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On croyait avoir tout vu avec Donald Trump. Le mur, les tweets, le capitole, les procès. Mais pour son second mandat, notre ami à la mèche orange a décidé de réaliser un vieux rêve d'enfant : jouer aux petits bateaux, mais avec la 4ème flotte de l'US Navy.
"Make Piracy Great Again"
L'histoire est presque trop grosse pour être vraie, et pourtant. En cette fin décembre 2025, l'US Navy a commencé à arraisonner des pétroliers vénézuéliens en pleine mer. Le prétexte ? Une « quarantaine maritime » pour lutter contre la drogue et la dictature. La réalité ? Un braquage à mains armées géopolitique.geo+1
Il faut imaginer la scène. Ce n’est plus Jack Sparrow avec son eye-liner qui coule et son goût pour le rhum. Non, c’est l’Oncle Sam qui pose son gros destroyer à côté d’un tanker et qui dit : « Joli bateau. Il serait dommage qu'il lui arrive bricole. Donnez-nous le pétrole, on le vendra nous-mêmes ».bbc
Christophe Ventura, dans le Diplo, appelle ça le « corollaire Trump » à la doctrine Monroe. Moi, j’appelle ça de la flibusterie d’État. Au XVIIe siècle, les corsaires avaient une « lettre de marque » du Roi pour piller légalement. En 2025, Trump a juste un décret présidentiel et un porte-avions. Le progrès, c’est formidable.military+1
Le droit international ? Connais pas.
Ce qui est fascinant, c’est l’aplomb. Quand des manifestants à Caracas le traitent de « pirata del Caribe », ils pensent l'insulter. Je suis sûr qu'au fond, ça le flatte. Ça fait « homme fort ». Ça fait viril.marine-oceans
Car soyons sérieux deux minutes : si vous ou moi volons un scooter dans la rue, c’est de la délinquance. Si Washington vole 2 millions de barils de brut en haute mer, c’est de la « stratégie de sécurité nationale ». C'est la magie du vocabulaire impérial. Moscou et Caracas hurlent à la piraterie, mais Trump s'en moque éperdument. Il a réinventé le droit maritime : la mer appartient à celui qui a les plus gros canons.nytimes+1
L'Europe regarde ailleurs
Et nous, pendant ce temps-là, sur notre vieux continent ? On regarde nos chaussures. On murmure que « c’est compliqué ». Personne n’ose dire au Capitaine Crochet de Washington qu'il est en train de transformer la mer des Caraïbes en zone de non-droit.
J'ai 79 ans, j'en ai vu passer des présidents et des crises. Mais cette transformation de la première puissance mondiale en corsaire des mers du Sud, c'est du jamais vu. On attend quoi pour la suite ? Que l'Air Force One soit repeint avec une tête de mort sur l'empennage ?
En attendant, si vous avez prévu une croisière aux Antilles cet hiver, vérifiez bien que votre paquebot ne transporte pas trois gouttes de pétrole vénézuélien. On ne sait jamais, Donald pourrait avoir envie de renflouer la dette américaine en revendant vos bijoux de famille.
À l'abordage !
Sources :
https://www.bbc.com/news/articles/c87lnn09yj8o
https://www.monde-diplomatique.fr/2026/01/VENTURA/69163
https://www.nytimes.com/2025/12/04/us/politics/boat-strikes-trump-hegseth-caribbean.html
https://www.reuters.com/world/americas/russia-compares-us-blockade-venezuela-piracy-2025-12-25/