En France, tandis que les entreprises bénéficient d'aides massives (plus de cent milliards chaque année) sans que l'État ne puisse tracer précisément l'attribution de ces fonds (!) les contribuables, eux, disposent d'un levier pour orienter une partie de leur impôt : la défiscalisation des dons. Souvent exploitée par les plus aisés, cette opportunité offerte par l'État chaque année ne devrait pas être ignorée par les moins fortunés. Cet article vise à démontrer pourquoi il serait dommageable pour ces derniers de se priver de ce véritable "cadeau fiscal".
Souvent le contribuable « lambda » ignore souvent qu’il peut détourner légalement une partie de son impôt vers les Restos du Cœur, une asso locale ou un média qu’il aime, avec des réductions d’impôt pouvant aller jusqu’à 75%. De quoi, au minimum, cesser d’être totalement spectateur.
Deux cents milliards pour les entreprises, et vous, rien ?
Selon les travaux de commissions parlementaires, de syndicats et d’ONG, le volume des aides publiques aux entreprises culmine autour de 211 milliards d’euros par an si l’on additionne exonérations, crédits d’impôt, subventions et niches diverses. D’autres évaluations plus « sages » tournent autour de 112–120 milliards, mais tout le monde s’accorde sur deux points : c’est colossal, et personne, même pas l’Etat, n’est vraiment capable de dire précisément qui touche quoi.
Dans ce maquis budgétaire, le citoyen-contribuable, lui, voit surtout passer la douloureuse au printemps, et c’est à peu près la seule chose dont il est sûr. Or, ironie de l’histoire, c’est justement ce même impôt qui peut être en partie redirigé, très concrètement, vers des causes choisies par celui qui paye.
66%, 75% : ce que rapportent réellement vos dons
En matière de dons, le fisc ne parle pas de « déduction » (qui réduit le revenu imposable) mais de réduction d’impôt : la somme calculée vient en moins directement sur l’impôt à payer. Pour un particulier résident fiscal français, le principe est simple :
Dons à la plupart des associations ou fondations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique : 66% de réduction d’impôt, dans la limite de 20% du revenu imposable, avec report de l’excédent possible sur 5 ans.francegenerosites+3
Dons à des organismes qui aident les personnes en difficulté (Restos du Cœur, banques alimentaires, Secours populaire, etc.) : 75% de réduction d’impôt jusqu’à 1 000 € de dons par an, puis 66% au‑delà.
En clair :
Un don de 100 € à une asso « classique » vous revient à 34 € après réduction (66 € de réduction).
Un don de 100 € à une association « Coluche » (Restos & co) vous revient à 25 € tant que vous n’avez pas dépassé les 1 000 € de dons sur l’année (75 € de réduction).
La règle des 1 000 € expliquée sans charabia
C’est là que beaucoup de gens décrochent, donc faisons simple et frontal.service-public+1
Sur les 1 000 premiers euros de dons annuels aux organismes d’aide aux personnes en difficulté :
Vous avez droit à 75% de réduction.
Réduction maximale sur cette tranche : 750 €.
Sur tout ce qui dépasse ces 1 000 €, que vous continuez à verser aux mêmes organismes :
Vous avez droit à 66% de réduction, comme pour les autres dons « classiques ».service-public+2
Cette partie entre dans le plafond global de 20% de votre revenu imposable (comme tous les dons à 66%).
Exemple 1 : 1 200 € aux Restos du Cœur
1 000 € à 75% → 750 € de réduction.
200 € à 66% → 132 € de réduction.
Total : 882 € de réduction d’impôt, pour 1 200 € versés.
Coût réel : 1 200 – 882 = 318 €.
Exemple 2 : 2 000 € aux Restos du Cœur
1 000 € à 75% → 750 €.
1 000 € à 66% → 660 €.
Total : 1 410 € de réduction, pour 2 000 € versés.
Coût réel : 590 €.
