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«L'avenir n'est plus ce qu'il était» [Paul Valéry]



Éloge de l'autosexualité

Lors de mon précédent billet sur ce sujet je n’ai pas évoqué une chose importante dans la vie d’un retraité célibataire, à savoir le sexe.

Je vois des têtes blondes qui ricanent ; le sexe après 60 ans, et quoi encore !



Éloge de l'autosexualité
Toutes mes excuses, jeunes et fringants damoiseaux(selles ?) mais je vous informe que la vie sexuelle ne n’arrête pas, pour beaucoup d’hommes, avant un âge qui peut s’avérer très avancé, c'est-à-dire bien au-delà des 60 ans. Concernant la sexualité des femmes du même âge je ne saurais me prononcer, je ne les fréquente pas.

Ce préambule posé je précise et là je constitue, il me semble, une exception : le cul occupe chez moi la place qu’il mérite, à savoir… je m’assois dessus. J’entends par là, au sens figuré bien entendu car au sens propre, là, je n’entends pas grand-chose, que chez moi, contrairement à mes congénères masculins, le sexe peut occuper effectivement plus de 90 % de mon cerveau, mais seulement 1 heure pas jour. En effet selon certaines statistiques le cerveau masculin serait sollicité très fréquemment, par des stimulations d’ordre sexuel. A cet égard, je dois me ranger, selon le mot célèbre, dans la catégorie des intellectuels, c'est-à-dire des personnes qui ont découvert qu’il existe dans la vie des choses plus intéressantes que le sexe.

Comment pratiquer le sexe quand on est seul ? En devenant un adepte de l’onanisme, n’importe quel gamin(e) vous le confirmera. Que personnellement j’appelle autosexualité, par opposition à l’hétéro et/ou l’homo sexualité. Je déteste le terme de masturbation, terme certainement inventé par les religieux pour culpabiliser les adolescents, les hommes mariés et les célibataires depuis des siècles.

A noter que la vie sexuelle masculine commence avec l’onanisme, dès la puberté, se poursuit pendant le mariage (plus de 80% des gens mariés se masturbent, mais oui madame) et reprend de plus belle après le divorce, et le retour au célibat qui l’accompagne.

Quelques remarques à propos de l’autosexualité.

En premier lieu, et par définition elle ne nécessite aucun partenaire. Ce qui explique qu’elle soit pratiquée beaucoup plus souvent, et pose beaucoup moins de problèmes que le coït grégaire traditionnel. Autrement dit, en qualité de célibataire, je peux me faire plaisir quand, et comme j’en ai envie, c'est-à-dire, pour ma part, en moyenne une heure par jour. Pour parvenir à une telle moyenne, et comme je l’ai déjà dit les non intellectuels peuvent faire beaucoup mieux, avec deux personnes en même temps et au même moment dans le contexte hétérosexuel il faut…beaucoup de chance et généralement cela ne dure pas très longtemps (3 ans maxi, ce qui est peu sur toute une vie, selon les dernières statistiques) Concernant le contexte homosexuel je ne me prononce pas, car là encore, je ne le fréquente pas.

S’agissant ensuite de la façon dont l’autoexexualité peut être pratiquée il y a loin de la secousse furtive sous la douche à l’orgasme véritable. Tout le monde connaît la première, peu de gens arrivent, seuls, à la seconde. A cet égard dissipons un malentendu fréquent : pour la raison indiquée précédemment le fait qu’un homme éjacule ne signifie aucunement qu’il ait ressenti l’orgasme. Et oui mesdames, c’est comme chez vous, il y a la petite secousse, voire rien du tout, et il y a l’orgasme. Et ça n’a rien à voir !

J’en profite pour informer également les dames qui se moquent des hommes en simulant l’orgasme que compte tenu de ce qui précède, les hommes aussi peuvent simuler l’orgasme ! Ils peuvent même, en cas d’utilisation d’un préservatif, simuler complètement. C’est personnellement ce que je fais lorsque je m’ennuie, cela m’arrive, en faisant l’amour. Comme les simulatrices susvisées je pousse un ou plusieurs cris de bête blessée et je cache promptement mon préservatif. Madame est rassurée, et moi je peux dormir !

Dernière chose, chez les hommes de plus de 60 ans il est tout à fait possible de jouir sans éjaculer. Ce que beaucoup de femmes, ignorent. Il est d’ailleurs frappant de constater qu’alors que les hommes de ma génération ont été élevés avec l’obsession de faire passer leur plaisir après celui de la femme (culte des préliminaires et phobie de l’éjaculation précoce) la plupart des femmes ne connaissent rien de la sexualité masculine, et plus grave, s’en foutent, si j’ose dire, allègrement. Il bande, il a joui, donc tout va bien (sous entendu : je le tiens)

Erreur grave !

