à la vape :
- augmente la fréquence cardiaque d’environ 11 battements par minute ;
- élève la pression artérielle systolique et diastolique ;
- altère la fonction endothéliale et augmente des marqueurs pro‑thrombotiques.[^1_10][^1_11]
Ces effets ressemblent beaucoup à ceux du tabac fumé, bien que l’intensité et la charge cumulative puissent être différentes. Une méta‑analyse cardio‑vasculaire plus large souligne que les données sur les événements cliniques (infarctus, AVC) à long terme restent limitées, faute de recul, mais des études observent une association entre vapotage et risques augmentés d’événements cardiovasculaires, parfois proches des niveaux observés chez les fumeurs.[^1_24][^1_6][^1_11][^1_10]
Un article dans le New England Journal of Medicine évoqué dans les médias suggère que le vapotage augmente le risque d’AVC d’environ 30 %, même si ces chiffres demandent confirmation dans des cohortes plus robustes.[^1_11][^1_24]
Pour résumer :
- chez un fumeur qui passe entièrement à la vape, on s’attend à une baisse substantielle du risque cardiovasculaire, principalement par la disparition du monoxyde de carbone et de nombreux toxiques de la fumée ;[^1_1][^1_2]
- chez un non‑fumeur ou un jeune, le vapotage ajoute au contraire un risque cardiovasculaire, notamment via la nicotine, la dysfonction endothéliale et la tendance pro‑thrombotique.[^1_12][^1_10][^1_11]
4. Vape sans nicotine : vraiment plus sûre ?
Un malentendu fréquent est de considérer la vape sans nicotine comme quasi inoffensive. Les données disponibles montrent que c’est faux :
- une étude d’IRM sur 31 adultes non‑fumeurs, exposés une seule fois à une e‑cigarette sans nicotine, montre une diminution de 34 % de la dilatation de l’artère fémorale, une réduction du flux sanguin maximal et de l’oxygénation veineuse après l’exposition, signe de dysfonction endothéliale aiguë.[^1_12]
- des analyses de liquides et d’aérosols sans nicotine mettent en évidence des produits de pyrolyse et des composés toxiques : aldéhydes, particules ultrafines, composés organiques volatils, métaux lourds, diacétyle, etc.[^1_13][^1_10][^1_12]
- des études sur cellules pulmonaires montrent qu’un simple mélange propylène glycol/glycérine avec arômes, sans nicotine, suffit à déclencher une réponse inflammatoire délétère ;[^1_10][^1_13]
- des études en population indiquent que les vapoteurs sans nicotine ont quand même des niveaux urinaires de certains toxiques plus élevés que les non‑utilisateurs.[^1_13][^1_10]
Autrement dit, supprimer la nicotine supprime la dépendance, mais pas les effets irritants et toxiques de l’aérosol. Vapoter sans nicotine reste donc un comportement inutilement risqué pour quelqu’un qui ne fume pas.[^1_12][^1_10][^1_13]
5. Jeunes, dépendance et « génération vapoteuse »
5.1. Explosion de l’usage chez les adolescents
Les dernières données de l’OMS (rapport 2024‑2025) montrent que l’usage de la e‑cigarette par les adolescents 13‑15 ans atteint des niveaux > 20 % dans plusieurs pays européens, avec souvent des taux plus élevés que chez les adultes. En Europe, les 15‑16 ans atteignent parfois des prévalences de vape actuelles de 30 %.[^1_7][^1_25][^1_8]
La Région européenne de l’OMS est désormais celle qui a la plus forte prévalence mondiale d’usage d’e‑cigarette chez les adolescents, l’OMS parlant d’une « nouvelle génération accro à la nicotine ».[^1_25][^1_8][^1_7]
En France, les données 18‑75 ans montrent une baisse du tabagisme quotidien entre 2021 et 2023, mais une progression du vapotage, avec une part non négligeable de vapo‑fumeurs (usage dual) qui cumulent les risques plutôt que de les réduire.[^1_1][^1_26]
5.2. Gateway ou pas ? Le débat sur l’« effet passerelle »
L’OMS continue d’affirmer que le vapotage constitue une porte d’entrée vers le tabagisme pour les jeunes, citant des études où les adolescents vapoteurs ont plus de probabilité de devenir fumeurs ultérieurement. Les mécanismes envisagés :[^1_27][^1_7][^1_28][^1_8]
- banalisation du geste d’inhalation ;
- addiction à la nicotine par des sels très efficaces ;