Même si on est radin, il y a un moment où ça devient idiot de ne rien donner
La question de départ est brutale : « Est‑ce que je préfère que ces 100, 500 ou 1 000 € partent à Bercy sans que je sache à qui ils profiteront, ou est‑ce que je préfère en orienter une bonne partie vers les Restos, un média que je lis, une asso locale, un hôpital, une ONG ? »service-public+2
Quelques ordres de grandeur :
100 € aux Restos → réduction réel 25 € (tant que vous êtes dans les 1 000 € à 75%).infodon+1
200 € à un média ou une asso d’intérêt général → réduction réel 68 € (66% de réduction, soit 132 €).labonnecause+2
500 € à un ensemble d’assos sur l’année → 330 € de réduction, réduction réel 170 €.fonds-publics+2
À partir du moment où l’on paie l’impôt sur le revenu et où l’on a un peu de marge de manœuvre, ne rien donner revient, objectivement, à laisser l’État décider à 100% de l’affectation de cet argent, plutôt que d’en orienter une partie soi‑même.
Comment faire concrètement (et sans se prendre la tête)
Choisir la ou les causes : Restos du Cœur, banques alimentaires, Secours populaire, Emmaüs, ONG de santé, asso d’aide aux migrants, médias d’intérêt général labellisés, etc.labonnecause+2
Vérifier l’éligibilité : l’organisme doit être d’intérêt général ou reconnu d’utilité publique, souvent clairement indiqué sur son site (« Vos dons sont déductibles de vos impôts à hauteur de 66% / 75% »).unicef+2
Payer avant le 31 décembre : virement, CB, chèque, don en ligne ; un reçu fiscal (papier ou PDF) vous est fourni.toutsurmesfinances+1
Reporter les montants dans la bonne case de la déclaration de revenus (ou laisser votre logiciel le faire), en conservant les reçus pour un éventuel contrôle.bouxieresauxchenes+2
Le résultat est parfaitement calculable, à l’euro près, et très facile à expliquer à vos proches : « J’ai donné 300 €, cela m'économise 225 euros sur nos prochains impôts ! » vaut tous les discours sur la solidarité.
« J'ai fait un don de 300 €, ce qui me permet d'économiser 225 euros sur mes prochains impôts ! » Une telle déclaration est plus percutante que n'importe quel discours sur la solidarité.
Addendum
Quand le don est‑il pris en compte ?
Pour l’impôt sur le revenu, la date qui compte est la date d’encaissement par l’organisme, entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année N+1.
Exemple : un don encaissé le 30 décembre 2025 sera pris en compte dans la déclaration de revenus 2025 déposée au printemps 2026.
Avec le prélèvement à la source,quand voit‑on la réduction ?
Le taux de prélèvement à la source ne tient pas compte au fil de l’année des dons effectués ; la réduction est restituée après la déclaration, avec un décalage.
Mécanisme standard aujourd’hui :
Si vous aviez déjà des dons l’année précédente, le fisc vous verse en janvier un acompte de 60% de vos réductions/crédits d’impôt (dont les dons), calculé sur la dernière déclaration connue.
Après votre déclaration de revenus (printemps N+1), le fisc régularise en été : versement du solde (les 40% restants, ou la totalité si vous commencez à donner) ou reprise d’un trop‑perçu.
Concrètement pour un premier don
Si vous faites vos premiers dons en 2025 :
L’association encaisse immédiatement.
Vous déclarez ces dons au printemps 2026.
Vous recevez la réduction (en une fois, par virement ou par baisse du solde à payer) à l’été 2026.
À partir de là, en janvier 2027, vous commencerez à recevoir chaque année l’acompte de 60%, puis le solde l’été.
Sources :
https://www.service-public.gouv.fr/particuliers/vosdroits/F426
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F426?lang=fr
https://www.vie-publique.fr/en-bref/299624-aides-publiques-aux-entreprises-combien-selevent-elles
https://www.impots.gouv.fr/professionnel/dons-et-reduction-dimpot
https://www.fonds-publics.fr/aides/reduction-impot-dons-organismes
https://www.francegenerosites.org/fundraising-quelles-reductions-dimpots-pour-les-dons/
https://labonnecause.fr/guide-du-don/dons-associations-reductions-impots/






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