Sachez donc mesdames que s’il existe effectivement des femmes qui nous font vraiment jouir, elles sont malheureusement très rares. Je sais bien que c’est la même chose chez les hommes, mais vous m’excuserez de m’attarder sur la gent masculine. Ce n’est pas si fréquent en la matière, alors qu’on nous rebat les oreilles, depuis des décennies, avec la quête de l’orgasme féminin.

Pour en revenir à mon sujet, peut-on parvenir à l’orgasme en pratiquant l’autoxexualité. Je réponds oui, car je l’expérimente touts les jours, mais je concède que ce n’est pas évident. Pour cela il faut bien avant tout d’abord bien connaître son corps, ce qui est mon cas après quelques décennies de fréquentation assidue. Il faut surtout découvrir son point G, car oui messieurs dames, nous avons comme les dames un point G. Et s’il a fallu attendre les années 1950 pour découvrir le point G féminin j’ai bien peur qu’il nous faille attendre encore longtemps avant que le point G masculin ne soit connu de tous. Ceci fera d’ailleurs l’objet d’un prochain billet dans cette rubrique (Ça c’est du teasing !)

Moralité ; l’autosexexualité, quand elle est bien pratiquée, à pour avantage, de ne pas nécessiter de partenaire et donc de ne rien coûter, ni en sentiment, ni en argent, elle peut se pratiquer quand on veut, et elle ne craint ni le sida ni les MST. Mieux encore, en ce qui me concerne elle a contribuer à améliorer mon caractère. En effet, lorsque j'étais marié j'étais plutôt soupe au lait et je m'énervais très facilement. Depuis 10 ans que je vis seul, avec mon autosexualité, je ne m'énerve plus jamais ! Cela a également contribuer à améliorer considérablement mes relations actuelles avec les femmes. C'est fou ce que l'on peut mieux se comprendre quand il n'y a plus d'arrières pensées sexuelles entre nous. Le meilleur exemple en est mon épouse actuelle, dont je suis séparé depuis plus de 10 ans, et avec qui je m'entends très bien depuis que nous sommes séparés. Last but not least, l'autoxexualité me permet de vivre seul, depuis 10 ans, et pleinement heureux.

Bien entendu, je ne cherche pas du tout à faire de l'autosexualité une règle de vie qui pourrait s'appliquer à tout le monde. Je dis simplement que des millions d'hommes vivent seuls, pour des raisons les plus diverses, que paraît-il, la très grande majorité en souffre, alors qu'il n'y a pas lieu, et qu'au contraire l'autosexualité peut contribuer, dans ces circonstances particulières, à nous rendre non seulement heureux, mais parfaitement autonomes. Ce qui, dans le monde d'aujourd'hui, n'est pas un mince avantage.

Je précise qu'être autonome ne signifie en aucune façon être fermé aux autres, cela signifie simplement ne jamais être dépendant des autres. Autrement dit, si les autres vous apportent quelque chose : tant mieux. Mais s'ils ne vous apportent rien, ou vous font du mal, cela n'a rien d'étonnant. Dans ce cas, si vous dépendez d'eux, cela vous fera mal, dans le cas inverse cela ne vous fera rien, ou en tous cas, pas grand chose. Attendez vous également à ce que les autres n'apprécient nullement cette philosophie. Les gens en général, et les femmes en particuliers, n'aiment pas l'indépendance des autres. Pour rester dans le domaine du sexe lorsqu'une femme commence à comprendre que vous ne dépendez plus sexuellement d'elle vous pouvez être sûr que les choses vont très vite se gâter. Je crois bien que cela date de l'aube de l'humanité ; l'homme avait la force et la femme la faculté de le faire jouir. Maintenant l'homme n'a plus la force depuis longtemps, en revanche la femme a conservé tous son pouvoir, plus celui maintenant de n'accorder ses faveurs que quand et comme elle en a envie. Ne voyez là aucun regret de ma part ; c'est un fait, et quant à moi, je ne suis plus concerné par ces jeux de pouvoir et de désir depuis plus de 10 ans. Et pas nostalgique pour un sou !

Pour en revenir à l'autosexualité je me suis laissé dire, par des amies du beau sexe, que beaucoup de femmes, passée la cinquantaine et amenées à vivre seule, ont compris tout cela depuis longtemps et vivent parfaitement leur autosexualité. Je ne peux que souhaiter à mes congénères mâles la même sagesse.

