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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Moi, président de la République...

C'est, à mon avis, le meilleur moment du récent débat Hollande/Sarkozy. Pour le site Arretsurimages.net, aussi. Ça tombe bien, c'est un de mes médias préféré. Après avoir vu la vidéo comment peut on encore penser que François Hollande est un gros nul ?



Moi, président de la République...
ET LA PETITE PHRASE FUT... UNE ANAPHORE

Et la France découvrit l'anaphore. Tant pis pour les futurs monteurs des rétrospectives du débat présidentiel, le moment de bravoure de cette année ne sera pas une courte petite phrase, mais une longue anaphore de trois minutes vingt. "Moi, président de la République", seize fois répété par Hollande au cours du débat, en une longue et brillante tirade, exprimant calmement une rupture implacable avec l'esprit du sarkozisme. "Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds dans un hôtel parisien". Et tout y passa: indépendance de la Justice, statut pénal du chef de l'Etat, indépendance des médias, etc etc.

Etrange anaphore, à l'examiner de près. Etrange et légèrement ambiguë. Le bloc "moi président de la République", forme-t-il un tout, comme (par exemple) dans la phrase gaullienne "moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l'Algérie" ? Mais alors, dans ce cas, quelle étrange dissociation du moi et du je ! Quel étrange système, dans lequel "moi", pendant cinq ans, serait une sorte de...surmoi, de garde-fou, de "conscience" de "je", seule la conjonction des deux empêchant l'entité "président Hollande" de retomber dans les travers maudits du sarkozysme ! Ou bien faut-il glisser une virgule entre "moi" et "président de la République", fusionnant ainsi "moi" et "je" dans un seul groupe sujet (mais alors, la formule est un peu lourde, et pourrait faire l'économie du "je").

Je pinaille, je sais. Je pinaille comme on pinaillait avec délices, les premières années, sur le verbe mitterrandien, sur sa créativité verbale, ce qui est au total plutôt rafraichissant. Mais le pinaillage n'empêche pas d'apprécier. Ce furent au total trois minutes vingt d'allégresse. Trois minutes vingt, le temps d'une chanson, pour effacer, venger, cinq ans d'appropriation, cinq ans de gloutonnerie, d'anomalie et au total d'humiliation. Comme on regrettait, pendant ces trois minutes vingt, l'interdiction des plans de coupe, qui nous privait de la réaction du sortant, dénoncé en creux, sans jamais être nommé ! Dès le lendemain matin, jeudi, Hollande assurait que cette tirade, dans sa forme, n'avait pas été préparée. Ne serait-ce qu'en raison de la légère imperfection de l'anaphore, soulignée plus haut, c'est après tout possible. Pourquoi ne pas croire à l'inspiration du moment, celle qui vous hisse au-dessus de vous-même, au-dessus de vos inhibitions, hors de vos prudences ? "Moi président de la République": spontanées ou préparées, ces trois minutes vingt constituent le premier véritable moment présidentiel de la saga Hollande.

Par Daniel Schneidermann le 03/05/2012
[Le site:]url: www.arretsurimages.net

N.B

Je peux me tromper mais je pressens que François Hollande pourrait être un des meilleurs présidents que nous ayons eu depuis la Libération.

Beaucoup de français le découvrent maintenant mais c'est loin d'être un nouveau venu dans la politique. Il n'a jamais été ministre, mais sous Mitterrand comme sous Chirac ou Sarkozy, c'est loin d'être une référence et encore moins un gage de moralité ( !)

Tous ceux qui le connaissent disent que c'est un homme très intelligent et plein d'humour, desservi longtemps par son physique...épanoui. A la suite de son récent et spectaculaire changement de silhouette certains auraient du se méfier. Un gros mou qui maigrit comme cela c'est forcément quelqu'un qui ne manque pas de volonté.

Par ailleurs, je me répète mais beaucoup de gens l’ont oublié, cet homme a été capable de tenir le Parti Socialiste pendant des années. Sans clash et sans rouler les épaules. Il a donc un grand sens de la diplomatie et du compromis. Obama, Merkel, Cameron et les autres seront autrement plus faciles à fréquenter que les éléphants du P.S. De plus il a réussi, en étant responsable socialiste, à s’implanter et à durer en Corrèze, dans le fief de l’ineffable couple Chirac. Et croyez-moi, la promiscuité avec le vieux crabe, qui vous tapait facilement sur le ventre mais vous plantait un couteau dans le dos à la première occasion, ne devait pas être chose facile. Et je ne vous parle pas de la ci-devant Chodron de Courcel, toujours bien mise, mais facilement mal disposée, qui ne doit pas être facile à gérer.

