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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Peu d’impôt tue la démocratie !

Dans notre pays il est de tradition de ne pas aimer l’impôt. C’est pourquoi toute baisse d’impôt est toujours populaire. Depuis plusieurs années M. Chirac et ses gouvernements successifs baissent donc régulièrement l’impôt sur les revenus. Trop d’impôt tue l’impôt ! Répète inlassablement le locataire de l’Elysée.



Peu d’impôt tue la démocratie !
Tout récemment il vient même de s'attaquer à l'un des fondements de notre système fiscal, à savoir la progressivité de l'impôt. Plus on est riche, plus on paie d'impôt, et vice versa. Selon M. Chirac, pour une fois d'accord avec Sarkozy, les riches paient trop d'impôts ! Ils vont finir par partir à l'étranger (avec la caisse) Versons un pleur en rappelant toutefois que les vrais riches sont partis depuis longtemps. Quand aux autres ils délocalisent à tour de bras Pour éviter tout cela, dixit Villepin, il suffit de diminuer les tranches de l'imposition et de la limiter à 60%, voire 50% pour Sarkozy, le solitaire énervé de Neuilly.

En fait tous les spécialistes s'accordent pour reconnaître que la dernière réforme fiscale proposée aboutira une fois de plus à favoriser essentiellement … les riches. En effet, tous ceux qui gagnent de l'argent en dormant vont pouvoir bénéficier de l'abattement de 20%. Quand aux très riches ils vont pouvoir arroser le plafonnement déguisé de l'ISF. Mais bien entendu, pour le poète Villepin, qui au passage s'écarte définitivement de la mouette pour se rapprocher toujours plus du requin *, et pour le sinistre Coppé, dont la parole ne vaut pas un kopeck et à qui personne n'achèterait une voiture d'occasion, le but essentiel de cette réforme est de favoriser les classes moyennes. Ben voyons ! Tous les menteurs professionnels vous le confirmeront ; plus c'est gros, plus ça passe.

Quant aux 95% de français qui ne sont pas assujettis à l'ISF, et qui ne le seront jamais, ils ne doivent pas perdre de vue que l'impôt sur le revenu, c'est une victoire du citoyen. Rappelons-nous le temps, pas si lontan, où seuls les « imposables » avaient le droit de vote. Payer l'impôt c'est avoir un droit de regard sur ce que l'on fait de sa contribution. Mais au fait pourquoi croyez-vous que les néo libéraux qui nous gouvernent tiennent tant que cela à diminuer leurs ressources ? Seraient-ils devenus masos ou pire ne sauraient-ils plus compter ? Pas du tout ! C'est d'une part parce que dans le même mouvement ils augmentent les impôts indirects (TVA, TIPP etc.) beaucoup plus injustes et opaques que l'impôt sur le revenu, et d'autre part parce que, ce faisant, beaucoup de dépenses qui ne pouvaient être assurées que par l'Etat (la rémunération des fonctionnaires, les hôpitaux publics, les routes gratuites, l'école publique gratuite etc.) ne pourront plus être assurées et que l'on devra se tourner, contraints et forcés, vers… les capitaux privés. Qui se feront un plaisir d'investir ces secteurs réputés peu rentables et de démontrer rapidement le contraire ! Bien entendu la contrepartie sera que l'école ne sera plus jamais gratuite (faut pas rêver) toutes les routes seront désormais payantes, tous les patients devront payer… un maximum, et les fonctionnaires constitueront un improbable souvenir.

Tout un chacun pourra constater aisément que la manœuvre, machiavélique, est sur le point d'aboutir. Toutes les dépenses « sociales » c'est-à-dire non immédiatement rentables, ont de plus en plus de mal à être assurées. Tous les requins du marigot, qui ont bouffé toutes les mouettes, surtout à particule, depuis longtemps, attendent impatiemment qu'on leur remette, enfin, les clefs de l'appartement. C'est pour cela d'ailleurs qu'ils tiennent tant à se débarrasser des fonctionnaires : à cause d'eux on perd beaucoup trop de temps en formalités !

Mais le Français est content ; il va payer moins d'impôts. Pauvre de lui, pauvres de nous !

Une dernière pour la route. J'ai appris récemment, grâce à Daniel Mermet, que sur un yacht tout est hors taxe ! Depuis l'essence jusqu'au mobilier, en passant par les cigarettes, les call girls et le caviar. Elle n'est pas belle la vie… pour les riches ? Par ailleurs les salaries de HP ne comprennent pas comment on peut les licencier alors que leur société fait des bénéfices. Je leur explique : avec un quart des effectifs en moins les actionnaires d'HP feront encore plus de bénéfices. L'économie moderne, ce n'est pas plus compliqué que cela. Même Chirac a tout compris, alors…

* M. de Villepin a écrit, dans une autre vie sans doute, « La mouette et le requin »



Dimanche 18 Septembre 2005

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1.Posté par Clemence Auguste Royer le 21/01/2010 12:42
L’impôt est -il le prix de la liberté et de la démocratie ?
Plus d’impôt est- ce plus de démocratie et de libertés ?
La modicité des impôts est- elle une caractéristique des pays despotiques ?

Montesquieu l’affirmait en 1748 dans « L’esprit des lois » dans les termes suivants : « on peut lever des impôts plus forts à proportion de la liberté des sujets ; et l’on est forcé de les modérer au fur et à mesure que la servitude augmente ». Oui, vous avez bien compris, c’est à rebours du sens commun, c’est donc un paradoxe…mais c’est vrai ! Cette hypothèse, à rebours du sens commun, apparaît aujourd’hui fondée empiriquement.

Aujourd’hui, nous le démontrons scientifiquement dans un Article publié dans la revue française des finances publiques (N° 108-ocobre 2009) intitulé : lLe le paradoxe de Montesquieu, de la corrélation entre l’importance des prélèvements obligatoires, le développement économique et social et le niveau de démocratie.

En mobilisant les statistiques mondiales sur les prélèvements obligatoires en proportion du PIB d’une part et les classements des pays en fonction du niveau de démocratie d’autre part, nous avons établi des corrélations mathématiques fortes :

- les pays dont le poids de la fiscalité dans la richesse nationale est relativement faible, inférieur à 12-15 %, sont essentiellement des pays dictatoriaux ou à faible indice démocratique et de développement humain IDH) ;;);
- les pays dont la part de la fiscalité est relativement plus importante, entre le seuil précédent et 25 % du PIB, sont considérés comme semi- démocratiques par les indices adéquats et d’indiceddl’indiced’indice de développement humain moyen;
- ;
- les pays dont la part de fiscalité dans le PIB est de plus de 28 % sont presque toujours démocratiques et d’indice de développement humain élevé ;
- le coût marginal de la démocratie est croissant : un point supplémentaire de prélèvement obligatoire dans le PIB profite de moins en moins à la progression de l’indice démocratique. De plus, il existe un seuil fiscal au-dessus duquel les progrès démocratiques paraissent infimes, voire nuls, alors que les prélèvements obligatoires augmentent, qui correspond à une part de la fiscalité dans le PIB proche de 33 %on remarque au-delà du seuil de 33 % que le coût marginal du supplément de démocratie est croissant.

L’article tente d’apporter une explication à cette corrélation.




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