La Théorie de la Bêtise de Bonhoeffer : Quand l'Intelligence Capitule Face au Conformisme

L'auteur de cette théorie ? Dietrich Bonhoeffer, théologien allemand exécuté par les nazis en 1945, qui a développé en prison ce qu'il faut bien appeler une radiographie impitoyable de la nature humaine.

Le Génie Prophétique d'un Homme Face à l'Apocalypse

Décembre 1942. L'Allemagne vient de proclamer la guerre totale, la Solution Finale bat son plein, et Dietrich Bonhoeffer observe depuis sa cellule comment son pays de poètes et de penseurs s'est métamorphosé en machine génocidaire. 
 

Ce brillant théologien — doctorat à 21 ans, formation internationale à Berlin, New York et Barcelone — se pose alors LA question qui nous obsède encore aujourd'hui : comment des sociétés entières peuvent-elles basculer dans l'irrationnel ?
 

Sa réponse, développée dans son essai After Ten Years, constitue l'une des analyses les plus lucides jamais écrites sur la stupidité collective. Et, le plus troublant ? Cette théorie élaborée il y a 80 ans décrit avec une précision glaçante nos dérives contemporaines.

La Bêtise : Plus Dangereuse que la Méchanceté Pure

Bonhoeffer livre d'emblée sa thèse révolutionnaire : la stupidité est un ennemi du bien plus dangereux que la malice.
 

Pourquoi ? Parce que contre le mal, nous pouvons protester, le dénoncer, le combattre par la force. Le méchant garde une logique, aussi tordue soit-elle, qui nous permet d'anticiper ses actions.
 

Mais, face à la stupidité, nous sommes sans défense. Les protestations deviennent vaines, le raisonnement tombe dans l'oreille d'un sourd, et les faits qui contredisent les préjugés sont tout simplement pas crus.
 

La personne stupide devient alors satisfaite d'elle-même et facilement irritable, ce qui la rend dangereuse et agressive.

L'Anatomie d'un Phénomène Social

Mais, attention : Bonhoeffer ne parle pas d'un défaut intellectuel. Pour lui, la stupidité n'est pas par essence un défaut intellectuel mais un défaut moral.
 

Il observe que les personnes qui vivent dans la solitude manifestent moins souvent ce défaut que les individus en groupe. La stupidité serait donc moins un problème psychologique que sociologique.
 

Le plus terrifiant ? Il apparaît que toutes les grandes ascensions de pouvoir infectent de stupidité une grande partie de l'humanité, un peu comme s'il s'agissait d'une loi sociologico-psychologique où le pouvoir des uns a besoin de la stupidité des autres.

Le Mécanisme de l'Abdication Intellectuelle

Bonhoeffer décrit avec une précision clinique le processus à l'œuvre : 
 

Sous l'impact écrasant d'un pouvoir en expansion, les humains sont privés de leur indépendance intérieure et renoncent plus ou moins consciemment à leur autonomie.
 

La personne stupide n'est pas indépendante. En discutant avec elle, on a pratiquement l'impression de ne pas avoir affaire à elle comme personne, mais à des slogans, des mots d'ordre qui se sont emparés d'elle.
 

Elle devient un outil sans cervelle, capable de faire n'importe quel mal, incapable de voir qu'il s'agit d'un mal.

Résonances Troublantes avec Notre Époque

Cette analyse vieille de 80 ans résonne avec une acuité troublante dans notre monde hyperconnecté. Remplacez pouvoir en expansion par algorithmes de recommandation, et slogans par mêmes viraux, et vous obtenez une description parfaite de nos dérives numériques.
 

Les parallèles sont saisissants :
 

- La viralité de l'irrationnel : les fake news se propagent 6 fois plus vite que les vraies informations

- L'effet de bulle : chacun reçoit sa version optimisée de la réalité

- L'engagement émotionnel Vs rationnel : les plateformes ont littéralement monétisé la controverse.
 

Comme l'analyse brillamment Korben dans son récent article, nous assistons à une industrialisation de ce que Bonhoeffer identifiait artisanalement : l'exploitation commerciale de la stupidité collective.

L'Impossible Combat Frontal

Bonhoeffer est catégorique : Seul un acte de libération, et non une instruction, peut vaincre la stupidité.
 

On ne convainc pas la stupidité par la raison. Cette leçon fondamentale devrait guider toutes nos interactions avec les irréductibles de notre époque - complotistes, désinformés chroniques, sectaires numériques.
 

Il nous faut abandonner toute tentative de convaincre la personne stupide et comprendre qu'une véritable libération intérieure n'est possible que lorsqu'une libération extérieure l'a précédé.

Les Stratégies de Résistance

Si nous ne pouvons convertir les stupides, que pouvons-nous faire ?
 

1. Reconnaissance et Protection

- Identifier rapidement les patterns de stupidité dans notre entourage ;

- Limiter les interactions coûteuses (émotionnellement, financièrement, temporellement) ;

- Documenter nos décisions pour nous protéger de leurs actions imprévisibles ;
 

2. Hygiène Cognitive Personnelle

- Diversifier nos sources d'information au-delà des algorithmes ;

- Pratiquer la quarantaine mentale : 48 h de recul avant de réagir ;

- Créer des scripts de sortie pour les conversations toxiques ;
 

3. Construction d'Alliances Lucides

- Former des réseaux avec d'autres esprits indépendants ;

- Soutenir les institutions qui favorisent la réflexion critique ;

- Créer des espaces de dialogue sans enjeu de pouvoir ;
 

L'Espoir dans la Libération Collective
 

Bonhoeffer nous rappelle qu'en définitive, le test ultime d'une société morale est le genre de monde qu'elle laisse à ses enfants.
 