Bref, si Hollande a pu longtemps passer pour Flambi, il n’en est rien maintenant, et ses détracteurs peuvent d’ores et déjà manger leur chapeau. Un Flambi président, ça n’existe pas. Le contraste était d’ailleurs frappant lors du débat entre le petit teigneux qui roule les épaules et le calme olympien et l’aplomb de celui qui a osé terminer le débat avec son anaphore, moi ,président, où pendant plus de trois minutes il a atomisé Sarkozy en montrant comment il envisageait d’être l’exact contraire de son prédécesseur. Ces trois minutes ont suffit pour que le tout le monde, y compris Sarkozy, comprenne que ce type n’a rien à voir avec Flambi et qu’il peut être très percutant, lorsque les circonstances l’exigent.

J'ajoute que jusqu'à présent, aucun de ses prédécesseurs, n'a fait ce qu'il a affirmé vouloir faire, a la fin du débat.

Aucun !

De plus, beaucoup de ses prédécesseurs furent très loin d'être irréprochables. Et je reste poli.

De Gaulle fut un grand homme d'Etat, mais un monarque tyrannique.

Pompidou, banquier agrégé de lettres (!) ne fit que profiter des trente Glorieuses et connut une fin de présidence sulfureuse.

Giscard, lui aussi, et à juste titre, ne fit qu'un mandat. En grande partie à cause de l'affaire des diamants de Bokassa.

Mitterrand a anéanti tous les espoirs que le peuple avaient fondé sur lui et sa gauche a fini dans le caviar. Ce qui est la pire des fins pour des gens qui se prétendaient de gauche.

Chirac, père spirituel de Sarkozy, c'est tout dire, a fini par être rattrapé par la justice et a été condamné. Comme Louis XVI et...Pétain.

Quant à Sarkozy, dans le genre pas présentable, il a largement remporté la palme et peut compter sur les juges pour l'empêcher de jouir sereinement de sa copieuse retraite. Il est redevenu "un homme comme les autres" et il va s'apercevoir que ce n'est pas facile, dans ces conditions, d'échapper à la justice. Surtout quand on l'a malmené, comme jamais, pendant 5 ans.

Je ne suis pas encarté au P.S, et ne l'ai jamais été. J'ai critiqué, sur ce blog, tous les prédécesseurs de François Hollande, qu'ils soient de droite ou de gauche. J'ai détesté Mitterrand et ses séides zélés.Dans le genre faux-cul on a rarement fait mieux et son intelligence n'avait d'égale que sa duplicité.

Mais j'ai le sentiment, pour la première fois depuis longtemps, que François Hollande est un homme honnête qui fera son possible pour accomplir au mieux la lourde tâche qui l'attend. En collaboration avec son gouvernement, et non en dépit de son gouvernement, comme le triste sire qui l'a précédé. Et comme il l'a souligné, dans la justice, et en s'efforçant au maximum de rester au contact des français.

S'il fait tout ce qu'il a dit dans cette tirade de plus de trois minutes, qui restera dans les annales, ce sera effectivement, pour la France et les français, un grand changement.

L'adresse pour accéder à la vidéo

Ne ratez pas le premier plan sur Sarkozy, il est très parlant. Il roule les épaules mais il n'a pas l'air très rassuré. Et, pour une fois, il avait raison.

Pour en finir avec Sarkozy qui, merci pour nous, quitte la politique pour aller jouer ailleurs, je n'aurais que deux mots : Tchao, pantin !
"J'aime pas les types qui croient à ce qu'ils disent. Et je peux même pas l'interrompre. Connerie, ce débat."
"J'aime pas les types qui croient à ce qu'ils disent. Et je peux même pas l'interrompre. Connerie, ce débat."

Dimanche 6 Mai 2012

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1.Posté par radigue le 07/05/2012 20:31
Il y en a beaucoup qui ne vont plus savoir sur qui jeter leur venin, sauf si François Hollande déçoit énormément, il a tellement promis.

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