Une vidéo de l'excellente chaîne YoutTube Limit, que je vous recommande chaudement si vous vous intéressez à ce sujet. Et, comment peut-on ne pas s'y intéresser ?
L'introduction de la vidéo
Peut-on vraiment s’adapter au chaos climatique ?
Dans cet échange passionnant, Ilian Moundib démonte les illusions autour de "l’adaptation" au changement climatique.
Physicien et auteur du livre Fake or Not : s’adapter au changement climatique, il alerte :non, nous ne sommes pas prêts. Ni techniquement, ni collectivement.
Moundib propose une réappropriation politique du mot "adaptation" : il s’agit de créer des institutions de partage, de repenser nos infrastructures, de sortir des logiques de compétition économique pour faire face, ensemble, à un monde à +4°C.
Un talk lucide, dense et engagé, qui propose un nouveau récit d’entraide et de résilience, loin des illusions techno-solutionnistes.
Après avoir regardé la vidéo, vous trouverez le résumé et l'analyse des concepts essentiels énoncés par Ilian Moundib.
Synthèse Stratégique
Voici le résumé et l'analyse des concepts essentiels énoncés par Ilian Moundib, physicien et auteur de S'adapter au changement climatique, pour ceux qui souhaitent agir concrètement.
L'Analyse des Concepts Essentiels pour l'Action
Le cœur de la réflexion d'Ilian Moundib repose sur la nécessité de repolitiser et de redéfinir l'adaptation face à trois réalités incontournables : l'irréversibilité climatique, l'illusion du techno-solutionnisme, et l'urgence de la solidarité.
1. La Reconnaissance de l'Inévitable (Sortir de la Paralysie)
Le premier pas vers l'action est la lucidité.
L'irréversibilité climatique
Moundib insiste sur le caractère irréversible du changement climatique tel qu'il est déjà engagé par nos émissions passées. Même en stoppant toutes les émissions immédiatement, une élévation de température et ses conséquences (points de bascule, événements extrêmes) sont déjà "calibrées".
Le concept clé pour agir : Il ne s'agit plus seulement d'atténuer (réduire les émissions), mais d'accepter cette trajectoire de fait et de se concentrer sur la mise en sécurité face aux conséquences. Cette reconnaissance est un moteur pour l'action lucide, non pour la résignation.
L'illusion de l'« Adaptation » simpliste
Le terme "adaptation" est souvent galvaudé et réduit à des solutions techniques (climatiseurs, digues, dessalement) ou marchandes qui ne font que maintenir un système de compétition économique. Cette approche conduit à un « capitalisme de la survie » où seuls les plus riches pourront se prémunir, accentuant les inégalités et la fragilité collective.
Le concept clé pour agir : L'adaptation doit être un projet politique et non un marché. Elle ne peut être efficace que si elle est sociale et collective.
2. Le Nouveau Récit de l'Adaptation (La Voie de l'Action)
Pour les acteurs qui veulent faire quelque chose, la solution proposée est la « Sécurité sociale des communs et des besoins ».
Se réapproprier l'Adaptation par le Commun
L'adaptation doit être vue comme l'institutionnalisation d'un filet de sécurité basé sur les communs essentiels : l'eau, l'alimentation, la santé, l'énergie, l'habitat. C'est l'idée de sortir ces besoins fondamentaux de la logique de concurrence et de les placer sous une gestion collective, résiliente et solidaire.
L'action concrète : Cela implique de militer ou de participer à la mise en place d'infrastructures de la robustesse (décentralisées, redondantes) et à des politiques publiques visant à garantir l'accès de tous à ces ressources en situation de crise climatique (scénario à +4°C).
Construire l'Entraide par la Base
Dans les périodes de chaos et de pénurie, les solidarités spontanées et l'entraide sont les mécanismes naturels de survie. Plutôt que d'attendre l'action d'États défaillants (un scénario évoqué par Moundib), l'enjeu est de créer ces « institutions de l'entraide par la base » dans nos vies et nos communautés. C'est par la généralisation de ces initiatives locales que le pouvoir politique sera amené à les institutionnaliser.
L'action concrète :
Développer activement la résilience locale, le partage des connaissances et des ressources, et les liens sociaux (la « noosphère ») au sein de son territoire. Le changement s'enclenche toujours en bas avant de se généraliser en haut.
3. La Diversité Contre la Fragilité (Le Principe de Robustesse)
Le modèle actuel est optimisé pour l'efficacité économique au détriment de la résilience. Un système efficace est souvent un système fragile (fragilité des chaînes logistiques, des infrastructures centralisées).
Leçon du Vivant : La Diversité
Pour faire face à l'incertitude climatique (impossibilité de prévoir exactement la prochaine crise), la diversité est la force. Un écosystème diversifié est robuste. Appliquer ce principe aux sociétés signifie accepter la redondance, la décentralisation, et la variété des solutions locales.
L'action concrète :
Dans tout projet d'action, privilégier les solutions diversifiées et locales plutôt que l'optimisation maximale, que ce soit pour la production alimentaire, la gestion de l'eau, ou les réseaux d'énergie.
4. Le Sens de Vivre dans l'Absurde (Pousser son Rocher)
Pour dépasser la tristesse et l'indignation, l'analyse d'Ilian Moundib propose de trouver un sens à l'action elle-même.
La quête de sens
La connaissance lucide de la situation ne doit pas mener à la paralysie, mais au contraire, elle donne un sens à nos vies. L'action, même difficile et sans garantie de succès total, devient une raison d'être. C'est l'image de « pousser son rocher » (référence à Sisyphe) : l'effort quotidien et l'engagement sont la vraie source de bonheur et de vitalité face à la menace.
L'action concrète :
Ne jamais céder au désespoir. L'engagement continu dans la construction des institutions de l'entraide et de la robustesse est la preuve que l'on est en vie et que l'on agit sur le réel. L'action est une raison de vivre.
Conclusion pour l'Action
Ce talk est un appel à passer d'une posture de spectateur indignant ou résigné à celle d'un acteur de la résilience collective. L'action face à l'inéluctable n'est pas de tout sauver, mais de créer une Sécurité sociale du Vivant qui protège les besoins fondamentaux et les communs pour garantir une capacité de survie et d'humanité au milieu du chaos à venir.
C'est un projet de long terme qui commence par la construction de la solidarité au niveau le plus local.
Source :
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https://marble.worldlabs.ai/world/9f9af2c0-dd3b-4a43-b679-c7bc54f40078
Jusqu'à présent, les I.A géraient le texte, l'image, la vidéo et le son, mais sans les trois dimensions que nous connaissons dès la naissance.
Marble remédie à ces lacunes... Et, ce n'est que le début.