- marketing et arômes attractifs (fruits, desserts, bonbons).[^1_28][^1_25][^1_8]
Les défenseurs de la réduction des risques répliquent que dans certains pays, l’essor de la vape s’est accompagné d’une baisse record du tabagisme adolescent, et que l’association statistique vapotage → tabac ne prouve pas une causalité dans ce sens.[^1_6][^1_3][^1_27]
La synthèse raisonnable en 2025 est la suivante :
- oui, les jeunes vapoteurs ont, dans de nombreuses cohortes, une probabilité plus élevée d’essayer la cigarette ultérieurement ;[^1_7][^1_8][^1_27]
- mais il est difficile de distinguer ce qui relève du profil de risque global des jeunes (propension à expérimenter) de ce qui relève d’un effet causal direct de la vape ;[^1_3][^1_6]
- quoi qu’il en soit, l’OMS, l’UE et les autorités nationales plaident pour réduire fortement l’accessibilité et l’attractivité de la vape pour les mineurs (restriction des arômes, interdiction des puffs, encadrement marketing).[^1_29][^1_30][^1_7][^1_28]
6. Désinformation, perception des risques et guerre de communication
6.1. Perceptions de plus en plus erronées
Une grande étude menée en Angleterre sur 28 393 fumeurs montre que la perception des risques de la vape s’est fortement dégradée entre 2014 et 2023 : en 2023, 57 % des fumeurs pensent que la vape est aussi ou plus dangereuse que les cigarettes.[^1_31]
Ces perceptions ont fluctué avec :
- l’épisode EVALI (2019) largement médiatisé sans toujours préciser le rôle de la vitamine E des produits THC illicites ;[^1_32][^1_21][^1_22][^1_31]
- l’augmentation du vapotage chez les jeunes et la réaction médiatique et politique associée.[^1_7][^1_25][^1_31]
Des interventions d’information centrées sur les « dangers de la vape » augmentent la perception que la vape est dangereuse et addictive, mais renforcent aussi l’idée erronée qu’elle est aussi dangereuse que le tabac, ce qui décourage certains fumeurs d’essayer la vape pour arrêter.[^1_33][^1_34]
6.2. Désinformation sur les réseaux sociaux
- côté anti‑vape : « tous les produits contiennent de la nicotine », « la vape est aussi dangereuse voire plus que le tabac » ;
- côté pro‑vape : « la vape ne présente pratiquement aucun risque », « ce n’est que de la vapeur d’eau », « pas addictif ».[^1_35][^1_36]
Les comptes pro‑vape dominent souvent les conversations, utilisent les accusations de « fake news » pour disqualifier les messages de santé publique, et renforcent la confusion.[^1_36][^1_37][^1_35]
Résultat : une double désinformation :
- les fumeurs sous‑estiment parfois le bénéfice de passer à la vape ;[^1_31][^1_33]
- les jeunes et non‑fumeurs sous‑estiment les risques de se mettre à vaper.[^1_13][^1_38][^1_35]
7. Cadre réglementaire en France et en Europe en 2025
7.1. France : interdiction des puffs, espaces sans tabac et durcissement annoncé
En France, 2025 marque un tournant réglementaire :
- interdiction des puffs (e‑cigarettes jetables) depuis le 24‑25 février 2025 (loi n° 2025‑175), pour des raisons à la fois sanitaires (doses importantes de nicotine attirant les jeunes, non‑conformité fréquente aux normes) et écologiques (déchets électroniques).[^1_29][^1_39][^1_40][^1_41]
- renforcement des espaces sans tabac et sans vape : décret n° 2025‑582 du 27 juin 2025, applicable au 1er juillet 2025, étend les zones extérieures où fumer et vapoter est interdit (abords d’écoles, parcs, etc.), et renforce les sanctions pour vente de produits du vapotage aux mineurs.[^1_42][^1_41][^1_29]
- maintien d’un encadrement strict de la vente : interdiction aux moins de 18 ans, nicotine max 20 mg/ml, réservoirs limités à 2 ml, conditionnement sécurisé, avertissements sanitaires.[^1_43][^1_44][^1_29]
La ministre de la Santé a annoncé pour juillet 2026 :
- une réduction drastique du nombre d’arômes autorisés, visant les arômes fruités, gourmands, frais et mentholés, jugés attractifs pour les jeunes ;
- des emballages neutres pour les e‑liquides ;
- un encadrement renforcé des produits nicotinés, dans la perspective d’une « génération sans tabac ».[^1_40][^1_41][^1_29]