Pour terminer avec un peu d'humour je rappelle la phrase célèbre de Karl Kraus : "Une femme de temps en temps peut constituer un utile substitut à la masturbation, à condition d'avoir beaucoup d'imagination"




Lundi 17 Décembre 2007

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1.Posté par AurelieG le 13/04/2008 15:47
Bonjour,
Cela m’a fait grand plaisir de lire votre message.
Je suis une JF de 20 ans et partage assez votre vision de la pratique.
Je suis tombée sur votre texte en cherchant à voir si d’autres personnes fonctionnaient comme moi. Je suis jeune, ne suis pas vilaine et il s’agit simplement d’un mode de vie qui m’est très accommodant et je salue votre plume qui est parfois ironique çà et là mais vise toujours très juste.
Je suis d’ailleurs tombée, au cours des mêmes recherches, sur le texte d’une JF qui m’a absolument époustouflée. J’ai même cru que je l’avais écrit moi-même. J’ai hésité et me suis demandé si je ne l’avais fait par une nuit somnambule. C’est moi du début à la fin. Je colle donc le texte ci-dessous car j’aimerais beaucoup discuter avec vous et sans doute sera-t-il bon prétexte pour cela. Je l'ai coupé par endroits en ne gardant que les parties qui me reflètent en tout point. Mais l'intégralité est là http://gendertrouble.org/article68.html )

Google - image.
Masturbation, pas grand chose. 18 images, 3 de masturbations, 3 hommes debout, nus.
Masturbé, 69 images, c’est le bon mot. Les premières images : 15 d’une femme dans toutes les postures imaginables et possibles, nue : exceptés talons aiguilles, face à la glace, par terre. Plus loin, du même ordre et quelques images d’hommes.
A voir, elle prend du plaisir, se touche de partout, fantasme sûrement à l’Homme. Car à qui d’autres pouvons-nous penser. Et ne rien penser, le faire de manière mécanique, impossible. L’orgasme, la sexualité doit être centrale à notre vie. D’ailleurs, ne nous masturbons-nous pas seulement parce que nous sommes en manque, en manque de l’autre bien sur : le Mâle.
Je suis en colère, je suis en colère de ce que l’on fait de la sexualité, du plaisir, de la masturbation. Je veux me révolter contre cette société qui fait second mon plaisir avec moi-même. […] J’entends parler (et je parle) de multiples sexualités/sensualités, de multiples partenaires, mais peu de non-sexualité ou d’une simple masturbation mécanique. […] Parfois je me masturbe juste pour pouvoir mieux dormir, d’autres fois parce que j’en ai envie, et des fois, j’ai la flemme, je dors.
A côté, je n’ai pas de relations sexuelles. Ça ne me manque pas, c’est un choix. Je dors avec des garçons, mais l’idée de me mettre en branle pour avoir du plaisir avec l’autre me décourage. C’est les rapports de domination, susceptibles d’être présents avec l’autre, qui me rebutent. […] Ensuite, en ce moment, je n’ai pas le temps. La sexualité n’est pas une priorité, et la sexualité avec les autres, ça prend des heures.
[…]Actuellement, ma sexualité c’est uniquement du plaisir avec moi-même [...]
A l’inverse, l’affection et le toucher sont capitaux pour moi. Présentement, je vis un peu à l’écart des personnes qui me sont proches, et les prendre dans mes bras, leur faire des bisous dans le cou, ça me manque.
J’ai appris tard à me masturber, vers 20 ans. Toute petite fille, je me donnais du plaisir en introduisant divers objets (phalliques de préférence) dans le vagin. Je trouvais du plaisir, mais je ne connaissais pas l’orgasme. Là, je m’amusais à m’inventer des histoires. J’étais à 9 ans une prostituée faisant jouir les hommes jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus se passer de moi, et là, je les méprisais. Je savais que la plus part des femmes prenaient du plaisir avec le clitoris, moi, il me semblait sans intérêt.
C’est à travers une relation un peu longue avec un homme que j’ai découvert mon clitoris et l’orgasme. J’ai un peu honte de ne pas avoir découvert l’orgasme toute seule, surtout par rapport à mon féminisme. […] J’avais souvent envie de faire l’amour, d’avoir du plaisir, et plus souvent que lui. Dans ces moments, je ne me permettais pas de me caresser devant lui ou à côté de lui, alors que lorsque l’inverse se produisait, il se caressait (avec mon accord). Je me sentais nulle, idiote et surtout dépendante de lui. Ce sentiment m’étant en horreur, j’ai réinvesti ma sexualité par moi-même, jusqu’à trouver bien plus de plaisir avec mes petites mains qu’avec les siennes. Bien que je n’arrive toujours pas à me caresser devant une autre personne, me sentant ridicule d’avoir besoin d’ustensiles pour me donner mon propre plaisir, j’ai l’impression d’avoir (re)trouvé une autonomie dans le plaisir.
[…] Bref, ma socialisation en tant que sexe féminin m’embrumait (et m’embrume encore) et ce texte est l’occasion d’essayer de la dépasser.

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