J'ai donc pratiqué, et même commandé, ce que l'on appelle dans la Grande Muette, « l'ordre serré”.
En effet, j'étais caporal-chef (repos, pouvez fumer !) seul « gradé » des conscrits de la section radio de mon régiment, et mon adjudant, et mon sergent, me confiaient régulièrement la tâche de diriger l'ordre serré de ma section, au rassemblement du matin.
Ils me déléguaient également beaucoup de leurs tâches. Comme diriger les séances de lecture au son, et même les cours théoriques du programme de formation des élèves de la section radio.
J'avais une licence de lettres (option sociologie) donc ils me jugeaient capables d'accomplir ce qu'ils considéraient comme des corvées, après quelques décennies d'ancienneté.
De fait, ils aimaient seulement deux choses : faire du sport… et picoler le reste du temps. C'est dans l'armée que j'ai appris que l'on pouvait être alcoolique et sportif. Et, ces deux-là étaient très sportifs et très alcooliques. Au demeurant, comme tous les vrais alcooliques, leur addiction était bien cachée… Au premier abord. Mais, je ne les ai jamais vus saouls, alors qu'ils étaient bien à 3-4 g en permanence.
Pour en revenir à l'ordre serré, que j'ai donc pratiqué moi-même jadis, j'avoue que la vidéo qui fait l'objet de cet article m'a impressionné.
En effet, j'ai pu expérimenter qu'il n'est pas si évident de faire marcher une cohorte de jeunes gens d'un même pas, loin de là. Ce qui parait évident à certains ne l'est absolument pas pour les autres.
Quant à effectuer les figures impeccables de cette vidéo, avec les conscrits que j'ai eus l'occasion de diriger dans cet exercice, il aurait fallu des décennies.
Vu d'un drone, leur synchronisation est particulièrement impressionnante.
Mais, en ce qui me concerne, ce genre de spectacle m'amène immanquablement à me poser quelques questions.
Du genre : qu'est-ce qu'être un individu, dans un pareil contexte ?
Question qu'il importe de ne jamais se poser lorsqu'on pratique ce genre d'exercice, dans l'armée en particulier.
Comme disait mon chef de bureau (il était commandant dans l'armée et avait été recasé attaché et chef de bureau) lorsque j'ai commencé ma carrière d'attaché d'administration au Rectorat de Rouen, au service de la tutelle financière (!) et que je lui ai demandé, innocemment, ce que signifiaient les termes de débit et de crédit :
«-Déridet, chercher à comprendre, c'est commencer à désobéir ! » Fermez le ban.
La vidéo :
En effet, j'étais caporal-chef (repos, pouvez fumer !) seul « gradé » des conscrits de la section radio de mon régiment, et mon adjudant, et mon sergent, me confiaient régulièrement la tâche de diriger l'ordre serré de ma section, au rassemblement du matin.
Ils me déléguaient également beaucoup de leurs tâches. Comme diriger les séances de lecture au son, et même les cours théoriques du programme de formation des élèves de la section radio.
J'avais une licence de lettres (option sociologie) donc ils me jugeaient capables d'accomplir ce qu'ils considéraient comme des corvées, après quelques décennies d'ancienneté.
De fait, ils aimaient seulement deux choses : faire du sport… et picoler le reste du temps. C'est dans l'armée que j'ai appris que l'on pouvait être alcoolique et sportif. Et, ces deux-là étaient très sportifs et très alcooliques. Au demeurant, comme tous les vrais alcooliques, leur addiction était bien cachée… Au premier abord. Mais, je ne les ai jamais vus saouls, alors qu'ils étaient bien à 3-4 g en permanence.
Pour en revenir à l'ordre serré, que j'ai donc pratiqué moi-même jadis, j'avoue que la vidéo qui fait l'objet de cet article m'a impressionné.
En effet, j'ai pu expérimenter qu'il n'est pas si évident de faire marcher une cohorte de jeunes gens d'un même pas, loin de là. Ce qui parait évident à certains ne l'est absolument pas pour les autres.
Quant à effectuer les figures impeccables de cette vidéo, avec les conscrits que j'ai eus l'occasion de diriger dans cet exercice, il aurait fallu des décennies.
Vu d'un drone, leur synchronisation est particulièrement impressionnante.
Mais, en ce qui me concerne, ce genre de spectacle m'amène immanquablement à me poser quelques questions.
Du genre : qu'est-ce qu'être un individu, dans un pareil contexte ?
Question qu'il importe de ne jamais se poser lorsqu'on pratique ce genre d'exercice, dans l'armée en particulier.
Comme disait mon chef de bureau (il était commandant dans l'armée et avait été recasé attaché et chef de bureau) lorsque j'ai commencé ma carrière d'attaché d'administration au Rectorat de Rouen, au service de la tutelle financière (!) et que je lui ai demandé, innocemment, ce que signifiaient les termes de débit et de crédit :
«-Déridet, chercher à comprendre, c'est commencer à désobéir ! » Fermez le ban.
La vidéo :
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