Il y a quelques jours, je suis tombé sur une analyse fascinante concernant la guerre technologique qui fait rage entre les États-Unis et la Chine. Au-delà des aspects techniques sur les semi-conducteurs et l'intelligence artificielle, ce qui se dessine sous nos yeux est la répétition d'un schéma historique bien connu, mais dont l'issue pourrait être bien plus dramatique que par le passé.
À force de vouloir briser les jambes de son concurrent pour l'empêcher de courir, l'Amérique est en train, sans le vouloir, de lui apprendre à voler.
L'effet boomerang des sanctions
La stratégie de Washington semblait pourtant simple sur le papier : priver la Chine des puces électroniques les plus avancées (les fameuses cartes Nvidia) pour étouffer dans l'œuf ses progrès en intelligence artificielle. C'est une approche de "force brute", typiquement américaine, qui repose sur l'idée que la suprématie technologique ne s'achète qu'à coups de milliards de dollars et de matériel de pointe.
Mais les résultats récents prouvent l'échec spectaculaire de cette doctrine. En interdisant l'accès au matériel le plus performant, les États-Unis ont contraint les ingénieurs chinois à faire ce que l'Occident a oublié de faire : optimiser.
L'exemple de la firme chinoise DeepSeek est à ce titre humiliant pour la Silicon Valley. Là où les géants américains mobilisent des dizaines de milliers de processeurs pour entraîner leurs modèles d'IA, les Chinois parviennent désormais à des résultats comparables avec des ressources matérielles soixante-quatre fois inférieures. La contrainte a créé l'efficacité. En fermant la porte de la facilité, Washington a forcé la Chine à emprunter le chemin de l'intelligence architecturale. C'est le principe du judo : utiliser la force de l'adversaire (ici, le poids des sanctions) pour le déséquilibrer.
L'histoire bégaie : le syndrome de la station spatiale
Ce n'est pas la première fois que nous assistons à ce phénomène. Souvenez-vous lorsque les États-Unis ont interdit à la Chine l'accès à la Station Spatiale Internationale (ISS) par peur de l'espionnage. Le résultat ne s'est pas fait attendre. La Chine ne s'est pas arrêtée de rêver d'espace ; elle a simplement construit sa propre station, Tiangong. Aujourd'hui, alors que l'ISS est vieillissante et en fin de vie, la Chine dispose d'une station flambant neuve et entièrement autonome.
Nous voyons exactement la même dynamique dans les panneaux solaires, les véhicules électriques ou la 5G. À chaque fois que l'Occident pense détenir un verrou technologique infranchissable, la Chine, forte de ses plans quinquennaux et de sa vision à long terme, contourne l'obstacle ou crée une nouvelle route.
Il ne fait aucun doute pour moi que la Chine parviendra rapidement à l'autonomie totale dans la fabrication des puces. Le dernier verrou, celui des machines de lithographie hollandaises, sautera comme les autres. Probablement pas en copiant la technologie existante, mais en inventant un nouveau procédé de fabrication que nous n'avons pas vu venir.
De la guerre économique au risque militaire
C'est ici que mon analyse se teinte d'une inquiétude réelle. Si l'on accepte l'idée que la Chine a "déjà gagné" la bataille de l'autonomie technologique, il faut alors se tourner vers la réaction du perdant. Et c'est là que réside le véritable danger.
La psychologie américaine, qu'elle soit démocrate ou républicaine, est entièrement construite sur le mythe de l'exceptionnalisme. Pour les États-Unis, être le numéro un n'est pas un objectif, c'est un droit divin, une composante de leur identité nationale. L'idée même de devenir le numéro deux, de partager le podium avec une puissance asiatique au système politique différent leur est viscéralement insupportable.
Tant que les États-Unis pensent pouvoir freiner la Chine par des taxes douanières, des interdictions d'exportation ou des alliances commerciales, le conflit reste "froid". Mais que se passera-t-il le jour où Washington réalisera que son arsenal économique est vide et que la Chine continue son ascension ?
C'est le piège classique décrit par l'historien Thucydide : le moment le plus dangereux survient lorsqu'une puissance dominante prend peur face à une puissance montante. Si les leviers économiques ne répondent plus, la tentation d'utiliser le dernier atout restant — la puissance militaire — deviendra immense.
La guerre des puces n'est peut-être que le prélude à une guerre tout court. En voulant désespérément rester seuls au sommet, les États-Unis pourraient bien nous entraîner tous dans leur chute. Espérons que la sagesse l'emporte, mais l'histoire nous a appris que les empires déclinants sont souvent les plus agressifs.
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