7.2. Europe : vers une harmonisation plus restrictive ?
En Europe, au moins huit pays ont déjà interdit tous les arômes non tabac dans les e‑liquides, y compris le menthol (Pays‑Bas, Slovénie, Lettonie, Lituanie, Hongrie, etc.). Cinq autres débattent activement de restrictions similaires (France, Espagne, Belgique, Portugal, Grèce).[^1_30][^1_45][^1_46]
Au niveau de l’UE, le Conseil EPSCO discute, dans la perspective de la prochaine révision de la Directive sur les produits du tabac (TPD), d’un standard européen harmonisé incluant éventuellement :
- interdiction ou limitation des arômes (hors tabac et éventuellement menthol) ;
- durcissement des règles d’étiquetage, de volumes, de concentrations de nicotine ;
- restrictions sur la vente transfrontalière en ligne.[^1_45][^1_47][^1_30]
L’OMS pousse dans le même sens : taxer davantage la vape, interdire les arômes attractifs, restreindre fortement la publicité et le sponsoring, et intégrer la vape dans les politiques globales de lutte contre le tabac.[^1_7][^1_28][^1_25][^1_8]
8. Bilan nuancé : pour qui le vapotage est‑il plus dangereux… ou moins ?
8.1. Pour le fumeur adulte fortement dépendant
Pour un fumeur au long cours, particulièrement en échec avec les substituts classiques, le consensus scientifique le plus sérieux en 2025 est :
- passer complètement de la cigarette fumée à une e‑cigarette réglementée réduit fortement l’exposition aux toxiques majeurs et donc les risques de cancers, BPCO et maladies cardiovasculaires ;[^1_1][^1_9][^1_6][^1_2]
- la vape nicotinée est l’un des outils les plus efficaces actuellement disponibles pour le sevrage tabagique, devant les substituts nicotiniques traditionnels ;[^1_2][^1_15][^1_17]
- les risques résiduels (respiratoires, cardiovasculaires, dépendance) restent présents, mais nettement inférieurs à ceux du tabac.[^1_10][^1_1][^1_2]
La plupart des approches de réduction des risques recommandent donc :
- la vape comme outil de transition pour arrêter de fumer, idéalement sous supervision médicale ou d’un service de sevrage ;[^1_18][^1_19]
- un objectif à moyen terme de réduction progressive de la nicotine, puis d’arrêt complet ou, à défaut, de maintien d’un vapotage à faible dose comme « moindre mal ».[^1_19][^1_2]
8.2. Pour le jeune ou le non‑fumeur
Pour un adolescent ou un adulte non‑fumeur, le message est beaucoup plus simple :
- le vapotage n’apporte aucun bénéfice de santé, seulement des risques (dépendance à la nicotine, atteintes respiratoires et cardiovasculaires, toxicité inconnue à long terme) ;[^1_13][^1_3][^1_4][^1_10]
- de plus en plus d’indices suggèrent que la vape peut compromettre la croissance pulmonaire et entraîner des lésions structurelles (fibrose des petites voies aériennes) difficilement réversibles ;[^1_24][^1_4][^1_23]
- la probabilité que la vape serve de « porte d’entrée » vers le tabac n’est pas négligeable, même si le débat méthodologique reste ouvert.[^1_27][^1_7][^1_25][^1_8]
Les organismes internationaux (OMS, CDC, NICE) convergent pour dire que la vape doit être strictement interdite aux mineurs, fortement taxée et encadrée, et surtout non banalisée dans l’espace scolaire et médiatique.[^1_5][^1_7][^1_28][^1_25][^1_8]
