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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Pour une concurrence non libre, et volontiers faussée !

Les partisans du oui nous le répètent à l’envi : la concurrence coco, c’est bon pour l’économie. Le projet de Traité constitutionnel veut d’ailleurs graver dans le marbre ce dogme de la concurrence libre et non faussée.

Le fondement du refus de beaucoup d’opposants à ce projet réside justement dans le refus de cette sacralisation de la concurrence.



Pour une concurrence non libre, et volontiers faussée !
Oui, dans certains domaines la concurrence ne doit pas être libre ! Par exemple en matière de lutte mondiale contre le sida, il est nécessaire, par le biais des médicaments génériques, de fausser la concurrence. C’est ce que faisait l’Inde, et c’est ce qu’elle ne fera plus, puisqu’elle vient de se plier, dans l’indifférence générale, aux ukases des multinationales de la pharmacie, relayés efficacement par le nouveau fromage de M. LAMY, l’OMC.

Dans le domaine de la recherche de l’emploi il convient également de ne pas laisser régner une concurrence sauvage. C’était le rôle de l’ANPE, ce ne l’est plus puisque, toujours dans l’indifférence générale, l’ANPE vient de se voir retiré son monopole.

Dans les domaines de la santé, de l’éducation et de ce qu’on appelait jadis les services publics, devenus aujourd’hui des gros mots, il est évidemment nécessaire que la concurrence soit faussée.

C’était naguère le rôle de l’Etat de surveiller de près les effets de cette fameuse libre concurrence, et d’en atténuer éventuellement les effets pervers. Mais il n’y a plus d’Etat ! Il ne nous reste que des hommes politiques, attachés à la libre concurrence, comme les moules à leur rocher.

Au demeurant il est facile d’observer que lorsqu’on laisse se développer la concurrence on aboutit inévitablement aux multinationales. Or, le fait qu’une multinationale soit européenne, plutôt qu’américaine ou chinoise, ne change rien au fait qu’elle demeure une multinationale.

On connaît bien maintenant les effets du libéralisme, ce « renard libre dans un poulailler libre » Les seuls qui en redemandent ce sont les renards ! Car ce système, capitaliste, financier, et libéral est fait pour que quelques uns bénéficient du malheur du plus grand nombre : ce sont les pays du nord qui prospèrent aux dépends des pays du sud ; les multinationales aux dépens des entreprises « normales » les très riches aux dépens des très pauvres, etc.

Vous me direz, rien de nouveau sous le soleil ! Je vous répondrais d’abord qu’il semblerait qu’on ait un peu oublié ces fondamentaux de l’aliénation, en second lieu que la nouveauté c’est qu’aujourd’hui on nous demande d’approuver cet état (lamentable) de l’Europe, en votant oui au referendum. Autrement dit, il nous faut non seulement tendre le cou aux renards qui nous égorgent, mais de plus signer un papier stipulant que nous sommes parfaitement d’accord !

Et bien le simple poulet que je suis, du fonds de son poulailler, a encore assez de cerveau pour dire non. Et pour ajouter ici, ce qu’il n’aura pas le droit d’ajouter sur son bulletin de vote : merde aux renards, et à leur basse cour !

« La politique est supposée être le deuxième plus vieux métier du monde. Il semblerait qu’elle se rapproche de plus à plus du premier » Ronald Reagan (un connaisseur !)


Jeudi 26 Mai 2005

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