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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



F.N.S.E.A : un syndicat très particulier

Dans la série "Ces syndicats qui décrédibilisent le syndicalisme". Un article d'une militante d'ATTAC trouvé dans mon courrier, qui me paraît tout à fait intéressant et peut éclairer pas mal de gens sur ce syndicat, effectivement très particulier.



Du glyphosate, comme s'il en pleuvait
Du glyphosate, comme s'il en pleuvait
Bonjour,

Qu'est-ce qu'un syndicat ? Étymologiquement, sùndikos vient du grec ancien et signifie avocat (de sùn, signifiant avec et dike, signifiant procès, justice). Voilà. Donc un syndicat est créé pour défendre les syndiqués. Enfin, c'était l'idée à l'origine. Mais prenons, au hasard, le syndicat nommé Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA). Comme son nom l'indique, cette fédération de syndicats est censée défendre les "exploitants agricoles". Elle n'est pas censée défendre les "paysans", ni même les "agriculteurs". Non, elle défend les "exploitants". Le terme contient déjà une ambivalence puisqu'il signifie aussi bien "qui met en valeur" que "qui abuse"...

Qui dirige la FNSEA ? Essentiellement, des exploitants de l'agro-industrie qui ont "réussi" au point de passer plus de temps, sinon tout leur temps, à faire des coups financiers sur les cours des matières premières agricoles à l'international, à faire du lobbying pour leurs intérêts propres, que dans des champs. Souvent, ils "exploitent" des terres agricoles non seulement en France, mais aussi bien au Brésil, en Ukraine, bref là où "ça rapporte". Mais ces gens là s'identifient toujours aux "paysans" qu'ils prétendent -médiatiquement- défendre. Lorsqu'on doit prendre l'avion pour aller voir comment ça se passe dans son champ, là où triment des employés agricoles indigènes payés au lance-pierre, on n'est certainement pas un "paysan". Mais l'essentiel, c'est que tout le monde le croie.

Adhèrent donc à la FNSEA tous les "exploitants agricoles", petits ou gros, qui rêvent de prendre l'avion un jour eux aussi...En attendant, ils se contentent d'avoir le tracteur dernier cri, le 4X4 aussi beau que celui du voisin, et assez de cash pour acheter les terres qui se libèrent pour devenir plus gros, et certains parviennent même à prendre l'avion occasionnellement pour des destinations de vacances...Enfin, quand ça se passe bien. Car pas mal d'entre eux finissent plutôt au bout d'une corde faute d'avoir pu rembourser les crédits astronomiques qu'ils ont sur le dos. Devenus employés des banques ou de la grande distribution, ils ne peuvent plus fixer leurs marges et travaillent à perte ou presque. Victimes d'un modèle défendu par ceux qui prétendent les défendre...

Alors bien sûr, pour tous ceux là, il faut produire beaucoup et vite. La banque est toujours là à trépigner dans leur dos et les talonne sans relâche. Ceux-là sont donc très très stressés. Les considérations écologiques "leur en touchent une sans faire bouger l'autre", comme disait un certain président. Pour eux, les pesticides, ça ne se discute même pas: c'est la seule façon qu'ils connaissent de produire beaucoup et vite.

Petit rappel : c'est l'industrie de l'armement qui, devant écouler les stocks de produits chimiques ayant servi à fabriquer les gaz de combat et autres armes charmantes, a promu au sortir de la guerre le mythe selon lequel l'agriculture ne pouvait se passer de ses produits qui ont servi à fabriquer les engrais et les pesticides. C'est ce conflit d'intérêt majeur qui a précipité l'agriculture dans l'impasse où elle se trouve aujourd'hui : produire des semences et des cultures entièrement dépendantes de ces produits, quitte à ruiner les sols, l'eau et l'air, et créer ainsi une spirale d'appauvrissement des sols et de multiplication des maladies et des parasites entraînant l'usage toujours plus massif de produits chimiques. Une opération extrêmement rentable pour Bayer*, etc...

Le fait que pendant des siècles l'agriculture se soit dispensée de ces produits toxiques, et que les problèmes de quantité de production (si tant est qu'ils existent) se résolvent parfaitement en permettant à plus de paysans de s'installer n'effleure pas même l'esprit de nos décideurs toujours prompts à consulter la FNSEA (des électeurs choyés) sur les questions agricoles.

Donc, au lieu de remettre en question cette aberration, la FNSEA a toujours préféré, au détriment à long terme de ceux qu'elle prétend défendre, attaquer tous ceux qui s'opposent aux pesticides. Cette fois, elle va encore plus loin en accusant EELV de "pollution démocratique" !!

Le résultat de la politique agricole promue par la FNSEA (pro-OGM, pro-Pesticides, pro-subventions pour les plus gros, etc...) est catastrophique. Si celle-ci appelle à "déclencher les feux de la colère" contre le gouvernement, c'est juste pour mieux négocier avec lui des subventions pour les agro-industiels déjà nantis et précipiter la chute des autres... Alors que ce syndicat est majoritaire, en cinquante ans la France a perdu plus de trois millions d'agriculteurs. En 2016, ils ne représentaient plus que 3,6% de la population active. On reconnaît l'arbre à ses fruits.

SE


Mercredi 27 Novembre 2019

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