8.3. Pour les pouvoirs publics : équilibre impossible ?
Le dilemme politique est clair :
- promouvoir la vape comme outil de réduction des risques chez les fumeurs, au risque de banaliser le produit et d’alimenter l’épidémie de vapotage chez les jeunes ;[^1_31][^1_33][^1_6]
- ou au contraire durcir fortement, voire diaboliser la vape, au risque de dissuader des fumeurs de quitter la cigarette pour un produit nettement moins nocif.[^1_33][^1_18][^1_31]
Les données sur les perceptions montrent que le balancier est actuellement en train de basculer vers la peur de la vape, ce qui nuit potentiellement à la lutte contre le tabac chez les adultes.[^1_17][^1_31][^1_33]
9. Conclusion : ce que l’on peut dire honnêtement en 2025
En 2025, l’« état de l’art » permet d’affirmer, sans slogans et sans caricature :
- Vapoter est nettement moins dangereux que fumer, pour peu que l’on compare un fumeur exclusif à un vapoteur exclusif utilisant des produits réglementés. Le gain attendu sur les risques de cancer, de BPCO et de mortalité est majeur, même si difficile à quantifier précisément faute de recul sur plusieurs décennies.[^1_1][^1_9][^1_6][^1_2]
- Vapoter n’est pas sans danger, loin de là : effets respiratoires (symptômes, inflammation, risques d’asthme et de BPCO), effets cardiovasculaires (tension, fréquence cardiaque, dysfonction endothéliale), risques liés à la nicotine (dépendance, effets neurodéveloppementaux chez le jeune), sans même parler des cas rares mais graves de lésions pulmonaires aiguës avec certains produits illicites.[^1_24][^1_12][^1_13][^1_3][^1_4][^1_10][^1_11][^1_21][^1_22]
- Vapoter sans nicotine protège de la dépendance, mais pas des effets toxiques de l’aérosol lui‑même. L’idée qu’il ne s’agirait que de « vapeur d’eau » est factuellement fausse.[^1_12][^1_13][^1_10]
- Chez les jeunes et les non‑fumeurs, la vape est un problème de santé publique : prévalences très élevées, dommages respiratoires précoces, risque de « nouvelle génération de dépendants à la nicotine », possibles effets passerelle vers le tabac. Pour ces populations, la vape ne présente à ce jour aucun intérêt médical, seulement des risques.[^1_4][^1_7][^1_25][^1_8]
- La France et l’Europe tendent vers un encadrement de plus en plus strict : interdiction des puffs, extension des espaces sans tabac/vape, débats sur l’interdiction des arômes, révision annoncée de la directive européenne sur les produits du tabac.[^1_42][^1_29][^1_30][^1_45][^1_40][^1_41]
- La désinformation et la polarisation brouillent la perception du public : entre les discours « aussi dangereux que le tabac » et les discours « totalement inoffensif », la science plaide pour une position médiane : outil utile de réduction des risques pour certains fumeurs, comportement à décourager fortement chez les autres.[^1_31][^1_35][^1_33][^1_36][^1_6][^1_18]
Pour un blogueur qui veut se démarquer du bruit ambiant, la voie la plus intéressante est sans doute de refuser les slogans de chaque camp et de poser clairement la question : « dangereux, oui, mais par rapport à quoi, pour qui, et avec quelles alternatives ? ». La réponse scientifique de 2025 est qu’il faut cesser de parler de « bon » ou « mauvais » produit en soi, et raisonner en termes de risque relatif et de trajectoire individuelle : pour un fumeur lourd, la vape peut être un moindre mal stratégique ; pour un adolescent ou un non‑fumeur, c’est une mauvaise idée, même si elle est très à la mode.
