;
WEB SIDE STORIES- Site personnel de Guy DERIDET
Web Side Storie
WEB SIDE STORIES

«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



L’IA sait bâtir des châteaux en pixels… mais qui gère les égouts ?

Ma fille m'a demandé si je pouvais lui concocter un site Internet pour mieux faire connaitre ses multiples talents d'actrice de théâtre, doubleuse et formatrice en expression orale. Je me suis dit qu'avec les derniers développements de l'I.A, capable désormais de construire un site avec un prompt, ce serait un jeu d'enfant d’accéder à sa demande. Mal m'en a pris…



Image GPT 5
Image GPT 5

Je viens de connaître ces derniers jours la douloureuse expérience de ce qui permet à un site Internet de vivre et de subsister : ce que les spécialistes appellent le back-end. Un domaine essentiel, mais inaccessible au commun des mortels. Un domaine qu'en dépit de mon expérience de 25 ans de blogging, je ne connaissais absolument pas.

En effet, lorsque j'ai entrepris dans les années 2000 de créer ce site Internet, j'avais choisi un des très rares, à l'époque, créateur de ce qu'on appelait alors un blog. C'est-à-dire un site Internet d'aujourd'hui, mais dont la création ne demandait pour l'utilisateur aucune connaissance en informatique.

L'hébergeur s'occupe de toute la cuisine informatique et elle est copieuse concernant la face cachée, ou back-end, d'un site informatique. L'utilisateur ne se préoccupe que des contenus : textes, photos, vidéos, à l'aide des outils prévus par l'hébergeur pour cela.

Ainsi, après 25 ans de blogging, plus de 7 680 articles, je me suis aperçu que je ne connaissais rien du cambouis caché d'un site Internet.

Et, lorsque avec Manus AI d'abord, Claude 4 Sonnet ensuite, tous les deux en version payante, nous avons été confrontés aux spécialistes de ce cambouis, en l'occurrence Netlify et Github, force nous a été de constater que même guidés pas à pas par la meilleure IA du domaine en ce moment, j'ai nommé Claude, il est impossible à un non-informaticien de se dépêtrer des bugs de Netlify ou du langage abscons de GitHub. Surtout quand ces derniers mélangent allègrement l'anglais et le français dans leurs obscures commandes.

Je n'airai pas tout perdu toutefois, car ces récentes et amères péripéties m'ont inspiré cet article.

On nous vend, à coups de slogans, la fin des développeurs. Des IA capables de générer un site complet en 30 secondes avec un simple prompt.
ZipWP, Manus, Claude 4, Perplexity & co se pressent au portillon pour vous promettre votre empire numérique clés en main.

Le résultat ? Des façades clinquantes, des textes vaguement cohérents, des images qui en jettent… bref, du front-end à gogo. Le rêve.

Puis arrive le moment fatidique :

  • déployer sur Github,
  • configurer Netlify (soit-disant le plus simple),
  • jongler avec des clés API, des dépendances ou des builds qui plantent sans prévenir. 

Et, là, c’est le drame.

Le mirage du “no-code total”

Créer une vitrine avec l’IA est devenu enfantin. Mais, un site n’est pas qu’une vitrine : c’est une machine vivante, qui respire avec son serveur, ses bases de données, ses mises à jour, ses sécurités, ses sauvegardes. Tout cela se joue dans le back-end, ce monde obscur qui ne pardonne rien.

Or, ni Manus, ni Claude (aussi compétent soit-il), ni les plateformes soi-disant magiques n’épargnent l’utilisateur de cette jungle. Le “non-informaticien” finit immanquablement par se heurter à une forêt de messages d’erreurs dignes d’un vaudeville kafkaïen.

Les développeurs ne sont pas morts, ils rient doucement

On nous avait promis que l’IA allait ringardiser les informaticiens. La réalité, c’est l’inverse. Plus l’IA simplifie le front, plus le back devient critique. Et, tant que GitHub ressemblera à un rituel vaudou, tant que Kubernetes fera trembler les ingénieurs système, les développeurs peuvent dormir tranquilles.

Mieux encore : ils n’ont aucun intérêt à scier la branche sur laquelle ils prospèrent depuis vingt ans. Comme les garagistes avec les voitures bardées d’électronique, ils cultivent la complexité : indispensable, donc intouchable.

L’IA crée de la magie, oui. Mais, comme au cirque : pour chaque illusion brillante, il faut un technicien caché derrière le rideau qui vérifie que les câbles tiennent encore.

En résumé

L’IA peut générer un site magnifique en un prompt. Mais, quand il s’agit de le faire tourner, sécuriser, maintenir… Bienvenue dans le back-end, royaume impitoyable où seuls les initiés survivent.

Moralité : les informaticiens n'ont pas perdu leur boulot. Jusqu'à ce que, bien entendu, les I.A se mettent en tête d'investir le domaine des GitHub, Netlify et Cie. Ce qui, j'en suis convaincu, ne manquera pas de se produire.

 


Lundi 18 Août 2025

Lu 66 fois

Genspark A.I Browser - 12/08/2025

1 2 3 4 5 » ... 7

Mode d'emploi de ce site | Edito | Humour | Santé | Intelligence Artificielle | Covid-19 | Informatique | Sexualité | Politique | Coup de gueule | Coup de coeur | Voyages | Divers | Télécoms | Ordiphones | Musique | Archives | Bons plans | Belles annonces | Environnement | Partenaires