Des initiatives encourageantes émergent : la Finlande et son éducation aux médias dès la maternelle (résultat : 69 % de confiance dans les médias traditionnels contre 29 % aux États-Unis), les programmes de désembrigadement inspirés des techniques de sortie de secte, les outils technologiques qui ralentissent le partage impulsif.
 

La stupidité numérique n'est pas une fatalité, mais un choix by design que nous pouvons collectivement refuser. N.D.L.R : en matière de pouvoir du collectif, regardez son effet (mondial) sur l’entreprise Tesla, qui a perdu 50 % en quelques semaines. Et, qui, à mon avis, ne s’en relèvera pas tant que Elon Musk n’aura pas totalement disparu de cette entreprise. Le pouvoir corrompt, mais celui de Trump corrompt absolument.
 

Une Vigilance de Chaque Instant
 

La leçon ultime de Bonhoeffer ? La reconnaissance de notre propre vulnérabilité. Nous ne sommes pas immunisés contre la stupidité. Nous cliquons trop vite, partageons sans vérifier, réagissons émotionnellement.
 

Comme l'écrivait ce visionnaire en 1942 : L'action ne naît pas de la pensée, mais de notre capacité à assumer nos responsabilités.
 

Dans un monde dans lequel la stupidité collective menace nos démocraties, notre responsabilité est claire : préserver notre lucidité, construire des îlots de rationalité, et travailler patiemment à créer les conditions d'une libération collective.
 

Car, comme nous l'a appris ce théologien mort pour ses idées, la liberté de penser se défend au quotidien, dans chacun de nos choix, dans chaque résistance à la facilité du conformisme ambiant.

N.B : article réalisé avec la collaboration de Genspark.ai
 

Sources :
 

• Vidéo Sprouts en Français : La théorie de la stupidité de Bonhoeffer
• Article original Nos Pensées.fr
• Analyse de Korben sur les algorithmes et la stupidité
• Une vidéo très intéressante sur le même sujet de Facebook.
• - Texte original : Dietrich Bonhoeffer, « After Ten Years » in Letters and Papers from Prison

N.B : la vidéo de Facebook a été postée par mon fils aîné Pascal (56 ans). Comme disait mon grand-père : « Les chiens ne  font pas des chats ».
 

C'est même cette excellente vidéo qui a attiré, en premier mon attention sur cette théorie de la bêtise, dont je ne connaissais pas l'auteur, mais dont, comme tout le monde, je connais bien les origines. 
 

J'ai immédiatement pris l'attache de Genspark.ai, qui ne connaissait pas non plus, mais qui m'a éclairé dans l'instant sur cet auteur et sa lumineuse théorie.
 

A propos de Genspark, que j'apprécie de plus en plus et qui de surcroît, a diminué son prix mensuel de presque trente dollars (au lieu de 20 pour ses concurrents) à près de 20 $, comme ses concurrents. 
 

Toujours à propos de Genspark elle vient de sortir son propre navigateur Internet.
 

Ce Qui va « plier le game », comme on, dit chez les jeunes, car, contrairement à certains navigateurs qui se contentent de répandre un peu d'I.A à leur navigateur existant, ce n'est pas un nouveau navigateur avec de l'I.A, c'est une I.A qui fait aussi office de (très puissant) navigateur.
 

Ce qui n'est absolument pas la même chose quand on connait la puissance de l'I.A de Genspark.
 

J'écrirai bientôt un article complet sur cette I.A qui, à mon avis, surpasse actuellement toutes les autres d'un point de vue global, c'est-à-dire tout ce qu'elle propose par rapport à ses concurrentes, pour, désormais, le même prix.
 

Pour ma part, Genspark, c'est Perplexity Pro, mais au carré !
 

Le seul bémol est que ce navigateur n'est disponible pour l'instant que sur Mac OS et très prochainement sur Windows. Je me félicite encore une fois d'être passé, en partie, à Windows après avoir utilisé seulement des Chromebook depuis 15 ans.
 

C'était justement pour pouvoir accéder, pour la première fois, à l'I.A de Microsoft (celle d'OpenAI en fait).
 

C'est toujours aussi vrai aujourd'hui car sur mon Chromebook, le système d'exploitation, Chrome OS, n'a pas bougé en cette matière, alors que par ailleurs Google fait des étincelles avec ses I.A. Bien sûr, je peux accéder à toutes les I.A, dont Gemini, celle de Google, sur mon Chromebook comme sur n'importe quel PC ou même smartphone. Cependant, l'OS est toujours le même tandis qu'il a complètement changé dans le Windows de Microsoft et même, péniblement certes et presque à reculons, chez Apple !
 

Et alors qu'Android lui-même, deuxième OS du Chromebook (le troisième étant Linux) change tout le temps.
 

Et, je suis sur la dernière version 137 beta de Chrome OS, qui est toujours incapable de régir correctement la fonction partager. Il est vrai que, depuis toujours, le partage n'a jamais été la caractéristique essentielle de Google.
 

De toute façon quand le navigateur A.I de Genspark sortira sur Android, il est vraisemblable que je vendrai mon dernier Chromebook, car Google ne manquera pas, comme il l'a fait après les premières versions d'Edge avec I.A, de s'ingénier (et il en a les moyens)  à nous empêcher de profiter sur ses Chromebook bon marché, des premiers avantages de l'I.A.