Sources :
[^1_1]: https://www.taklope.com/blog/vapoter-ou-fumer-que-dit-la-science-en-2025
[^1_4]: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC12657188/
[^1_5]: https://www.cdc.gov/tobacco/e-cigarettes/health-effects.html
[^1_6]: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11343445/
[^1_8]: https://www.who.int/publications/i/item/9789240094642
[^1_9]: https://www.mafiole.com/blog/post/22-quels-sont-les-risques-de-la-vape-en-2025- -
[^1_10]: https://www.frontiersin.org/journals/public-health/articles/10.3389/fpubh.2024.1427752/full
[^1_11]: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40010935/
[^1_12]: https://www.pennmedicine.org/news/nicotine-free-e-cigarettes-can-damage-blood-vessels
[^1_13]: https://www.medicalnewstoday.com/articles/326489
[^1_15]: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38189560/
[^1_19]: https://www.ncsct.co.uk/library/view/pdf/NCSCT service guidance on vaping products.pdf
[^1_20]: https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/69/wr/mm6903e2.htm
[^1_21]: https://archive.cdc.gov/www_cdc_gov/tobacco/basic_information/e-cigarettes/severe-lung-disease.html
[^1_23]: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667009724000587
[^1_25]: https://www.who.int/docs/librariesprovider2/default-document-library/03-prevalence-youth-tobacco-factsheet-2024.pdf?sfvrsn=3c4b6a70_2\&download=true
^1_26]: https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2025/tabagisme-et-vapotage-parmi-les-18-75-ans-en-2023
[^1_27]: https://fr.vapingpost.com/oms-toujours-contre-la-cigarette-electronique/
[^1_28]: https://www.who.int/news/item/23-05-2024-tobacco-and-nicotine-industry-tactics-addict-youth-for-life
[^1_29]: https://www.taklope.com/blog/cigarette-electronique-et-legislation-ce-qui-a-change-en-2025
[^1_30]: https://atomeliquid.com/news-content/e-cigarette-flavor-restrictions-across-europe
[^1_31]: https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2815561
[^1_32]: https://www.jmir.org/2025/1/e69151
[^1_33]: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/40708371/
[^1_34]: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/add.70129
[^1_35]: https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10674139/
[^1_37]: https://tobaccocontrol.bmj.com/content/34/5/625
[^1_38]: https://formative.jmir.org/2025/1/e73193
[^1_40]: https://vap-expert.fr/blog/post/puff-interdite-en-france-nouvelle-reglementation-francaise-2025.html
[^1_41]: https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/actualites/A18351
[^1_42]: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051806161
[^1_43]: https://gsthr.org/countries/profile/fra/2/
[^1_44]: https://www.edgevaping.com/blogs/tips/vaping-in-france-2024
[^1_45]: https://www.hangsen.com/blog-regulations/E-Cigarette-Restrictions--Flavor-Bans-Europe.html
[^1_47]: https://health.ec.europa.eu/document/download/7dfc1451-89e8-41bc-84b7-6ad9ada9027d_en
[^1_52]: https://www.rnz.co.nz/news/national/557447/vaping-research-finds-e-cigarette-vapour-kills-lung-cells
[^1_53]: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691524000735
[^1_54]: https://www.bathnes.gov.uk/sites/default/files/Vaping Guidance Update 2023.pdf
[^1_56]: https://www.jesuisvapoteur.org/le-vapotage-chez-les-francais-sondage-ifop-2025/
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Et si les vrais responsables de l'addiction des enfants, c'était nous ?